Adriaan van Dis

Un auteur néerlandais qui ne déchaine pas un nombre de lecteurs démesuré, plutôt confidentiel, la lecture de "dunes coloniales" ou "les dunes coloniales" ... double référencement sur babelio ... m'avait enchantée, j'ai donc cherché à découvrir un peu plus l'univers de cet auteur.

Me voici repartie pour une escapade en Afrique du Sud ... pas vraiment touristique plutôt politique.

Deux hommes qui ont un passé commun, qui ont eu des convictions, qui ont voulu régler des comptes avec leur famille de privilégiés, qui ont cru pouvoir changer le monde, qui ont été ce qu'on a appelé des activistes, qui ont rêvé d'une Afrique du Sud libérée de ses erreurs ... se retrouvent pour ... se rappeler leur jeunesse, se souvenir de ce que fut leur combat, constater ce qu'est devenu ce pays, celui qu'ils ont rêvé de changer, pour à l'heure du bilan d'une vie se rassurer sur les combats d'hier.

Un retour à la dure réalité de ce qu'est devenue cette terre où la fin de l'apartheid a révélé des blessures profondes, des malentendus qui n'ont toujours pas été soignés ni levés.

Un combat qui est loin d'être terminé et qui n'a pas pu être gagné par des têtes pensantes, mêmes si elles étaient peut être bien pensantes, mener un combat au nom de tous les autres ... la tête pensante des classes laborieuses qui bien sûr sait ce qui est bon pour le peuple.

Un message qui clôt cette belle lecture "Inventez un futur, pour vous et pour votre pays. Et ne vous lamentez pas sur le temps perdu. Le temps, ça ne se perd pas. Le temps est là."

Une drôle d’île … où il y a quatre règles à respecter …. N°1 celui qui donne quelque chose attend un geste en contrepartie … n°2 ne jamais compter à haute voix … n°3 ne pas désigner quelqu’un du doigt … n°4 ne jamais prononcer le prénom de quelqu’un dans le noir.

Et ses corolaires … n°1 ne jamais accepter quelque chose d’autrui … n°2 et n°3 compter et montrer du doigt rappelaient le temps de l’esclavage … n°4 car les esprits peuvent s’emparer d’une âme.

Une île qui n’existe pas pour de vrai mais qu’il n’est pas difficile d’imaginer sous un autre nom, une île française, où sont venus s’échouer plein d’individus … qui sont arrivés et qui devaient repartir mais qui ne sont jamais repartis.

La cohabitation des Noirs et des Blancs … autrefois les Noirs étaient capables de gérer eux mêmes leurs affaires … mais les Blancs ont bâti des théories et se sont imaginés mieux renseignés …

Apprendre de la sagesse populaire qu’il faut « se laver les dents, parce que les mots qui sortent d’une denture propre ont soixante quinze fois plus de force que ceux qui sortent d’une denture sale. »…

Apprendre de la souffrance d’autrui pour devenir plus modeste …

Apprendre que même si on tombe, on doit se relever et et poursuivre sa quête vers le progrès …

Apprendre à se battre sans renoncer à son idéal …

Un livre qui doit s’apprivoiser pour en retirer toute la profondeur et la saveur.

Récit de voyage d'Adriaan van Dis, journaliste néerlandais, écrivain, en Afrique du Sud, dans la région du Karoo. De manière subtile, il dessine doucement les contours d'une société contrastée, sans doute beaucoup plus en nuances qu'il n'y paraît. Dans cette région où les fermiers Afrikaners façonnent les paysages depuis des générations, les relations sont rudes. André Brink dira qu'il sagit du meilleur livre sur les Afrikaners, écrit par un non-Afrikaner.

J'ai lu "En afrique" et je ne sais pas vraiment ce que j'ai lu. Au début, c'était un récit de voyage dans une zone compliquée d'Afrique en proie à la guerre mais au fil des chapitres, j'ai davantage pensé à un voyage imaginé à partir de voyages réels. Probablement un mélange des deux. Adriaan Van Dis connait bien le sud du continent africain. Il a voyagé au Mozambique à l'époque de la guerre civile entre les mouvements RENAMO et FRELIMO, qui enrôlaient des enfants et massacraient les populations. Il cherche par tous les moyens a rejoindre le corridor de Beira et tente de rentrer illégalement en Afrique du sud. Nous y voyons les troubles et les horreurs d'un pays en guerre en nous demandant bien pourquoi il est là à tenter de rejoindre ce corridor.



En fait, ce récit m'a laissé passablement sceptique. Mais quelque chose m'a peut être échappé...