Citations de Alice Valière (17)
La beauté froide et austère de cette jeune femme qui arborait les quatre barrettes de commandant à la veste de son uniforme avait fait grande impression. Elle s’était présentée d’une voix calme et souriante, puis avait demandé si quelqu’un souhaitait poser des questions sur le vol. La réaction la plus spontanée était venue du petit garçon :
— Pourquoi vous n’êtes pas un homme ?
L'amour a des droits que le droit ne connaît pas.
Je n’ai rien contre une aventure, quand le prétendant est séduisant, ce qui est votre cas. Vous m’attirez, je ne le nie pas. Je ne suis pas la vieille fille coincée des caricatures et…
Certains enfants ont une aura particulière, qui les rend plus attachants que d’autres.
La technique, c'est bon pour les besogneux !
Ceux qui aiment la vie prennent des risques, les autres une assurance.
Quiconque pénètre sans autorisation derrière le bar, paie la tournée générale.
Elle ne pouvait pas lui dire qu’une femme, quand elle brigue une carrière politique, n’a pas le droit d’être amoureuse – surtout d’un homme tellement plus jeune qu’elle. Elle ne pouvait pas lui avouer qu’elle ne se sentait pas de taille à affronter les préjugés, les ragots.
La vie était trop belle pour se laisser troubler par les imbéciles. Nathalie était jalouse, voilà tout. Vieille rancœur, vieille histoire : ses filets, tendus pourtant avec art et persévérance, n’avaient pas péché les fils de notables qu’elle espérait. Elle s’était rabattue sur Georges Harcourt. Après tout, à partir d’un certain nombre d’hectares, un paysan devient un exploitant agricole. Grâce à son acharnement, les hectares s’étaient multipliés suffisamment pour que Georges devienne un propriétaire foncier. Il avait oublié jusqu’à l’odeur du fumier, Nathalie avait pu s’introniser dame patronnesse…
Même si son intelligence s’insurgeait. Le bilan de sa vie était on ne peut plus positif. Quarante-cinq ans, certes, mais bien remplis. Ne pouvait-elle être fière d’une réussite professionnelle hors du commun ? Fière d’un métier qui lui avait fait sauver des dizaines de vies humaines ?
C’était toujours la suprême récompense : le patient, arrivé au seuil de la mort, et qui renaissait, grâce à l’acharnement des sorciers en blouse blanche.
Quand on aime quelqu’un très fort, il arrive qu’on ait envie de le lui prouver, autrement qu’avec des mots.
Ce n’était pas facile d’être amoureuse quand on était pilote de ligne. Il allait lui falloir apprendre la patience. Autrement dit l’impossible.
Quand on embrasse quelqu’un, ça veut dire qu’on l’aime ?
Fou. Il était amoureux fou de cette femme. De ses sourires. De ses gestes pleins de charme. De ses brusques accès de timidité. Il était complètement bouleversé. Il ne savait pas où ça le mènerait. Il savait seulement qu’il ne pouvait déjà plus envisager la vie sans elle. Il avait eu beaucoup de mal à la quitter à l’aube, sachant que lorsqu’il reviendrait, elle ne serait plus là. Il était parti comme un voleur, alors que tout son être n’aspirait qu’à une seule chose : l’étreindre, la garder jalousement dans ses bras, veiller sur son sommeil, sur sa vie.
Le romantisme n’ayant pas d’âge, il avait planté l’une des bougies blanches qu’elle gardait en cas de coupure d’électricité dans une bouteille d’eau minérale. Un vrai dîner d’amoureux.
Il lui fallait une bonne dose de philosophie pour gérer tout à la fois le stress de sa profession et le machisme proverbial des pilotes de ligne.