Très bel ouvrage sur un grand artiste d'origine liégeoise mais essentiellement actif en Hollande durant le Siècle d'Or.
Le livre, bien documenté, se divise en deux parties principales. La première reprend la biographie (essentiellement) et la secondes les documents annexes (correspondance, documents anciens et catalogue raisonné).
Malheureusement, l'époque à laquelle ce livre a été publié implique que la majeure partie des reproductions sont en noir et blanc et je trouve que c'est dommageable pour cet artiste en particulier.
Mais je reste sans voix devant la biographie très bien connue et documentée de cet artiste d'un physique plus que disgracieux qui
De la querelle amoureuse qui le mène à l'exil à la cécité qui l'accable et le réduit quasi à la mendicité à la fin de sa vie en passant par la chute de son nez (pour des raisons restées obscures) où encore ses problèmes de dépendance sexuelle, sa vie est un véritable roman. L'ouvrage cite de nombreuses sources contemporaines dont on sent clairement qu'elles ne portaient pas ce peintre, aujourd'hui mal connu, dans leur coeur.
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Je suis partagée par la lecture de cet essai. D'un côté, Alain Roy explique clairement en quoi les idées déclinistes de Renaud Camus, Zemmour, Houellebecq, Finkielkraut, Onfray et Bock-Côté ne tiennent pas la route, soit parce que les auteurs se contredisent, refusent de s'appuyer sur des statistiques, déclarent des choses qui sont fausses, recourent à de nombreux sophismes... D'un autre côté, l'auteur n'est pas non plus très radical dans ses prises de position. Je dis « radical » dans le sens de « aller à la racine (d'un problème, d'une pensée…) ». J'avais cette sensation qu'il était plus important pour l'auteur de ridiculiser les déclinistes que d'humaniser leurs victimes, en fait.
Aussi, les pages 144 et 145 m'ont un peu choqué, car l'auteur y écrit que « les problèmes sociaux que citent les déclinistes (les incivilités, la délinquance dans des banlieues, la ghettoïsation de certains quartiers, la menace terroriste, le prosélytisme) ne sont pas imaginaires » et que, pour les régler, il faut travailler « à une intégration plus harmonieuse des immigrés et à la pacification des zones sensibles ». Pour un auteur qui a pris beaucoup de soin à démontrer que la manipulation sémantique est indissociable de l'idéologie décliniste, je suis un peu fâchée de voir qu'on utilise des mots comme « délinquance », « ghettoïsation » ou « zone sensible » avec si peu de nuance et de recul critique (car à qui sert l'utilisation de ces termes et à quelle fin).
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