Extrait du film Une femme pour mon fils (en arabe)
Il admire cet homme qui accomplit son devoir jusqu'au bout, calme, sûr de lui. il se sent si profondément différent de son père. Il n'est ni calme, ni sûr de lui. il n'a jusqu'alors exercé aucune autorité. il ne partage aucune des certitudes de son père, aucune de ses croyances, et pourtant, aujourd'hui il fait comme si son accord était total...; il fait comme si...En France, il a pris l'habitude de faire comme si...de faire comme s'il n'était pas trop seul, comme s'il n'était pas parfois dans son travail trop mal considéré, comme s'il était heureux. (p.32)
Il sait que c'est très difficile pour les hommes de changer leurs façons de penser, leur comportement. Tout s'y oppose: l'éducation, la société, les habitudes, la facilité, la vanité aussi. (p.207)
Son père, entouré de ses parents, de ses amis, parle et fume, pleinement satisfait de ce mariage selon la tradition qu'il s'efforce de maintenir envers et contre tout, car il faut la maintenir envers et contre tout si l'on ne veut pas que tout s'éparpille, s'effondre et se désagrège. Le fils obéissant au père, et tous deux à la tradition, et l'édifice social, ancestral, est consolidé. (p.30)
La mer ! comme elle voudrait s'y baigner et courir sur la plage au lieu d'être là dans ce taxi ! Hocine, son futur mari, aime-t-il la mer ? comment est-il ? pourront-ils s'aimer ? il a vécu en France, il doit être "moderne" et, à cette idée qu'il est sûrement "moderne" et parce que cela implique pour elle tous les possibles. (p.13)
-Fatiha, tu aimes quelqu'un ?
-Non, ce n'est pas ça...
-Alors pourquoi as-tu tant de chagrin ?
-Parce que je ne voulais pas me marier comme ça ! Je voulais continuer mes études; je ne veux pas vivre comme vivent nos mères, à la maison; je veux travailler! pourquoi tout se décide sans nous, comme autrefois ? (p.24)