Voici mille nègres en file indienne, barda sur la tête, qui s'en vont à la machine! au chemin de fer de la Côte-d'Ivoire, à Tafiré. Sept cents kilomètres. Les vivres? On les trouvera en route, s'il plaît à Dieu! La caravane mettra un mois pour atteindre le chantier. Comme le pas des esclaves est docile! Des hommes resteront sur le chemin, la soudure sera vite faite; on resserrera la file.
On pourrait les transporter en camion; on gagnerait vingt jours, sûrement vingt vies. Acheter des camions? User des pneus? Brûler de l'essence? La caisse de réserve maigrirait! Le nègre est toujours assez gras!