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Critiques de Alice Becker-Ho (4)
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Le premier ghetto

Proposé lors du dernier Masscritique, ce livre a de suite retenu mon attention, attiré que je fus par l'idée de me plonger dans l'histoire de la Sérenissime à travers son ghetto.

Un grand merci aux éditions Riveneuve et à Babelio pour leur confiance.



C'est un livre érudit, truffé de références, et marqué par la qualité, la précision des recherches de l'auteur qui a fait un remarquable travail.

Divisé en six chapitres, seul les trois derniers collent au titre de l'ouvrage.

Les trois premiers établissent l'origine des cités, les modèles de Constantinople, ou Alexandrie et enfin traitent de la communauté juive.

Toutefois, les deux thématiques du livre , le peuple juif et Venise sont au moins sous-jacent .



On apprend beaucoup de choses et dans ces trois premiers chapitres, l'auteur pose les fondations de l'étude qu'elle s'apprête à nous livrer , à savoir les liens entre juifs et Venise mais également l'origine du mot ghetto, Venise ayant été le premier endroit où ce terme fut employé , en 1516. Bien entendu, elle revient sur les différents religieux , notamment en Espagne, entre musulmans, chrétiens et juifs.



L'histoire vénitienne, sa tradition marchande , son pouvoir maritime, sa tolérance , la mixité de sa population sont clairement mis en exergue, comme le rôle joué par la communauté juive dans le commerce ou les affaires financières.

Il est aussi beaucoup question de la connotation donnée au mot ghetto et l'image collée dans notre subconscient par la deuxième guerre mondiale .

L'étude ici est très précise sur les origines de ce mot et l'auteure prend très clairement position à a fin de son ouvrage . Voici son point de vue , que je masque volontairement:



Une étude qui apparaît exhaustive sur le sujet, où l'auteure se fait le relai de toutes ses recherches et ne donne son point de vue que dans le dernier chapitre.

Une belle plongée dans l'histoire , particulièrement moyenageuse (du XI ème au XVI ème siècle). une belle vision de Venise , qui faisait référence en matière de démocratie et d'intégration des populations d'origines et de religions diverses.

Encore merci





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Le premier ghetto

N° 1481 - Juillet 2020.



Le premier Ghetto - l’exemplarité vénitienne- – Alice Becker-ho – Éditions Riveneuve.



Tout d’abord je remercie les éditions Riveneuve et Babelio de m’avoir permis de découvrir ce livre.



Au cours de leur histoire les Juifs, terme qui englobe autant la race que la religion, ont été marqués par l’exil et par les persécutions qu’ils ont subies de la part des populations généralement chrétiennes des pays dans lesquels ils s’étaient établis. Ils n’étaient pas autorisés à posséder la terre et pour vivre ne pouvaient que faire le commerce de friperie et de prêteur sur gages dans les quartiers des villes où ils se regroupaient. De tout temps la communauté juive a non seulement fait l’objet d’une discrimination visant à distinguer ses membres des populations autochtones, par des signes spécifiques vestimentaires notamment, mais aussi a cristallisé contre elle des situations agressives suites à la survenance d’épidémies, de guerres ou de famines, ce qui s’est toujours opposé à leur intégration. L’antisémitisme, notamment au Moyen-Age, et ce pour des raisons souvent religieuses mais pas seulement, a provoqué dans cette communauté massacres et expulsions. Pourtant, en Espagne à cette époque, vivaient en parfaite harmonie les communautés juives chrétiennes et arabes. Les Juifs de la diaspora ont trouvé refuge dans de grandes villes, notamment à Venise, mais si la Sérénissime les a accueillis, c’était certes par esprit de tolérance mais également par intérêt, et au XVI° siècle elle les a contraint à vivre dans un quartier fermé et surveillé qui leur était réservé et où ils pouvaient exercer toutes les activités et leur culte, « le ghetto », qui doit son nom italien aux fonderies qui y étaient jadis implantées, même si l’origine de ce mot est controversé. Ce quartier s’est développé en ghetto vecchio, nuovo et nuovissimo ce qui traduit l’importance et l’accroissement de la communauté juive qui ainsi vivait en paix à Venise et profitait de son essor. Ce mot est depuis attaché à tous les endroits où vivent des juifs, mais est aussi emblématique des massacres notamment perpétrés contre eux par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale.

D’une manière générale la République de Venise admet toutes les religions du moment qu’elles ne nuisent pas à l’État et au commerce. Lorsque l’Église interdit aux chrétiens la pratique de l’usure, le rôle des juifs n’en est que plus important dans une ville majoritairement catholique. Ils se sont intégrés à cette cité notamment par la pratique des conversions religieuses mais ces dernières étaient regardées par la communauté chrétienne traditionnelle souvent comme douteuses et génératrices d’hérésie. La République leur assigne un quartier, les protègent et leur permet d’exercer leurs métiers et leur culte mais les taxe, parfois lourdement, cependant les Juifs vénitiens considèrent cette cité comme une étape vers la Terre Promise .

L’auteure examine la création et le développement de Venise traditionnellement« tournée vers la mer et l’Orient » et donc vouée au commerce que pratiquaient traditionnellement les juifs mais au XVI° siècle des changements politiques vont détériorer cette position dominante. Elle étudie à travers les mots et expressions de plusieurs langues l’origine de ce mot ainsi que le sort des Juifs au cours de l’histoire dans différents pays.

C’est une brillante et pertinente étude historique et sémantique, richement documentée, tant du point de vue de ses origines que du fondement de la cité vénitienne dont la richesse était fondée sur le commerce, le respect des étrangers et donc des juifs et qui a mis en place un modèle politique républicain garantissant l’équilibre des pouvoirs et la stabilité qui en est résulté n’a pu que favoriser les échanges. Elle a constitué un modèle.



©Hervé Gautier mhttp:// hervegautier.e-monsite.com

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Paroles de gitans

Parfois amusant, parfois grâve





A lire cela permet de se tenir loin des clichés sur les gens du voyages.

C'est de bouche à oreille que les gens du voyage se transmettent leur héritage culturel. Alice Becker-Ho, spécialiste du langage de ces nomades, a choisi les plus belles et les plus profondes de ces phrases polies par le temps, qui n'a gardé que l'essentiel.il y a de très belles photos.



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Le premier ghetto

Merci à Babélio et aux éditions Riveneuve pour cette découverte dans le cadre de la MASSE CRITIQUE! 



Un petit livre de moins de 150 pages que je croyais lire en une soirée et qui m'a demandé 3 jours! Si je pensais faire une promenade guidée dans le Ghetto de Venise, j'aurais pu être déçue. Ce n'est pas du tourisme c'est de l'Histoire (avec un Grand H), de l'Histoire avec références bibliographiques sérieuse, notes et surtout des concepts très précis. Dans l'avant-propos, l'auteure questionne: 



"quel sens a eu le mot ghetto, d'où est-il venu, dans quel contexte et pour quelles raisons?"



"que signifient étranger, citoyen? Qu'est-ce qui les distingue? Quel rôle ont joué ici la religion? le commerce? l'Etat? les guerres?..."



Elle tâchera de répondre à ces interrogations en établissant Les fondements de la cité en revenant aux cités antiques, à la Grèce et Rome, à la présence d'une acropole, d'une enceinte, à la définition du citoyen et de l'étranger. La ville cosmopolite : Alexandrie, Constantinople, peuvent aussi donner des réponses analogues. Venise, la commerçante est héritière de l'hellénisme, de l'Empire byzantin. Avec ses possession maritimes, ses comptoirs, ses Echelles d'Orient, Venise va suivre les modèles de ses  villes commerçantes anciennes. Dans ces trois premiers chapitres, l'auteure pose les bases de sa recherche. Je suis mais m'impatiente un peu. 



Enfin; page 35, elle aborde La communauté juive : d'un exil à l'autre prenant son temps puisque le premier exil est celui de Babylone. Elle raconte les tribulations des Juifs autour de la Méditerranée, en Allemagne, en Espagne...C'est instructif, et je complète mes connaissances.



Venise cité-état va faire l'état des lieux de la fondation de la ville en 421 par les populations romanisées fuyant les Huns, en passant par l"Empire byzantin, les Croisades et l'établissement des comptoirs maritimes, les Echelles, de cet "état au service ds marchands." enfin l'apparition de la Peste  en 1513 pour arriver à la décision  en 1516 d'isoler les Juifs et de les regrouper dans le Ghetto. Nous voici p 93 arrivés au fait : la fondation du premier ghetto.



Le chapitre : Le ghetto juif ne compte que 17 pages.  sur une période allant de 1516 à 1655. Nous voyons l'installation des Juifs levantins, allemands, et ds marranes, l'établissement d'un nouveau ghetto Ghetto nuovo , puis d'un troisième nuovissimo. La vie quotidienne se dessine. Mais il me manque des références précise, plan des rues, architecture plus précise. 



Le dernier chapitre A la recherche du Ghetto perdu est la partie la plus originale, la plus personnelle de l'ouvrage. Rassurez-vous, ce n'est pas une ville qui a perdu son ghetto, c'est le mot "ghetto" qu'elle interroge, cherchant l'origine, l'étymologie de ce mot qui a connu un succès planétaire si bien que maintenant plus personne ne pense à Venise, et peut être même plus aux Juifs pour désigner un quartier où une population serait assignée à résidence, enfermée. Elle interroge les mots, lance le lecteur sur des pistes inattendues comme celle du funduk arabe ou de la fonte des caractères d'imprimerie. Elle remet en question les idées préconçues comme le caractère péjoratif qu'on attribuerait au ghetto. Le lecteur se laisse entraîner dans cette enquête sémantique originale. 



Si je reste sur ma faim en ce qui concerne le quartier de Venise où j'aime me balader je note dans l'abondante bibliographie des ouvrages que je vais m'empresser d'acquérir  surtout celui de Riccardo Calimani. J'aime bien le jeu de billard livresque, un livre renvoie à un autre qui renverra à un troisième....
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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