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EAN : 9782369355519
118 pages
Le Passager Clandestin (22/08/2022)
3.38/5   4 notes
Résumé :
On ne retient souvent d’Orwell que son antitotalitarisme. Mais il s’accompagne aussi d'une volonté de combattre la marche forcée de l’industrialisation du monde et ses ravages. Le souci écologique d'Orwell ne se dément pas tout au long de son œuvre. Ses positions sur les conditions réservées à l’humain par cette civilisation sont inséparables d’une réflexion sur celles infligées à la planète par le productivisme aveugle.

Par sa critique d’une novlangu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tout d'abord les éditions le passager clandestin et Babelio pour l'envoi de ce titre lors de la dernière Masse critique documentaire. J'ai choisi cet essai sur Orwell, car je trouve son oeuvre d'une incroyable modernité et son discours toujours très actuel. Ici l'essai de Stéphane Leménorel analyse avec finesse la pensée d'Orwell dans sa dénonciation du progrès aliénateur du genre humain et recontextualise avec pertinence un discours en avance sur son temps et qui demeure d'actualité aujourd'hui. L'essai me fut agréable à lire, étant approfondi tout en retraçant l'histoire d'Orwell, de sa vie, de l'élaboration de sa pensée critique, de la défense de la langue (voir les nombreux passages sur la novlangue - invention dans 1984, qui fait terriblement écho à la langue politique de nos jours..). le texte analyse le discours de l'écrivain et de sa lutte contre « l'industrialisation des consciences ». Mon seul regret fut que c'était un peu court car la moitié du livre porte ensuite sur des textes choisis - ce qui est intéressant pour découvrir un panel représentatif de l'oeuvre d'Orwell mais j'aurais aimé que ça ne représente pas la moitié du titre. Cela reste une lecture intéressante et pertinente ainsi qu'un bon moyen de se plonger dans une lecture analytique sans être trop poussée de la pensée Orwellienne. Une bonne découverte pour cette collection «  Précurseur-ses de la décroissance ».
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Dans cet essai, Stéphane Leménorel nous invite à plonger dans le coeur des idées et des réflexions de George Orwell. le célèbre auteur de 1984, oeuvre dans laquelle il met notamment en lumière le pouvoir de la parole sur les esprits, met également en avant une pensée toujours d'actualité.

"La pensée d'Orwell peut alimenter les réflexions et les pratiques de la décroissance par son attention aux mots, à la langue, au sens, et cette attention incontournable pour défaire, autour de soi et en soi, la structure mensongère du langage de la marchandise ; par son attention à la sensibilité comme mesure d'un monde humain et vivant, à la vie ordinaire comme antidote à l'industrialisation des consciences."

Ainsi, dans ses nombreux travaux, l'auteur engagé analyse et dévoile l'idéologie du productivisme ; la manière dont l'industrialisation pollue la nature tout comme les esprits, dont les mécanismes, par le seul pouvoir d'une autorité sur la langue elle-même, peuvent être mis en péril ; voire même entièrement mécanisés, entraînant l'idée d'une individualité dont l'image se confondrait avec une machine, seulement capable d'utiliser des expressions déjà employées, mais incapable de penser par elle-même.

Je remercie Babelio pour cet essai présentant avec minutie l'esprit et les réflexions avant-guardistes de George Orwell.
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Merci aux éditions le Passager clandestin (maison d'édition bretonne !!) de m'avoir envoyé ce livre de la collection Precurseur.ses de la décroissance. Cette collection, dirigée par Serge Latouche, théoricien de la décroissance, met en lumière "des esprits lucides et critiques qui ont fustigé la croissance infinie et se sont levés contre l'idéologie du progrès".
Là, c'est un essai sur George Orwell et sa résistance au progrès qui aliène et détruit l'humanité.
L'auteur de ce petit essai, Stéphane Leménorel, nous propose une réflexion sur le bon sens, "common decency", fondement de la décroissance, et adopté par Orwell qui fait de lui un précurseur de cette pensée.
Stéphane Leménorel relit l'oeuvre et la vie d'Orwell à la lumière de la décroissance et c'est très intéressant et très instructif. J'ai trouvé cet essai accessible car il est assez court, sans trop de phrases compliquées, le cheminement de pensée est clair.
Une info m'a fascinée : Eric Blair alias George Orwell a eu Aldous Huxley comme professeur de français à Eton.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le mot fascisme a désormais perdu toute signification et désigne simplement "quelque chose d'indésirable". Les mots 'démocratie, socialisme, liberté, patriotique, réaliste, justice' ont chacun plusieurs significations différentes, inconciliables. Dans le cas du terme démocratie, non seulement il n'en existe aucune définition ayant fait l'objet d'un accord général, mais les tentatives visant à établir une telle définition rencontrent des résistances de toute part. Il est presque universellement admis que traiter un pays de "démocratique" est un compliment : par conséquent, les défenseurs de n'importe quel type de régime déclarent qu'il s'agit d'une démocratie, et craignent qu'il leur faille abandonner ce terme s'il était doté d'une signification précise.

p.68
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Comme l'écrivait Günther Anders, dont la pensée est souvent cousine de celle d'Orwell,
"la vie et l'homme deviennent eux aussi plus grossiers et plus pauvres, parce que le "cœur" de l'homme - sa richesse et sa subtilité - perd toute consistance sans la richesse et la subtilité du discours ; car la langue n'est pas seulement l'expression de l'homme, mais l'homme est aussi le produit de son langage ; bref, parce que l'homme est articulé comme lui-même articule, et se désarticule quand il cesse d'articuler."

Günther Anders, l'obsolescence de l'homme.

p.26
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Le principal ennemi du langage clair, c'est l'hypocrisie. Quand il y a un fossé entre les objectifs réels et les objectifs déclarés, on a presque instinctivement recours aux mots interminables et aux locutions rabâchées, à la manière d'une seiche qui projette son encre.

p.73
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Les discours et les écrits politiques sont aujourd'hui pour l'essentiel une défense de l'indéfendable. Des faits tels que le maintien de la domination britannique en Inde, les purges et les déportations en Russie, le largage de bombes atomiques sur le Japon peuvent sans doute être défendus, mais seulement à l'aide d'arguments d'une brutalité insupportable à la plupart des gens, et qui ne cadrent pas avec les buts affichés des partis politiques. Le langage politique doit donc principalement consister en euphémismes, pétitions de principe et imprécisions nébuleuses. Des villages sans défense subissent des bombardements aériens, leurs habitants sont chassés dans les campagnes, leur bétail est mitraillé, leurs huttes sont détruites par des bombes incendiaires : cela s'appelle la 'pacification'. De smillions de paysans sont expulsés de leur ferme et jetés sur les routes sans autre viatique que ce qu'ils peuvent emporter : cela s'appelle un 'transfert de population' ou une 'rectification de frontières'. Des gens sont emprisonnés sans jugement pendant des années, ou abattus d'une balle dans la nuque, ou envoyés dans des camps de bûcherons de l'Arctique pour y mourir du scorbut : cela s'appelle 'l'élimination des éléments suspects'. Cette phraséologie est nécessaire si l'on veut nommer les choses sans évoquer les images mentales correspondantes.

p.72
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Le langage politique - et, avec quelques variantes, cela s'applique à tous les partis politiques, des conservateurs aux anarchistes - a pour fonction de rendre le mensonge crédible et le meurtre respectable, et de donner à ce qui n'est que du vent une apparence de consistance.

P.75
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