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Critiques de Abel Hermant (5)
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Deux sphinx

Découvert totalement, par hasard. Et moi qui ne suis pas un habitué de ce genre de roman, je l’ai adoré. Drame inspiré par la véritable histoire de la campagne d’Égypte et les exactions en tous genres commises par les Français et les Égyptiens. De plus le héros m’a interpellé par son côté existentialiste. Et par certains éléments m’a fait penser aux personnages de La Nausée de Jean-Paul Sartre ou de L’étranger d’Albert Camus. Bon, je dois reconnaître que je ne les ai pas relus depuis un bon bout de temps. Mais notre héros passe le plus claire de son temps à se poser des questions sur le pourquoi du comment... qui suis-je et dans quel état j’erre ? Et bien sûr, comme dans tout bon drame existentialiste, au moment ou le héros sort enfin la tête de l’eau, c’est pour mieux se prendre les aléas de la vie dans la tronche. Voilà donc un petit roman qui mérite d’être redécouvert.
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Les noces vénitiennes

« Un homme d'honneur n'avoue jamais qu'il a été l'amant d'une femme ; mais il avoue encore moins qu'il ne l'a pas été. ». Bien daté, n'est-ce pas ?



Abel Hermant, de l’Académie Française, écrivain prolifique et collaborationniste (merci Wikipedia) ne m'a pas vraiment impressionné avec ce récit assez court. Arrivé à la dernière page, lisant la phrase qui clôt le livre et ouvre cette « critique », j'ai pensé : il n'a écrit ce texte que pour le conclure ainsi, l'histoire molle et invraisemblable s'est imposée à lui en partant de la fin.



Un homme d'honneur ? Hmm. Florent Rupert me fait l'effet d'un homme bien élevé au sens courant, mais bien mal élevé si son éducation l'a seulement amené à l'oisiveté et à la capacité d'oublier tout sens moral pour garder son train de vie habituel. L'honneur, donc ? Disons la fierté.



L'histoire : notre homme, emberlificoté par des aigrefins, tente de duper une demi-mondaine nullement dupe et à la fin le trompeur sera trompé par celle qui trompera son emberlificoteur. Bref, pas grand-chose, que je vous révèle pour vous épargner la lecture.



Le style : académique dans le pire sens, très début XXe bourgeois, plein de passés simples (j'aime le passé simple, pour beaucoup de raisons, dont celle-ci : voyez aussi l'effet comique qu'il produit quand vous l'employez au lieu de passé composé dans la conversation courante) (j'aime aussi le subjonctif imparfait ; heureux espagnols qui en ont deux formes et les emploient aussi aisément que vous et moi celui de l'indicatif ; malheureux pédants qui essayent de l'employer mais ignorant que la terminaison dépend du sujet choient lamentablement) (j'aime aussi le verbe choir et son usage après la chevillette, mais assez tiré à la bobinette et à la ligne). Donc le style ne m'a pas intéressé non plus,



Les personnages ne sont guère épais (comme disait Tolstoï), seul Rupert a un peu de chair, il faut bien un sujet de moquerie pour amuser le lecteur, qui est forcément déçu quand on lui fait sans cesse espérer la scène coquine qui ne vient pas.



Maintenant oubliez cette « critique » car le texte n'est qu'un prétexte. Après l'avoir lu j'ai regardé la page de titre et j'y ai découvert : « Roman d'après les bois originaux de Clément Serveau ». Diantre !



Clément Serveau (1888-1972) (merci Wikipedia) a été un peintre et surtout graveur célèbre, créateur de billets de banque (je n'invente rien), mais aussi le directeur artistique des éditions Ferenczi. C'est chez cet éditeur que la collection « Le livre moderne illustré » a réuni graveurs et écrivains alors en vogue. Serveau a lui-même produit les planches pour beaucoup de ces livres, mais à ma connaissance je vous parle du seul livre créé « d'après les bois ». Je vous laisse conclure. Ne soyez pourtant pas trop pessimistes, ce qui est possible en musique : voyez l’opéra de Salieri (au fond de la classe on se calme, Salieri n'est pas un gros mot) Prima la musica e poi le parole, qui montre un cas où les paroles sont ajoutées sur une musique antérieure. Pourquoi ne ferait-on pas de même avec les illustrations ?



Je ne suis pas un inconditionnel des bois de Serveau, mais plusieurs m'ont fait impression, l'économie de moyens et les noirs profonds me rappellent des films expressionnistes de la même période. Les sujets n'ont rien d'original, mais feuilletez bien, au lieu de lire, si ce volume vous passe entre les mains.
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Les noces vénitiennes



Féroce chronique de la "petite" bourgeoisie et noblesse française où le paraître prends le dessus sur la réalité.



Il s'agit d'un portrait sans concession - parfois à l'excès - de "petites gens" où tous les moyens sont permis pour arriver à leurs fins tout en se faisant gruger, malgré par leur victime.



Un court roman écrit dans un style ironique, désuet, et ,suranné, mais, qui se lit d'une seule traite, et, surtout illustré par 36 bois originaux de Clément Souveau (1886 - 1972).



Abel Hermant fut, également, pour ma part une belle découverte. En effet, même si il fut un écrivain "prolifique", a côtoyé Emile Zola, Alphonse Daudet, et, autres Frères Goncourt, il est pour moi, un illustre inconnu.

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Le cavalier Miserey

Ce roman fit scandale. Anatole France le démolit dans un article retentissant. Des officiers en firent un autodafé dans une cour de caserne. Evidemment, il parut en 1887, à une époque où les nationalistes glorifiaient l'armée ; ceci explique peut-être cela. Je concède par ailleurs que les officiers, tels qu'ils sont dépeints, en prennent le plus souvent pour leur grade ! Toujours est-il que j'ai lu un roman naturaliste, dont certaines pages rappellent Zola, avec toutefois moins de génie. Le pauvre Miserey, devenu brigadier dans un corps de chasseurs à cheval, subira bien des avanies, connaîtra force désillusions. Personnage falot, influençable, il est sur le point de déserter et sera finalement dégradé et condamné. Certains ont trouvé dans ce roman une apologie de l'homosexualité militaire, mais je me demande bien où ils sont allés chercher cela : une telle interprétation me paraît pour le moins forcée.
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Lettres à Xavier sur l'art d'écrire

Ouvrage publié en 1926, mais le ton et la personnalité de l'auteur font penser à un précepteur du XVIIe (pourquoi pas Bossuet?) ou du XVIIIe.

La première lettre choque un peu pour les relations (pédophiles?) avec le disciple destinataire. Le reste frappe pour ses infinies digressions, par une prose aussi érudite que "pittoresque", délibérément ringarde et affreusement prétentieuse. Quelques cit. juteuses:

"[...] jamais je n'ai pu me trouver parmi des hommes dépourvus d'éducation, sans regretter qu'ils ne fussent pas assez bien élevés pour soupçonner qu'ils l'étaient mal et que je l'étais mieux; jamais je n'ai eu commerce avec des sots (et Dieu sait si cela m'est arrivé souvent), sans former le vœu téméraire qu'il leur vînt un instant, par miracle, tout juste assez d'esprit pour comprendre qu'ils n'en avaient pas." (p. 71)



"[...] les temps de l'enthousiasme sont passés. Je goûte, mais fort discrètement, la joie que je ne manque pas de ressentir quand l'inspiration me touche. Je ne m'y abandonne point, je me la dissimulerais plutôt. [...] Je feins de ne l'avoir pas distinguée, j'évite de la regarder fixement, et je lui épargne l'injure de mon attention qui ne pourrait d'abord que l'étonner sans me servir." (p. 111)



Mais un si long monologue aussi peu structuré, entre Darwin et Tertullien, sur le français héritier des Romains plutôt que des Grecs, peut-il se suffire grâce à sa prose et à l'image a-temporelle de son auteur à elles seules?
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