Taranatha

En cette vie, il n'existe pas de distinction telle que masculin ou féminin, pas plus qu'un soi, une personne ou n'importe quel autre concept de ce genre. Dès lors l'attachement à l'idée de masculin ou de féminin est inutile. Mais les esprits faibles et mondains se laissent toujours prendre par ce genre d'illusion.

Nombreux sont ceux qui souhaitent atteindre l'Eveil sous une forme masculine, mais bien peu souhaitent faire oeuvre bénéfique pour les êtres sous un aspect féminin. Puissé-je dans un corps de femme faire oeuvre pour le bien des êtres jusqu'à ce que le samsara soit vide.

Hommage sincère au Tathagata*, celui qui s’en est allé dans la Réalité,
Celui que sont unanimes à louer, dans les trois mondes*,
Les seigneurs des dieux, les chefs des esprits serpents*,
Les rois des hommes et toutes les autres formes d’êtres !

Jamais on ne vit un corps comme le vôtre :
Tous les signes de beauté le parent
Et il ne cesse d’apparaître sous des myriades de formes parfaites.
Que résonne l’excellent tonnerre de votre parole,
Et les êtres de ce monde s’arrachent pour toujours au pesant sommeil de l’ignorance !
Hommage à vous, Seigneur des Sages !
Il n’est pas une direction de l’espace qui ne soit emplie de manifestations de votre authenticité !

Durant des temps immensurables
Vous avez nourri votre courant de conscience
Du seul nectar des pensées altruistes,
Sans jamais laisser naître la plus subtile pensée égoïste ;
C’est ainsi que vous avez atteint le niveau ultime.

Le Ravisseur, avec les Puissants à Trois Yeux1,
L’esprit ravi par une telle merveille,
Vous a chaque jour servi avec dévouement,
Ô Protecteur désormais sans égal.

Qu’y a-t-il de plus prodigieux ? Vaste comme l’espace,
Votre Omniscience éclaire tout le connaissable.
Et pourtant, la véritable merveille est celle-ci :
À jamais libéré de l’effort volontaire,
Pour assister, selon les besoins de chacun, les êtres en nombre illimité,
Vous avez choisi d’entrer dans l’action éclairée.
Joyau Magique, vous seul maîtrisez
Ces Capacités puissantes et suprêmes que la pensée ne peut recouvrir.
Ô Guide du Monde, que la bruine persistante de votre Compassion
Imprègne de vertu les myriades d’univers !