Il débarque, ce matin là, avec un quart d'heure d'avance pour son rendez-vous avec Antoine. Seulement, ce dont il n'a pas connaissance, c'est que mon patron sera en retard. Je vais l'avoir tout à moi pendant presque une heure, en profiter pour le pousser sans ses retranchements et , pourquoi pas, le faire craquer. Il s'installe sur la chaise que me fait face et allonge ses jambes en posant ses pieds sur le coin de ma table. Je lui jette un regard noir et lui lance :
- Ne te gêne pas surtout! Retire-moi cela de là, lui dis-je en tapant sur ses bottes.
- Tout ce que tu voudras Rayon de soleil, me répond-il en s'exécutant.
Il se penche en avant, appuie ses coudes sur le bureau et me demande :
- L'avocat est dans son antre?
Je me met dans la même position que lui tout en me rapprochant, si bien que nos visages ne sont plus séparés que de quelques centimètres et lui rétorque à voix basse - un peu sur le ton de la confidence - en le fixant dans les yeux :
- Tu es à moi pour les soixante prochaines minutes.
L'éclat rieur dans ses prunelles s'éteint, il se recule à une vitesse affolante - comme s'il s'était brûlé - et je vois sa pomme d'Adam tressauter d'inconfort.
qu'est ce que je vous disais? Il n'arrête pas de souffler le chaud et le froid. L'instant précédent, il me sert un regard de braise et le suivant il agit en totale contradiction en me fixant d'un air agité.
Il se réinstalle au fond de son siège en se détournant pour porter son attention sur un point au-dessus de ma tête et ajoute - comme s'il venait de se souvenir de quelque chose :
- Oh! Merde! C'est vrai, on est le vingt et un!
- Oui Sherlock, c'est souvent le cas après le vingt, lui réponds-je du tac au tac et plus sèchement que voulu.
Il relève ses prunelles, qui ont retrouvé leur gaieté, et moi et me demande :
- Un problème, Estelle? Qu'est-ce qui t'arrive. Tu as mangé du lion ce matin pour ton petit-déjeuner?
Son hilarité me fait littéralement sortir de mes gonds et je l'apostrophe de façon plutôt virulente.
- Et toi? Tu n'en a pas marre de me lancer des signaux sans jamais aller au bout de tes actes?
Nos plats sont en train de refroidir seulement c'est le cadet de mes soucis. Je ne réfléchis pas plus longtemps et finis par ouvrir son pantalon ... Je dégage son sexe de son pantalon et constate qu'il est déjà bien dur.
Je le sens frémir et un léger gémissement lui échappe. Je me penche à son oreille et lui glisse dans un murmure, comme lui quelques minutes plus tôt :
- Chut, tu ne voudrais pas que l'on t'entende, n'est ce pas ?
(Violette)
Je me lève, m’approche de lui et lui réponds en me penchant à
son oreille :
— Je ne vous aiderai pas à gagner votre pari. Les gars comme vous je les évite, donc ce n’est pas la peine de perdre votre temps.
Lorsque je lui fais de nouveau face, je peux clairement percevoir la surprise sur son visage. Je mentirais si je n’admettais pas que c’est assez jouissif de le voir complètement déstabilisé et sans voix.
— La prochaine fois, vous direz à vos petits copains d’être un peu plus discrets quand ils vous lancent ce genre de défi. Vous pouvez disposer, je ne vous retiens pas.
Je vais me réinstaller derrière mon bureau et concentre mon attention sur le dossier posé devant moi. Je l’entends se mettre debout et avancer d’un pas lourd vers la sortie. Je le regarde et constate qu’il me tourne le dos. Je ne peux pas résister et, une fois que la porte est grande ouverte et juste avant qu’il ne quitte la salle d’auscultation, je m’adresse à lui d’une voix forte :
— Bonne chance quand même, Superman.