La sauce mayonnaise
Dans votre bol en porcelaine
Un jaune d'œuf étant placé :
Sel, poivre, puis vinaigre à peine
Et le travail est commencé !
L'huile se verse goutte à goutte,
Et votre sauce prend du corps
Epaississant sans qu'on s'en doute,
En flots luisants jusques aux bords !
Quand vous jugez que l'abondance
Peut suffire à votre repas
Au frais mettez-là par prudence…
… Jusqu'au moment n'y touchez pas !
Le civet
Pour faire un bon civet, d'abord prenez un lièvre
Tué d'un coup de feu, non pas mort de fièvre
Et puis, découpez-le par morceaux avec art.
Dans une casserole avec du petit lard
Vous faites revenir des oignons en bon nombre,
Qu'ils soient d'un brun doré, mais non de teinte sombre.
Quand de même façon vous avez obtenu
Que votre lièvre aussi soit à point revenu,
Laissez-le cuire un peu saupoudré de farine,
Mouillez-le d'un vin rouge de bonne origine ;
Ajoutez champignons, puis un bouquet garni,
Assaisonnez à point alors le tout fini ;
Quant l'odeur du fumet chatouillant la narine
Et que son doux parfum embaume la cuisine,
Faites-le mijoter pendant une heure au moins
Doucement sur le feu tout entouré de soins.
Vous avez un régal que personne ne boude
Et vous vous en léchez les doigts jusques au coude.
A propos j'oubliais… ne soyez pas surpris
De voir servir autour des petits croûtons frits.
A Alexandre Dumas
Ô grand Alexandre Dumas
Qui nous compris et nous aimas.
Grand Dumas père !
Qui forçant notre Panthéon,
Pour la cuisine écrivis ton
Dictionnaire.
Aux lauriers roses emperlés
Les lauriers sauces sont mêlés
Dans la couronne
Que l'art culinaire, aujourd'hui,
Pour ton front où la bonté luit,
Tresse et te donne.
Fraises et morilles
Voici l'avril ! Voici la fraise !
Les amoureux
Pourront la chercher à leur aise,
Toujours à deux…
Ils s'en iront avec prudence
Dans les grands bois
Faire la cueillette en silence,
Deux à la fois.
Et nous, puisque le printemps sème
Ses premiers fruits,
De tout cœur savourons la crème
De ses produits !