Mes braves, tenez ! Tenez ce coffre.
Je n'en veux plus, non, je vous l'offre !
Il fut un temps, encore je vous aimais.
Et dans ce même coffre s'égayait
Si belle, heureuse et noble... Mon rire
Est mort désormais, je viens de vous l'offrir.
(Prélude)
J'ai longtemps méprisé les heureuses personnes.
Souvent, j'ai voulu m'astreindre à la contemplation de ces naufragés, dont la pratique assidue à cette vaine routine, parut chaotique de mon près. J'ai vu les uns, entamant en chœur de vulgaires cantates, arborer un sourire niais et crédule, tandis que d'autres étouffaient de rire et de bêtise. D'autres encore, parmi les plus irritants, s'asseyaient par paires d'ambitions, les paumes entrelacées face aux rayons du prochain crépuscule, pris d'un pareil enthousiasme pour ce qu'ils se vantaient solennellement d'appeler - Oh pauvres et damnés - sans même la connaître du reste, la Vie.
(Mélancolie)