AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de GURB


Les romans de grands fonds
Ils sont nés de la grève de la poste et de la plongée du bathyscaphe. Il y eut alors toute une littérature de ce qu'aurait vu le professeur Picard s'il avait vu ce qu'il n'avait pas vu (mais que rien ne l'eût empêché de voir si effectivement il l'eût vu) à faire pâlir de jalousie tout journaliste. On n'imagine pas tout ce qu'il a failli voir! On en ferait des dictionnaires! (...) Ce n'était que schizopodes et anguilles-pélicans, copépodes et valdivivias, écrevisses de cauchemar et méduses abyssales. Moins le facteur venait, plus la bête était grosse, le monstre hérissé et ses mœurs étonnantes, sa lubricité scientifique, son anatomie compliquée. Jérôme Bosch n'était plus qu'un enfant. Il y avait des mâles en fureur cent fois plus petits que leur femelle, avec des yeux en vermicelle, des cheveux sur la langue, et la langue je ne sais où, qu'aurait jalousés Picasso. On en restait sur son derrière...(...)

Or je lis aujourd'hui le rapport officiel du professeur Picard. Il est grandiose et laconique: "L'un des hublots est ensablé, on n'y voit rien. L'autre, en revanche, s'ouvre largement sur la mer." (Enfin, enfin, ouvrons nos yeux, grisons nos âmes!) "Malheureusement, la Méditerranée semble décidément assez pauvre. Car il n'y a, en fait, rien à voir." Telle est la langue des sciences exacte.
Et c'est ainsi qu'Allah est grand.
Commenter  J’apprécie          60





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}