Agathe Le Taillandier

Les livres que j’ai lus se sont inscrits dans ma chair, sur ma peau, dans ma mémoire comme une sorte de tatouage, palimpseste illisible tant il possède de couches successives

Je dis même que la reforme d'un peuple doit commencer par les femmes, et que le législateur n'aura fait rien d'utile et de permanent s'il ne les rend garantes de la construction nouvelle.

On ne peut pas se défaire du joug du patriarcat dans se rendre compte qu'il s'agit d'une maladie qui nous ronge dès lors qu'on cesse de la nourrir. Personne ne peut nous sortir d'une vision du monde où on nous enseigne à être moins puissantes qu'on ne l'est. Onyesonwu nous montre que le premier pas de cette quête se fait seule. Une fois qu'on a trouvé son chemin, faciliter ce glissement chez les autres relève de notre responsabilité, sans rien leur imposer.

"Nobody's free until everybody's free" Fannie Lou Hamer

Je refuse de répondre à vos lettres et c'est pourquoi je vous écris en réponse à votre dernière lettre...

Avoir du gout pour la lecture, c'est avoir du gout pour les autres, pour la vie.

Pas de balade à pied sans livre de poche.

Lecture empathie. Lecture créatrice de communautés réelles ou fictives.

Mais lire n'est jamais innocent.

C'est par et grâce aux livres que je me suis sentie plus forte parce que féministe.

Ce n'est pas un livre mais une multitude de livres qui ont éveillé en moi la fierté d'appartenir au sexe féminin.

Les livres que j'ai lu se sont inscrits dans ma chair, sur ma peau, dans ma mémoire comme une sorte de tatouage.

Dans ce désir toujours intense, jamais ininterrompu, vivant et en mouvement de lire pour mieux vivre.

Notre manière d'aimer et désirer se nourrit elle aussi de tous ces récits qui nous bercent depuis l'enfance.

Toutes les femmes SONT la femme.

Je crois au pouvoir vaudou des mots.

Qui nous donnerait enfin la confiance et donc le pouvoir.

Cette construction sociale avec un pole masculin et un pole féminin très distincts crée évidemment un dialogue difficile dans le couple et nourrit des années et des années de blagues à l'encontre des femmes, toujours en demande, toujours insatisfaites

Comment s'aimer à égalité ?

Le prix effroyable que les hommes paient pour avoir le pouvoir sur nous est la perte de leur capacité à donner et à recevoir de l'amour.

Ce n'est pas l'amour qui doit être pensé, c'est son environnement.