Emile lui manque, ses parents lui manquent : leur parler, leur dire ses impressions lui manque. Il avance parce qu’il faut avancer, parce que la vie n’attend que d’être vécu.
Arthaud est un jeune garçon, au regard limpide, et perçant. Lorsqu’il pose les yeux sur les gens, il sonde leur Ame, à chaque fois. Et aujourd’hui, sur le trottoir c’est ce qu’il fait. Il sonde l’âme de son père qui le quitte pour un cabanon dont il ne sait rien et qu’il voudrait tant découvrir.
Tous deux, aveugles, laissent leurs sens leurs raconter ce qu’ils imaginent en pensées. La nuit est leur toile, la mer est leur pinceau, et chacun dessine son rivage lointain.
Ses mains tremblent, il voudrait les visiter les unes après les autres mais ne sait par où commencer. Il papillonne, survole, rit, sourit ou pleure selon ce qu’il tient entre les mains.
Parce qu'il y a des choses pour lesquelles tout doit être sacrifié à l'instant même, au risque de les voir s'envoler.