Dénoncer le père, mais ma mère? Là, elles ne disent rien sinon qu’avec le procès «votre mère sera obligée de témoigner». Encore attendre qu’elle m’aide, qu’elle témoigne en ma faveur, qu’elle choisisse le restant de sa progéniture, le débauché des vains espoirs, au lieu de son Gérard. Ça fait vingt-huit ans qu’elle prend pour lui, qu’elle le torche et lui sert tous ses repas. Le procès arrivera-t-il à effacer ces années domestiques, tout ce conditionnement? La justice se fait prétentieuse et les psychologues sont complices. À moins que ce soit une sorte de vengeance des femmes contre les hommes: «Dénoncez votre père, c’est lui l’agresseur!» Pas si sûr que ça! Vous n’avez jamais entendu ma mère dire et redire: «Celui qui tient la poche est aussi voleur que celui qui commet le vol.»