Agnès Césari

L’amour ce n’est pas tout essayer n’importe comment sous prétexte qu’un jour on t’a dit que cela devait être ainsi : échanger, donner, partager sans limite ! Non, avant tout en amour et sans parler que de sexe, c’est d’abord être à l’écoute de l’autre, de ses désirs, de ses attentes, de ses plaisirs. Tu en récolteras beaucoup plus de richesse et de plaisir. C’est pourquoi, la confiance en l’autre est primordiale, si tu n’es pas à l’aise avec ton partenaire, tu en auras forcément des craintes, alors qu’il est si simple de dire, j’aime ou je n’aime pas, n’est- ce pas?

Leurs visages se rapprochent, elle glisse une main sur une épaule, elle ferme les paupières. Elle vient cueillir ses lèvres, les effleurer jusqu’à ce qu’il la soulève légèrement pour l’embrasser à son tour. Consciente que ce baiser se prolonge au-delà du nécessaire, elle y met fin et pose le front contre ses lèvres. Du bout des doigts, il caresse ses bras nus, elle en frémit malgré elle.

Son regard se voile d’admiration sur cette petite silhouette qui s’estompe sur le ponton. Son visage se durcit, le manque est déjà là. Il saute dans son hors-bord et le lance plein gaz vers le large. Il éteint le moteur au point précis, où, il y a un peu plus de deux ans, il a libéré ses cendres. Depuis, dès qu’il est dans le coin, il y revient chaque matin. Il sort de sa poche l’anneau scintillant. Il tourne entre les doigts, ses initiales accolées aux siennes sont toujours là ; rien ne pourra jamais rien effacer.

Leurs lèvres s’effleurent avec lenteur, il amorce ainsi un baiser plus langoureux. Il glisse une main entre eux, la caresse du pouce est précise ; elle laisse sa voix trahir la surprise. Le plaisir discret, elle se détend. Il donne un coup de reins, une pression sur ses hanches et elle le trouve entièrement ; une forte plainte s’échappe entre leurs lèvres jointes. Elle tente de répondre aux mouvements de son bassin, il n’en résulte que maladresse et impatience.

Ce n’est pas la quantité qui fait de toi un alcoolique mais le fait que tu en aies besoin chaque jour, et bientôt tu augmenteras la dose sans t’en rendre compte, bon sang ! Enfin Wayne ! Toi mieux que personne, sais ce qu’il en est ! C’est quoi pour toi replonger ? Atteindre la quantité de consommation que tu avais autrefois ? Parce que si c’est ça, je n’ai pas d’autre choix que de te laisser atteindre ce point ultime pour que tu le comprennes. 

Comme une douce souffrance, leurs plaisirs s’unissent, leurs voix se répondent ; leurs deux corps nus s’enlacent, se confondent interminablement sur cette banquette dont la matière leur paraît disparaître, ne plus exister. La chaleur ambiante a rendu leurs corps moites de bonheur.Enfin, à bout de forces, ils s’immobilisent, leurs cœurs cognent l’un contre l’autre, tellement fort qu’il leur semble les entendre battre à l’unisson.

D’un ton jovial, elle répond à toutes les questions avec franchise. Elle parsème parfois ses réponses d’espiègleries. On s’étonne une fois de plus de la maturité de ses propos, de son sens de la repartie accentuée d’une spontanéité déconcertante. Elle charme, elle joue, elle laisse planer le doute et entretient ainsi la rumeur. Son humour et sa personnalité effacent presque la beauté de son physique, elle séduit.

Serre-moi fort je t’en prie, nous avons passé des heures difficiles, nos disputes s’amplifient, elles me font peur, à chaque fois j’ai terriblement peur que tu me quittes, que tu te lasses de moi, après tout, je ne suis qu’une ballerine ratée, sortie de l’anonymat que par ta seule volonté, je ne suis rien sans toi, je n’ai même pas de nom sans toi. 

Elle se surprend à fermer les yeux ; elle ne s’attendait pas à déceler autant de douceur dans sa voix. Elle décide de ne pas immédiatement se retourner et de se laisser guider par l’instinct. Elle apporte une touche personnelle au personnage qui est loin de lui déplaire.

Une femme satisfaite et conquise est toujours prête à assouvir tous tes fantasmes et tes désirs. Elle m’a appris à explorer le corps féminin, à être à son écoute. En somme, elle m’a donné la clef du paradis des sens féminins. Je crois que j’ai été plutôt bon élève.