Du premier au quatorzième jour, ainsi qu'on le verra au Livre 1 du
texte, le Chönyid Bardo doit être lu et relu ainsi que le Sidpa Bardo à
partir du quinzième jour. Dans les funérailles pauvres, le rite peut cesser
après le quatorzième jour ; pour les familles plus aisées, il est usuel au
Sikkim de continuer les rites au moins jusqu'au vingt et unième jour et
parfois pendant les quarante-neuf jours du Bardo. Le jour même des
funérailles, si le défunt était riche ou d'une position élevée, une centaine de
Lāmas y assistent ; si c'est un pauvre homme, on n'en fait venir qu'un ou
deux. Après le quatorzième jour, la règle est générale pour tous, un seul
Lāma vient achever de lire le livre.
L'effigie du corps du défunt est faite en habillant un tabouret ou bloc
de bois ou autre avec ses vêtements. A la place de la face on met un papier
imprimé appelé : mtshan-spyang ou spyang-pu (pron : chang-ku) dont
nous donnons la reproduction 17. Dans ce spyang-pu la figure centrale
représente le défunt, les jambes attachées et dans l'attitude de l'adoration,
entouré des symboles des "cinq choses excellentes des sens".
Un miroir (premier des trois objets à droite numéroté 1), symbole du
corps reflétant tous phénomènes et sensations et de la vue.
Une conque (n°2) et une lyre (n°3), symboles du son.
Un vase rempli de fleurs (n°1), symbole de l'odorat.
Des gâteaux sacrés dans un ciboire comme celui de l'Eucharistie (n°5),
symboles de l'essence de la nourriture et du goût.
Les vêtements de soie de la figure centrale et le dais, symboles de la
parure, de l'art ornemental et du toucher. C'est devant cette image
de papier insérée à la place de la face que les offrandes de
nourriture continuent à être faites à l'esprit du mort, et c'est cette
image que le Lāma considère comme le défunt pour lui lire le
Bardo Thödol.
Voir 1
"Les phénomènes de la vie peuvent être comparés à un
rêve, un phantasme, une bulle d'air, une ombre, la rosée
miroitante, la lueur de l'éclair, et ainsi doivent-ils être
contemplés."
(Le Bouddha, dans le Sutra Immuable)
Cette Doctrine est celle qui libère par la vue, sans qu'il y ait besoin de méditation . Cet Enseignement Profond libère en étant entendu ou en étant vu. Cet Enseignement Profond libère ceux qui ont un très mauvais karma par le Sentier Secret.
Par cet enseignement choisi, on obtient l' tat de Bouddha au moment de la mort.