AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Adrien Montolieu (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Ciels de traîne

C’est un parcours de vie auquel nous invite Adrien Montolieu et ce parcours commence dans son enfance normande : « j’étais l’enfant aux bras de brume ».

L’enfance s’écoule entre école et famille en suivant le cours des saisons. Les grands-parents tiennent un rôle prépondérant. Il y a le grand-père qui ne racontait pas la guerre et puis la grand-mère qui « avait dans les yeux les abeilles. »

L’enfance est un territoire protégé



« L’enfance n’est pas anxieuse :

Elle a ses territoires tout en césures

et des conquêtes, des hauts faits de bataille

des aveux pour le soir

quand l’avenir,

dans le ventre chaud des pommiers,

n’était pas pour demain. »



Puis l’enfant cède le pas à « l’homme en chemin » celui « qui sait le chant hors des clochers. »

Mais qui rencontre des obstacles tout au long de sa vie. L’homme détint la parole, celle qui couvre « les hurlements de vos machines. »



Dans « fragments d’un chant de cigale », l’homme rencontre celle qu’il va aimer d’un amour ensoleillé :

« Nous nous sommes connus

dans l’ombre d’un figuier. »

Et la vie en est changée.

Dans « jours échancrés », le poète parle du désir et de la vie à deux avec un naturel éclatant qui nous touche.

« Vivre avec toi c’est une façon

qu’on a de fermer les yeux. »



Peu à peu, l’homme s’avance dans l’âge, ses forces s’amenuisent, il y a l’acceptation du vieillissement tout en affirmant qu’il a le temps.

« Je suis le pas d’un homme

Désormais je consens

à la fragilité. »



A travers ces poèmes qui alternent vers et prose, c’est le parcours d’un homme que nous suivons pas à pas. En utilisant le « je », le poète nous émeut par sa sincérité et son abandon.

Dans une langue apaisée et apaisante, Adrien Montolieu parle de ce qui compte vraiment dans une existence d’homme.

Un recueil de poèmes enchanteur qui a été couronné du prix de poésie Max-Pol Fouchet.



Commenter  J’apprécie          451
Ciels de traîne



Prix de poésie Max-Pol Fouchet en 2008, ce recueil est un coup de coeur! Quelques poèmes lus ici ou là m'avaient convaincue que je serais éblouie par les mots du poète.



Un parcours de vie en trois cycles: enfance, adolescence et , à l'age adulte, éclosion d'un amour solaire. Des images envoûtantes et souvent inattendues rythment ce cheminement du passé au présent. L'enfance, comme il l'avoue lui-même, dans une lettre présentée à la fin, écrite au fondateur du Prix Max-Paul Fouchet, il n'en garde que de vagues souvenirs, brumeux,mais il réussit à nous en restituer le bonheur simple, les poèmes sur ses grands-parents sont émouvants, sensuels, voici un extrait de l'un d'entre eux, dédié à sa grand-mère :



" Ton rire rassemblait dans l'herbe

nos regards dispersés,

comme les bras aimants

embrassent par-dessus le front des arbres,

dans le frémissement du soir."



Puis, c'est" l'homme en chemin" , rejetant la société qui déforme l'être humain et abime la nature.



" L'homme est là



c'en est fini de vos fumées sans ombre

de vos déchets de vos décharges

de cette peau d'ordures qu'on fabrique à la terre"



La dernière partie est une célébration fièvreuse et fervente de la femme aimée, été de la vie, éclat du jour, l'invitant à " consentir au frisson":



" le tremblé de ton nom,

dans les pleins et déliés du désir,

attise le murmure

et le frisson des draps

jetés au pied du lit,

dans les chevilles du plaisir,

pressé jusqu'à la pulpe de l'été "



J'ai parcouru avec délice et émotion vive ce beau trajet intime ouvert sur l'universel. Et j'ai été particulièrement touchée qu'Adrien Montolieu ait eu pour maître Claude Roy, poète que j'aime tant. Il l'a même rencontré. Voilà un recueil à découvrir!



Commenter  J’apprécie          422
George Orwell & la vie ordinaire

Merci aux éditions Le Passager clandestin (maison d'édition bretonne !!) de m'avoir envoyé ce livre de la collection Precurseur.ses de la décroissance. Cette collection, dirigée par Serge Latouche, théoricien de la décroissance, met en lumière "des esprits lucides et critiques qui ont fustigé la croissance infinie et se sont levés contre l'idéologie du progrès".

Là, c'est un essai sur George Orwell et sa résistance au progrès qui aliène et détruit l'humanité.

L'auteur de ce petit essai, Stéphane Leménorel, nous propose une réflexion sur le bon sens, "common decency", fondement de la décroissance, et adopté par Orwell qui fait de lui un précurseur de cette pensée.

Stéphane Leménorel relit l'oeuvre et la vie d'Orwell à la lumière de la décroissance et c'est très intéressant et très instructif. J'ai trouvé cet essai accessible car il est assez court, sans trop de phrases compliquées, le cheminement de pensée est clair.

Une info m'a fascinée : Eric Blair alias George Orwell a eu Aldous Huxley comme professeur de français à Eton.
Commenter  J’apprécie          40
George Orwell & la vie ordinaire

Tout d’abord les éditions Le passager clandestin et Babelio pour l’envoi de ce titre lors de la dernière Masse critique documentaire. J’ai choisi cet essai sur Orwell, car je trouve son œuvre d’une incroyable modernité et son discours toujours très actuel. Ici l’essai de Stéphane Leménorel analyse avec finesse la pensée d’Orwell dans sa dénonciation du progrès aliénateur du genre humain et recontextualise avec pertinence un discours en avance sur son temps et qui demeure d’actualité aujourd’hui. L’essai me fut agréable à lire, étant approfondi tout en retraçant l’histoire d’Orwell, de sa vie, de l’élaboration de sa pensée critique, de la défense de la langue (voir les nombreux passages sur la novlangue - invention dans 1984, qui fait terriblement écho à la langue politique de nos jours..). Le texte analyse le discours de l’écrivain et de sa lutte contre « l’industrialisation des consciences ». Mon seul regret fut que c’était un peu court car la moitié du livre porte ensuite sur des textes choisis - ce qui est intéressant pour découvrir un panel représentatif de l’œuvre d’Orwell mais j’aurais aimé que ça ne représente pas la moitié du titre. Cela reste une lecture intéressante et pertinente ainsi qu’un bon moyen de se plonger dans une lecture analytique sans être trop poussée de la pensée Orwellienne. Une bonne découverte pour cette collection «  Précurseur-ses de la décroissance ».

Commenter  J’apprécie          40
George Orwell & la vie ordinaire

Dans cet essai, Stéphane Leménorel nous invite à plonger dans le cœur des idées et des réflexions de George Orwell. Le célèbre auteur de 1984, œuvre dans laquelle il met notamment en lumière le pouvoir de la parole sur les esprits, met également en avant une pensée toujours d'actualité.



"La pensée d'Orwell peut alimenter les réflexions et les pratiques de la décroissance par son attention aux mots, à la langue, au sens, et cette attention incontournable pour défaire, autour de soi et en soi, la structure mensongère du langage de la marchandise ; par son attention à la sensibilité comme mesure d'un monde humain et vivant, à la vie ordinaire comme antidote à l'industrialisation des consciences."



Ainsi, dans ses nombreux travaux, l'auteur engagé analyse et dévoile l'idéologie du productivisme ; la manière dont l'industrialisation pollue la nature tout comme les esprits, dont les mécanismes, par le seul pouvoir d'une autorité sur la langue elle-même, peuvent être mis en péril ; voire même entièrement mécanisés, entraînant l'idée d'une individualité dont l'image se confondrait avec une machine, seulement capable d'utiliser des expressions déjà employées, mais incapable de penser par elle-même.



Je remercie Babelio pour cet essai présentant avec minutie l'esprit et les réflexions avant-guardistes de George Orwell.
Commenter  J’apprécie          40
George Orwell ou la vie ordinaire

Bon, livre génial, c'est vrai que c'est moi qui l'ai écrit ! Donc, c'est juste une critique pour rire...
Commenter  J’apprécie          20
Ciels de traîne

La poésie génère chez moi, au même titre que la dance ou la sculpture moderne, une grande incompréhension.

Mais souvent la beauté des mots, l'élégance des phrases et la finesse de l'ensemble débouche vers de l'admiration voire de la subjugation.

Pour "Ciels de traîne", c'est loin d'être le cas. un gloubiboulga de mots sans lien entre eux, sauf peut-être la volonté de paraître décalé, original, impénétrable.

C'est comme si on avait demandé à ChatGPT de faire de la poésie, en lui disant simplement de jongler avec les mots, sans se préoccuper du sens, de la beauté, de la clarté des vers.

J'ai beau être très snob et généralement me pâmer devant des œuvres inextricables, là, je dis non, la poésie, ce n'est pas pour moi.



Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Adrien Montolieu (19)Voir plus


{* *}