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Citation de Titou483


Hélas, [dit Hector] il n’y a plus de doute ! Les dieux m’appellent à la mort. […] C’est mon destin. Mais je ne mourrai pas sans combat ni sans gloire ni sans un exploit dont les générations futures se souviendront. » Hector tire le grand glaive aigu suspendu à sa hanche et prend son élan tel un aigle.Achille bondit aussi, saisi d’une fureur sauvage. Il se protège de son beau bouclier façonné par Héphaïstos. Son casque étincelant à la splendide crinière d’or va et vient sur son front. Comme l’étoile du soir, la plus belle du firmament, la pique aiguisée qu’Achille brandit dans sa main droite brille de tous ses feux. Le fils de Pélée réfléchit à la manière de tuer Hector, cherchant des yeux le meilleur endroit où l’atteindre. Les belles armes de bronze qu’il a volées à Patrocle, après l’avoir tué, protègent tout son corps. Un seul endroit reste à nu, là où la clavicule sépare l’épaule de la gorge. C’est là qu’on perd le plus vite la vie, c’est là qu’Achille enfonce sa javeline. La pointe traverse le cou délicat de part en part. Cependant, la trachée n’est pas percée et Hector peut encore prononcer quelques mots. Et tandis qu’il s’écroule dans la poussière, Achille triomphe :« Hector, tu croyais peut-être t’en sortir indemne quand tu dépouillais Patrocle ! […]Hector au casque étincelant répond d’une petite voix :– Je t’en supplie, ne laisse pas les chiens me dévorer près des navires achéens. Accepte autant de bronze et d’or que tu voudras, accepte les cadeaux de mes dignes parents et rends-leur mon corps pour qu’ils le ramènent chez moi et que Troyens et Troyennes puissent m’immoler par le feu.Achille lui lance un regard mauvais et lui rétorque :– Non, chien, ce n’est pas la peine de me supplier ! Si je n’écoutais que moi, je découperais ton corps pour le dévorer tout cru, pour me venger du mal que tu m’as fait ! Ta tête n’échappera pas aux chiens. »[La mort enveloppe Hector.]Alors Achille imagine un sort déshonorant pour Hector. Il lui perce les tendons entre la cheville et le talon, y passe des courroies qu’il attache à son char, en laissant traîner la tête. Il monte sur son char avec les armes illustres d’Hector et fouette ses chevaux qui partent au triple galop. Le cadavre, ainsi tiré, soulève un nuage de poussière. Ses cheveux noirs se déploient et sa tête, autrefois si belle, traîne sur le sol.
Homère, L’Iliade, chant XXII
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