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Citation de Gwen21


- J’avoue, monsieur d’Artagnan, que j’ai peur…
- De comprendre ?
- Oui.
- De comprendre que je veux faire remonter sur le trône le roi Charles II, qui n’a plus de trône ? Est-ce cela ?
Planchet fit un bond prodigieux sur sa chaise.
- Ah ! Ah ! dit-il tout effaré ; voilà donc ce que vous appelez une restauration, vous !
- Oui, Planchet, n’est-ce pas ainsi que la chose se nomme ?
- Sans doute, sans doute. Mais avez-vous bien réfléchi ?
- À quoi ?
- À ce qu’il y a là-bas ?
- Où ?
- En Angleterre.
- Et qu’y a-t-il, voyons, Planchet ?
- D’abord, Monsieur, je vous demande pardon si je me mêle de ces choses-là, qui ne sont point de mon commerce ; mais puisque c’est une affaire que vous me proposez… car vous me proposez une affaire, n’est-ce pas ?
- Superbe, Planchet.
- Mais puisque vous me proposez une affaire, j’ai le droit de la discuter.
- Discute, Planchet ; de la discussion naît la lumière.
- Eh bien ! puisque j’ai la permission de Monsieur, je lui dirai qu’il y a là-bas les parlements d’abord.
- Eh bien ! après ?
- Et puis l’armée.
- Bon. Vois-tu encore quelque chose ?
- Et puis la nation.
- Est-ce tout ?
- La nation, qui a consenti la chute et la mort du feu roi, père de celui-là, et qui ne se voudra point démentir.
- Planchet, mon ami, dit d’Artagnan, tu raisonnes comme un fromage. La nation… la nation est lasse de ces messieurs qui s’appellent de noms barbares et qui lui chantent des psaumes. Chanter pour chanter, mon cher Planchet, j’ai remarqué que les nations aimaient mieux chanter la gaudriole que le plain-chant.
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