Adam Molarriss

Vivons sans regret pour le passé, sans confiance dans le présent et sans crainte pour l’avenir. Peine sordide que d’émailler le champ de notre vie de regrets inutiles et de blasphémer la terre, innocente de toutes nos erreurs et frayeurs. Ce que nous avons perdu n’a jamais été à nous. S’il était vraiment à nous, l’aurions-nous perdu ?

La victoire n’est vraie que lorsqu’elle signe sa pérennité dans le temps. C’est manquer de consistance que de faire plus de bruit à jouir d’une chose qu’à l’obtenir ! Une victoire, éphémère, s’oublie et ne laisse que les vestiges d’une bonne action passée et trépassée. Une renommée résiste à l’usure du temps. Il faut s’employer à préserver l’image que nous fait gagner la victoire. Après avoir accompli une grande réussite, il est déplorable de tomber plus tard dans le piège de la petitesse.

L’empressement et l’arrogance, antidote de toute réussite, précipitent la chute. Seule l’humilité nous en préserve. Plus haut est notre ascension, plus fatale sera la chute. La victoire n’est qu’une étoile filante dans un ciel changeant et subissant les caprices d’un climat pervers et lunatique. Cette même étoile monte pour descendre et scintille pour s’étendre. Rien n’est immuable ou définitif dans cette vie. Rien !

La victoire a une saveur délectable quand elle est le fruit d’efforts soutenus et légitimes. Elle nous emporte au septième ciel quand nous la savons due. Mais quand elle est obtenue injustement par le coup d’un hasard clément, elle n’a pas grande valeur car la facilité lui ôte tout goût.

La vérité, cette roue qui en fin de compte, ne s’arrête jamais quoique les bâtons du mensonge entravent sa marche.

La vérité est un ciel beau et limpide et sa clarté est, hélas, souvent troublée par les nuages du mensonge. Mais combien de temps un nuage réussit-il à voiler le soleil ?

La vérité sort, par fragment, de nos sottises et nos erreurs. La perfection, qui écourte notre belle promenade dans les champs de la connaissance, n’a rien de sublime. Quand elle éclate, sa sévérité nous blesse et nous pâtissons d’une souffrance qui ne dure qu’un moment puisqu’elle nous apporte ensuite la jouissance de nous arracher à la geôle de l’ignorance.

Le plus fort ne l’est jamais assez pour rompre la chaîne de fer le liant à sa condition humaine fragile au point de rendre cette force illusoire.

Une étoile, qui n’est pour l’homme ordinaire qu’un petit point à peine perceptible dans le firmament, est pour le poète l’inspiratrice d’une ode où les mots empruntent à l’astre sa brillance et son intensité.

La vraie victoire est celle que l’on ressent après moult efforts et sacrifices.

On ne vient à bout qu’à force de ténacité, de patience et d’efforts assidus.

S’entraider, c’est traverser la moitié d’un chemin qu’on ne saurait faire tout seul. La solidarité est une noble qualité qui rend facile ce qui ne l’est point pour soi et possible ce qui est impossible.

Le bruit de la nature se sonde, une mélodie à mille sons, un lieu de culte pour le sage et un creux vide pour l’idiot car l’un apprend tout de rien et l’autre rien de tout.

La vie, source inépuisable et pétillante d’enseignements, se feuillette comme les pages d’un livre dont le nombre s’étale à l’infini. Il faut avoir la patience d’aller jusqu’au bout de ce livre. Et quand on a la patience, il nous manquerait toujours une éternité afin de le parcourir en entier. C’est dire que le savoir n’a pas de limites quand on a pour école la vie. Sortons de l’ère des ténèbres et allons de l’avant, partout où nos pas nous guident. Dans les sillons non frayés, les horizons les plus lointains, les sentiers les plus étroits, les océans les plus profonds, il y a mille signes qui nous apprennent mille choses.

Ce que nous ignorons s’étale à perte de vue comme un immense océan où notre savoir flotte à peine plus visible que ce rocher perdu au milieu.

Face à des situations difficiles où l’issue paraît improbable, l’improvisation dotée d’un certain tact et d’une intelligence d’esprit est le moyen le plus sûr de se tirer d’ennui. La ruse suppose aussi un certain courage d’oser, ce qui est un allié dans les situations périlleuses.

Réagir à temps est le secret de la réussite. Demain et aujourd’hui ne sont qu’un seul point dans la ligne du temps.

Tout vient à point quand on a la patience d’attendre. Et quand on entreprend un acte, se munir d’une prudence calculée nous préserve des dangers qui nous guettent à la croisée des chemins.

Souvent la force engendre la peur. Et cette peur nous rend esclaves des autres et de nous-mêmes, horrifie tout ce qui doit charmer le moment présent et met dans un désordre désolant nos sentiments, nos idées et nos rêves qui ont besoin d’un plein essor pour vivre et s’épanouir. Craindre la force de quelqu’un c’est lui en attribuer davantage et cultiver la peur fera de nous une mauvaise graine.

Le renoncement ou le refroidissement de notre volonté gèlent toute chance de réussite et sachons que même dans le labyrinthe le plus tortueux, l’issue existe quelque part et nous finissons par la retrouver quand nos pieds ne fléchissent pas sous les suggestions négatives de notre esprit démotivé.