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Critiques de Nimzowitsch (6)
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Tuer le temps

J'ai été gentiment et amicalement poussée par "les agentslittéraires" à reprendre la lecture de "Tuer le temps" publié aux éditions de l'abat-jour, que j'avais entamée il y a quelques semaines et interrompue.



Marie est prof et tueur en série, à l’occasion, pour se sentir vivre, se réveiller de son profond ennui. Elle veut enseigner à travers ses carnets tenus durant plusieurs années la meilleure façon de tuer sans laisser d’indices, le crime étant la seule échappatoire possible pour elle et la meilleure façon de précipiter la désorganisation d’une société jugée étouffante et en train de se détruire elle-même.



J’ ai stoppé la reprise de cette lecture de «Tuer le temps» à la page 140 car ce livre, loin de me choquer, m’a ennuyée et j’avais vraiment l’impression de perdre mon temps. Le principal reproche que je lui fait c’est qu’il n’y a pas de place pour la lecture qui est une respiration.

Il y a une telle accumulation d’adjectifs, de mots évoquant l’horrible, le glauque, la mort ,la décomposition physique et morale, l’ennui que ce qui devrait en faire la richesse fait qu’on est très vite saturé et que cela annule tout effet. Pourtant il y a une réelle qualité d’écriture mais elle disparaît, enfouie dans un trop grand foisonnement, une recherche permanente de l’effet et une envie irrépressible de discourir, de donner des leçons aux pauvres gens idiots qui acceptent tout.

J’ai trouvé dans Wikipedia des renseignements sur un Nimzovitsch joueur d’échec professionnel dans les années 1920 à 1930 qui a remporté quelques tournois et est surtout connu pour ses talents de pédagogue. Il est l’auteur d’un ouvrage didactique toujours étudié de nos jours «Mon système» suivi de «Pratique de mon système»

Lors d'un tournoi officiel où il était interdit de fumer, un joueur posa un cigare sur le bord de l'échiquier. Aaron Nimzowitsch qui en était l'adversaire se lève alors, et se dirige vers l'arbitre pour lui signaler le fait, et lui demande d'appliquer le règlement. L'arbitre rappelle alors au joueur qu'il est interdit de fumer, et le joueur de répondre "mais je ne fume pas" !

L'arbitre à Nimzowitsch : "C'est vrai, il ne fume pas !"

Nimzowitsch répond alors : "Mais vous savez très bien qu'aux échecs la menace est plus forte que l'exécution !".

Peut-être la suite de ce livre correspond-elle à cette réponse du joueur d’échec (au final Marie ne tue peut-être pas) mais je n’ai pas eu envie de continuer.

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Tuer le temps

Marie est professeur de français, elle est divorcée, élève seule ses trois filles et s'ennuie. Pour s'évader de cette vie insipide où rien ne lui donne satisfaction, elle tue. Et consigne ses crimes dans un journal qui pourra aussi être un guide pour les assassins potentiels. Ses écrits, d'abord découverts par sa fille Cécile, vont se retrouver entre les mains d'Hideo Nashima, un japonais converti dans l'aide au suicide.



Sanglant, malsain, dérangeant...Voilà les premiers mots qui me sont venus à l'esprit en lisant ce livre de l'auteur mystérieux nommé NIMZOVITSCH. Mais ce serait réducteur de s'arrêter là.

Ce serait ignorer l'imagination prodigieusement fertile de l'auteur. Les meurtres s'enchaînent, singuliers et variés, tous différents. Et quand Marie ne tue pas, elle rêve d'apocalypses, d'hécatombes, de tsunamis, de charniers, de fins du monde. Et là, l'auteur s'en donne à coeur joie! Une visite à l'aquarium de la ville et ce sont les cages en verre qui explosent, l'eau qui se répand, les plantes aquatiques qui prolifèrent, l'humain qui doit s'adapter à une autre façon de vivre. Une journée de cours ordinaire au lycée devient un massacre de tous les élèves, de tous les profs où les corps en décomposition offrent un lieu de vie à toutes sortes d'insectes nécrophages et de plantes exubérantes. Et Marie n'est pas la seule à rêver, sa fille Cécile invente des vies hors du commun à ses voisins . Et même si le morbide n'est jamais loin, NIMZOVITSCH offre là une gallerie de personnages invraissemblables entre un réparateur de matelas prêt à tout pour exercer son art et des physiciens siamois que l'amour d'une femme va séparer.



Et puis ce serait aussi ignorer l'humour qui se dégage des cahiers de Marie. Professeur consciencieuse, mère dévouée, catholique pratiquante, Marie cache ses pensées meurtrières sous des dehors de femme bien sous tout rapport. Misanthrope et cynique, elle fait fi du politiquement correct et n'épargne rien ni personne. Les vieux, les étrangers, les enfants, les bébés, les handicapés, les malades, rien ne l'arrête dans sa guerre contre le genre humain. Son ironie mordante prête à sourire et même à rire si toutefois on aime l'humour noir, très noir.



Ce serait ignorer encore que, au delà des meurtres en série et des pulsions sadiques, c'est aussi un roman sur la solitude, le désarroi, l'ennui, la place que l'on a au milieu des autres. Même si Marie tue sans scrupules, on ne peut pas ignorer sa fragilité, son sentiment d'abandon. Un travail qui ne la fait plus vibrer depuis longtemps, une vie de famile harassante et une vie sentimentale inexistante ont fait de cette femme un être vide qui va trouver trouver un épanouissement passager dans l'exécution de crimes odieux. C'est une sorte de fuite en avant, une manière d'échapper à sa routine quotidienne...



En bref, malgré quelques longueurs dans les descriptions (mais rien n'interdit la lecture en diagonale quand le propos devient répétitif), j'ai apprécié sans honte ce roman au style inhabituel mais je conçois facilement qu'il va en choquer plus d'un. Certaines scènes sont à la limite du soutenable. A réserver aux lecteurs avertis.

Encore une fois je remercie les agents littéraires ainsi que les Editions de l'Abat-jour .
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Tuer le temps

[ Cette critique a été rédigée par Avalon, auteur du blog Les fleurs d'Avalon : http://avalon-blossom.blogspot.com/]

Rien ne m’avait préparée à ce que j’allais découvrir. Dès le prologue, je me suis demandée dans quoi je m’étais aventurée. Nous savons déjà à quoi nous attendre pour la suite du roman. En effet, l’auteur utilise un langage assez cru et la vision de la réalité quotidienne et même de la vie en général est assez sombre. Pour la narratrice, Marie, l’être humain est totalement insignifiant. Pour continuer sur le style de l’auteur, j’avoue qu’il m’a beaucoup perturbée et même ennuyée. L’auteur use et abuse des adjectifs, des juxtapositions de groupes nominaux, de verbes conjugués… Cela donne des phrases qui sont parfois excessivement longues. En temps normal, ce n’est pas spécialement un élément qui me dérange beaucoup, mais dans ce cas-ci, oui.

Lire la suite : http://www.les-agents-litteraires.fr/tuer-temps-nimzovitsch-1
Lien : http://www.les-agents-litter..
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Tuer le temps

Contactée par les éditions pour proposer un billet, j'ai vraiment été prise au dépourvu par l'histoire de Marie, cette jeune femme au destin plus que banal. Pourtant, c'est de là que cette fiction tire sa puissance : ce professeur de français dont les trois filles occupent tristement les journées, est un tueur en série des plus ignobles. Du moins, c'est ce que laissent penser les cahiers dans lequels Marie consigne les meurtres qu'elle a commis pour tuer son ennui. Pétris de nihilisme, d'hallucinations morbides et de cynisme, ses textes sont le fruit d'un esprit délirant. Cette tueuse aux allures débonnaires cache des secrets indicibles qu'elle nous livre au fil de ses écrits. Signant ses meurtres en semant des incipits au gré de son humeur, notre meurtrière à la plume acerbe et vénéneuse trompe son monde et sème le doute. Elle m'a horrifiée car ses confidences sont d'une violence inouïe et d’un réalisme affolant...



Nimzovitch, l'auteur anonyme de cette fiction, nous propose un texte franchement subversif qui bouleverse toutes conventions. Mais ne nous y trompons pas : on n'y trouve rien de vulgaire, bêtement provocateur ou déconstruit. Le style est somptueux. Les images évoquantes. On frise la prose... macabre. En ceci, les Editions de l'Abat-Jour ont pour cette première publication, largement réussi leur défi. L'anticonformisme dont elle se veulent le porte-parole s'exprime ici au plus haut niveau et même si l'on ressort de cette lecture vidé, mal à l'aise ou déstabilisé, on est tout de même curieux de connaître ses prochaines publications. Petit bémol tout de même : le roman est long et les nombreuses descriptions bien que rédigées dans un style enlevé, nuisent parfois à la fluidité du récit.



Dans tous les cas, je conseille vivement cette lecture bien qu'elle ne soit pas à mettre dans les mains de lecteurs non avertis. Pour vous faire une idée, n'hésitez pas à venir lire les 26 première pages du roman en format PDF.
Lien : http://livresacentalheure-al..
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Tuer le temps

De nos jours. Marie, professeur, mère de famille en guerre contre les autres et avant tout contre elle-même ; pour cette guerre, toutes les armes sont bonnes pour trucider à tout va, et comme le temps passe vite, que la mémoire est faible, comme la chair, elle tient un journal de ses crimes et châtiments. Hideo Nashima, un assistant au suicide, une manière comme une autre de rendre service, trouve sa trace. Leurs destins se croisent.

*************

Invitée par les Editions de l’Abat-Jour (que je remercie) à lire ce livre annoncé comme un "policier", j'avoue avoir été globalement déçue par l'histoire et avoir eu du mal à avancer dans ma lecture (le format électronique ne me convient décidemment pas pour lire un roman et je n'ai pas pu imprimer 499 pages).



Ce que je lui reproche : trop de meurtres ignobles ! des répétitions de scènes macabres. Marie est une femme horrible dont on se demande si elle existe vraiment tellement elle semble inhumaine.



extrait

Marie ne comprenait pas. Elle aurait préféré être ailleurs, ne le pouvait pas, elle se serait exclue d’elle-même et mise en danger. Les filles étaient assises à côté, pour faire bonne figure. Elles avaient droit à la messe mais pas au catéchisme : Marie ne tenait pas à faire du zèle, et ne faisait absolument pas confiance au curé. Ces soupçons n’étaient peut-être pas fondés, il ne tripotait pas nécessairement les gosses. Elle se foutait qu’il le fasse ou non. Si c’était le cas il devait y aller sans capote, rien à redire, la loi de Dieu était respectée. Plus elle regardait ce sale ratichon, plus elle était sûre qu’il avait déjà dû y penser. Y penser souvent. Y penser encore. Comme elle avec les meurtres. Lui ne passerait pas à l’acte. Ou maladroitement. (p 17)



Au bout d'un moment, on a envie de trouver des "circonstances atténuantes" à Marie, même si elle est la seule à s'accuser (elle rêve quand même de tuer ses filles !)



Vous ignorez tout du chaos qui est en moi. (p 30)



Marie écrit une sorte de journal de bord dans lequel elle relate ses modes opératoires de meurtres.

Il n’y avait rien chez elle, rien hormis les cahiers dont elle refusait de se séparer, cachés là où ils n’auraient aucune chance de mettre la main dessus. (p 44)



Ce que je peux souligner, et admirer : l'auteur, dont on ne sait si c'est un homme ou une femme (et je serai personnellement bien incapable de formuler un avis) a du style, on reste subjugué par tant d'imagination ! des propos qui fleurtent avec la poésie ou même la philosophie. Beaucoup de passages caustiques et qui, après tout, font sourire.

Le monde est un roman, c’est l’avis de tous les romanciers. J’imagine que les charpentiers le perçoivent comme un bout de bois et les putes comme une MST. Ce sont sûrement elles qui sont les plus proches de la vérité. Chacun conçoit la réalité selon ses propres critères ; pour moi, le monde est une scène de crime à nettoyer, un charnier à la propreté clinique, incapable de transmettre à quiconque la moindre information sur l’identité des génocidaires. (p 112)

Un regret cependant : avec une si belle plume, un si large vocabulaire, j'aurai préféré que l'auteur soit plus concis : beaucoup de passages qui se ressemblent, de pensées tourmentées, la vie est une ordure etc...



Une lecture à réserver aux amateurs de gore, morbide, de second degré (on a souvent l'impression que l'auteur passe des messages personnels, règle quelques comptes à coup de mots, à défaut de couteaux), de mauvais sentiments, d'humour plus que noir (est-ce que cela existe ? avec ce livre on en a la preuve), ou encore de sang pour sans (mobile).



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Tuer le temps

Je ne crois pas au livre qui veut aider le lecteur à tuer le temps. À preuve voyons où cela mène la meurtrière.
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