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Citation de Emnia


Emnia
02 novembre 2013
Et l'année lugubre de son double veuvage écoulée, sa vie s'épanouit en des exagérations à travers ce que les philosophes du siècle appellent la décadence, la fin de tout. Avec amis, parasites ou amants, elle courut dans les lieux mal famés qu'on lui vantait comme endroits recelant de fortes horreurs, capables, en ébranlant ses nerfs, d'étancher sa soif de meurtre. Après la Gazette des Tribunaux, les comptes rendus des journalistes mouchards ; la Morgue ; les romans naturalistes ; les musées de cire du boulevard ; les exploits des empoisonneurs spirituels, il restait encore les brasseries de femmes dans lesquelles, par bonheur, une fois, on pouvait être témoin d'une sanglante scène de jalousie ; les maisons capitonnées, bien closes, où l'on fustige les vieillards décorés ; les cabarets de lettres où de jeunes garçons, presque des enfants, causent de la possibilité de tuer leur mère dès qu'ils l'auront violée ; où des gens, un peu ridicules, décrivent sur leurs bocks de bière frelatée ce qu'ils oseraient sans la préfecture de police ; les bals musette où le souteneur, désormais reconnu comme espèce par la société, ayant une raison presque légale de vivre, explique aux curieux devant lesquels il pose, les doigts aux entournures du gilet, le trois-ponts en arrière, sa manière d'estourbir une marmite récalcitrante et vous invite même à contempler sa belle, râlante des derniers horions reçus.
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