Phèdre, vous connaissez ? Mais si, mais si c'est un auteur thrace, qu'on présente souvent comme romain alors qu'il était grec, mais esclave affranchi sous l'Empire romain. Et on le connait surtout parce que Jean de La Fontaine, notre célèbre fabuliste, présent dans tous les cartables des écoliers, s'en est fortement inspiré. Le loup et l'agneau ? C'est lui ! Le renard et le corbeau, c'est lui aussi ! Bien sûr, La Fontaine s'est inspiré de ses fables et les a améliorées. Selon lui en tout cas. Il est d'ailleurs très amusant de comparer les textes.
Les textes de Phèdre, présentés ici en latin et dans une traduction qui tente au maximum (et avec succès) de respecter le rythme du texte latin, sont plutôt courts et vifs. Ils correspondent au modèle de la fable que l'on connait : des histoires distrayantes, une morale (au début ou à la fin), l'utilisation d'animaux pour symboliser des travers humains et un retournement final, plus ou moins surprenant. Et, parfois, une pointe ironique pour une contemporain qui rappelle les satires de Martial et leur célèbre mordant.
Un petit exemple avec "La montagne qui accouche" :
Tandis qu'elle accouchait, la montagne gémissait
Effroyablement ; chacun retenait son souffle.
Il naquit... une souris ! - J'écris cela pour toi,
Qui claironnes des merveilles, et qui ne produis rien.
Ce recueil est un livre idéal pour traîner dans la poche : on le sort quand on a quelques minutes, on prend une page au hasard et on se laisse porter par des histoires encore extrêmement parlantes, malgré les deux millénaires qui nous séparent de leur auteur.
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S'amuser de pures fictions pour mieux comprendre et appréhender des réalités quotidiennes, voilà le pari gagné d'un esprit des plus vifs de son temps.
A découvrir et faire lire aux plus jeunes, le plus tôt possible.
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ce livre est a lire pour les fans de poésie pour comprendre d'ou viens la fable
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Né esclave, comme Ésope, mais dans l’Empire romain, Phèdre fut lui aussi affranchi, et devint poète, preuve, dit-il, que « le chemin des honneurs est ouvert à tous les hommes, et que la gloire récompense le mérite et non la naissance ». Au Ier siècle après J.-C., Phèdre a composé, en latin et en vers, des Fables ésopiques, inspirées donc de celles d’Ésope.
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