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Critiques de Alain Seyfried (6)
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Une pensée pour la lune

Voilà là un roman bien agréable à lire, à la trame atypique et originale !



Avec ses deux histoires entremêlées, Une pensée pour la lune vous entraînera dans un voyage à la fois irréel et pourtant tellement d’actualité, la tête sur notre satellite naturel mais les pieds bien sur terre !



Alex est chercheur dans l’agroalimentaire. En sa compagnie et celle de ses proches collaborateurs (Safet Pschitt, le chimiste, et Pat Headfoy, le nutritionniste), Alain Seyfried nous fait découvrir (avec une froide lucidité mais non dénuée d’humour !) le côté obscur de cette lune, où industriels, lobbyistes, fonctionnaires ou politiques tentent de tisser leur toile sur une humanité où le profit règne en maître et où le monde scientifique indépendant cherche à se faire entendre, jusqu’à tenter de forcer les filtres du diktat pour tutoyer les hautes sphères de l’Elysée, tel Jonah Lomu se faufilant à travers une meute de springboks enragés pour marquer l’essai décisif.



Mais, de l’autre côté de cette lune, le récit se fait imaginaire… Dans un ultra-présent perdu entre rêve et réalité, Alex s’initie aux voyages spatio-temporels avec son défunt oncle Anthéus et sa chatte Pistache… Il y côtoie Chopin et Mozart mais ne s’y perd en définitive que pour son amour perdu, Karima, sa belle méditerranéenne…



La Méditerranée. Voilà là une troisième facette à cette lune… Celle de l’Algérie, Rome, Marseille… Marseille, qu’il décrit, avec beaucoup de soleil, à travers ses vols de goélands.



Alain Seyfried est un touche-à-tout qui a pas mal bourlingué et ça se ressent dans ce roman. Né à Alger, il termine ses études en HEC, en gestion puis en ingénierie informatique à Paris avant de transiter par la Ville éternelle, puis de poser définitivement son panama dans la cité phocéenne.



Avec Une pensée pour la lune, son dernier roman, Alain Seyfried nous souffle à la fois le Levant et le Sirocco, dans un mélange de fraicheur et de chaleur aux accents méditerranéens. Son style est propre, clair, précis, coulant…



Ses références et réflexions scientifiques, juste écrites pré-COVID, sont intéressantes et disséminées au fil des pages (peut-être en léger excès pour un lecteur non porté sur les sciences mais que l’ingénieur que je suis a apprécié). Un point que j’avais également relevé dans La liste Alpha, très bon thriller technologique de Philippe Smans.



En 2020, Alain Seyfried a reçu le Grand Prix des Lettres de l’Académie Arts-Sciences-Lettres de Paris, dont il est membre depuis 2017. Il est également, avec son roman Place de l’Espigaou, lauréat du Prix du Polar Suspense 2014 et cité parmi les principaux auteurs permettant de s’immerger au plus près de l’atmosphère phocéenne, au côté de Pagnol, Giono et d’autres.



Je vous remercie, Alain, pour m’avoir permis de découvrir votre roman et me plongerai prochainement dans Les goélands du Lacydon !

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Le murmure des rivières

Après trois romans abandonnés, j’ai bien cru que la chaleur excessive des semaines passées avait eu raison de mes derniers neurones. Pour me rafraîchir un peu j’ai décidé de plonger dans "Le murmure des rivières", dernier roman d’Alain Seyfried. Bien m’en a pris, j’ai émergé de ses pages ragaillardie, heureuse, et le sourire aux lèvres.



Il faut dire que j’ai adoré. J’ai aimé les personnages : Julien Lemay, faux doctorant mais véritable apprenti espion, Paul Faure ancien universitaire, Amandine son assistante, femme à tout faire en quelque sorte, Esméralda que nous rencontrons sur la fin, sorte de bohémienne spécialiste du pendule et même un colonel de gendarmerie au nom de champion d’échecs Russe. Ce colonel Karpov charge Julien d’une mission : apporter la preuve que le fameux Paul Faure est l’instigateur des émeutes qui fleurissent un peu partout sur le territoire. Pour ce faire le jeune apprenti des services secrets lui demande de l’aider à rédiger une thèse au sujet on ne peut plus intéressant : "Le devenir de nos sociétés"



Ecrit dans une magnifique langue châtiée, légère et teintée de poésie et d’humour, le récit est très bien construit. Il mêle une étude approfondie des progrès de notre société, sources d’animosité entre progressistes et passéistes, des effluves d’espionnage avec une immersion dans le renseignement territorial, une jolie histoire d’amour, des balades paisibles le long de la rivière, et nous mène, de rebondissement en rebondissement, jusqu’à une fin des plus réussies. Et quand Paul Faure souligne que "Seul un écrivain peut agrémenter des raisonnements abstraits pour les rendre appétissants grâce à des situations inattendues, des personnages cocasses ou hauts en couleur, un suspense, des coups de théâtre, des traits d’humour… ", je n’ai plus rien à ajouter. C’est tout à fait ça !



"Le murmure des rivières" est un roman particulièrement érudit, pour autant il est fluide et passionnant.



Et la couverture est sublime.




Lien : https://memo-emoi.fr
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Le chat qui aimait la mer

Ce roman met en scène Smoky le chat du Roucas-Blanc qui nous raconte une grande phase de la vie de son maître Franz. Des noms bizarres pour des marseillais, mais l’auteur nous l’expliquera sans doute. Ce roman est un peu traité à la manière de La Fontaine qui donne des sentiments et une réflexion aux animaux. Cette mise en retrait permet, à mon avis, de poser beaucoup de questions plus naïvement en apparence, donc plus crûment. Franz a une vie qui paraît presque normale, cependant sans avoir de famille fixe et donc du vague à l’âme qui parfois prend le dessus au point de lui faire, par exemple, oublier de revenir sur la plage pendant un bain qui se prolonge trop, mais le Gabian et Smoky s’occuperont de Franz et l’histoire pourra se poursuivre. Après les frasques de l’âge adulte, les premiers soucis du début de la vieillesse arrivent. Smoky ressent parallèlement à Franz des signes équivalents du vieillissement, il aidera le « maître » dans ses moments délicats et va l’accompagner jusqu’au bout.

Ce récit très vivant et animé devrait donner beaucoup de plaisir à la lecture pour peu que l’on veuille bien admettre comme confident un chat à la sagesse féline et pas un vâf désastreux.
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L'avant-dernière demeure

Zoé, Gertrude, Rosalie, Germaine, Cornélius, Mitsou, Cédric, Gontran, Oscar, Cornélius, Firmin, Albert, Zéphir, Zita …

Mais qui sont tous ces personnages ?

Non, il ne s’agit pas de personnages à proprement parler, mais des objets familiers du Professeur Alfred Ziegler, principal protagoniste du livre.

Et ces objets, son stylo plume, sa pipe en écume de mer, sa montre gousset, le fume-cigarette, la paire de jumelles de théâtre, le violoncelle, le petit chat en porcelaine, le marque-page en ivoire, le téléviseur, le tableau… deviennent les narrateurs objectifs du roman et nous relatent, chacun de son point de vue, la vie du Professeur, celle passée dans un quartier populaire d’Alger, et celle de sa vie ensuite, au « Cap Matifou », face à l’océan.

Mais le Professeur Alfred Ziegler a quitté sa maison au bras d’une inconnue, et les différents objets, restés seuls, s’inquiètent de sa disparition.

Au-delà du suspense et de l’intrigue, fil conducteur du roman, l’avant-dernière demeure relate les ravages humains causés par les guerres (la guerre d’Algérie, bien sûr, mais la deuxième guerre mondiale aussi). Mais pour l’auteur, un homme, même dévasté, peut surmonter les épreuves. Même à terre, celui qu’on croyait à l’agonie, définitivement anéanti, se relève et trouve la force d’atteindre son lieu de quiétude, celle qui le mettra à l’abri de toutes les douleurs endurées.

L’avant-dernière demeure est un choix de paix dans un monde qui voudrait séparer les hommes, les affronter les uns aux autres, provoquer la haine en semant la mort. En réaction à tout ceux qui voudraient séparer les gens, séparer les communautés amies, saccager le bien-être des temps de paix, l’auteur a un parti-pris délibéré de douceur statique et de quiétude,

Et ni la guerre, ni les morts collatéraux n’auront la capacité de briser ce qui était solide et sincère.

Face à la mer, Alfred et Mahmoud, connaissent, eux, le vrai prix de l’amitié. Celle que la guerre n’a pas abîmée, celle que rien ne peut détruire.

Telle est la leçon de sagesse donnée par Alain Seyfried dans ce très beau roman.

Rachel
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L'éclosion

Alice a découvert dans l’appartement d’Hélio un mystérieux manuscrit. Troublée par ce qu’elle lit, elle va notamment interroger son ancien voisin pour en savoir plus sur cet auteur, qui, au fil des pages et des chapitres, exerce sur elle une fascination qui la transforme et la modifie.



Alain Seyfried, devenu « Alice » le temps du roman, nous embarque dans une histoire où on veut aussi résoudre coûte que coûte l’énigme du mystérieux auteur du manuscrit, ce qui nous laisse donc, durant tout le roman, littéralement suspendus à l’intrigue.

Mais au-delà de l’histoire à proprement parler, les différents protagonistes du roman ne sont pas sans évoquer des figures sociétales correspondant aux âges et aux étapes essentiels de la vie réelle.



Ainsi, on pourrait bien reconnaître en Zéphyr le jeune homme idéaliste qui, ne pouvant souffrir la moindre concession, s’exclut lui-même de la société.

Jimiry, quant à lui, serait l’artiste ayant su trouver le juste équilibre entre ses idéaux de jeunesse (rêves, imaginaire, créations) et les contraintes sociales.

Et Solis représenterait l’accès à une assise sociale rendue possible par le renoncement à ses idéaux de jeunesse.

Mais, bien sûr, il ne faut pas non plus oublier le personnage d’Hélio, qui ayant vraisemblablement réussi à traverser les différents stades, est dans un parfait contrôle de ses sentiments, de ses émotions et affiche un calme et une sérénité à tout épreuve.



L’éclosion, c’est l’expérience d’une profonde transformation provoquée par la seule lecture d’un manuscrit. C’est donc le récit fidèle de ce que chaque lecteur, un jour, a dû ressentir. Oui, nous sommes tous des « Alice » ayant accepté à un moment donné de nous laisser chambouler par le roman d’un auteur. Et d’ailleurs, n’est-ce pas justement le rôle des livres, de provoquer en nous le dérèglement nécessaire à l’avancée personnelle ?



Alain Seyfried, avec l’éclosion, touche donc profondément chaque lecteur dans ce qu’il a de plus personnel : sa relation intime avec le livre.

Alors, pour savoir ce que vous pourriez vous-même éprouver en pareil cas, une seule possibilité : vous plonger dans cette lecture et en ressentir les effets…



Rachel



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Lame soeur

Notre héros narrateur est né dans un atelier du quinzième arrondissement parisien, sous la main experte et délicate d’un artisan. Un artisan, qui tel Geppetto fabriquant amoureusement Pinocchio d’après un morceau de bois, vient de réaliser une véritable œuvre d’art.



L’artisan artiste en fait la réclame auprès de Christelle Demanges qui n’a guère besoin d’autant d’explications élogieuses pour l’acquérir. Mais cet objet, avec lame rétractable stabilisée et amovible ce qui confère à l’instrument une précision et un équilibre inégalable. Sans parler du manche qui confine à une perfection que seul peut réaliser un véritable amoureux de son travail.



Mais cet objet est destiné comme cadeau à son patron et amant, le Professeur Michel Pinon-Valières, responsable à la Pitié-Salpêtrière de l’Institut de cardiologie. Un mandarin reconnu professionnellement auprès de ses collègues et de ses patients comme une véritable artiste, lui-aussi, du scalpel.



Mais quel est l’avenir de cet ustensile dans les mains expertes d’un chirurgien qui exerce entre Paris et le Sud de la France ?







Une nouvelle charmante qui, selon l’éditeur, est un petit bijou d’humour saignant. Une nouvelle noire dans la tradition du genre pour le plus grand plaisir des lecteurs.



Si la narration par un objet n’est pas courante, on peut toutefois comparer ce texte à celui de Pascale Fonteneau dans Etats de lame, toutes proportions gardées bien évidemment.



Seul texte de l’auteur, que vous pouvez retrouver sur son site, suivez le lien ci-dessous si vous le désirez, et on aimerait qu’il en fournisse d’autres du même acabit, car on reste un peu sur sa faim. Toutefois dégustons cette nouvelle écrite au scalpel.




Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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