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Critiques de Amanda Boyden (12)
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En attendant Babylone

En attendant Babylone, long roman signé Amanda Boyden, a été motivé par le terrible passage de l’ouragan Katrina qui, en 2005, a tout dévasté à La Nouvelle-Orléans.

Si la capitale de la Louisiane est le personnage essentiel du livre, c’est dans Orchid Street, à Uptown, que vivent les principaux protagonistes de cette histoire foisonnante et pleine de rebondissements.

Amanda Boyden débute très fort dans un prologue qui donne le ton et l’ambiance. Commence ensuite la présentation des personnages qui vont animer le récit car je vais les suivre, les abandonner, les retrouver. Ils vont me faire sourire, grimacer, saliver et vont surtout m’inquiéter, allant jusqu’à me bouleverser.

La famille Harris est la plus désolante malgré la bonne volonté des parents car les deux garçons ont plongé dans le trafic de drogue. Ils se font appeler Muzzle (Michael) et Fearius (Daniel). Ce dernier a à peine 15 ans. Comme son grand frère, il a été recruté par un certain Alphonse, un petit caïd du coin. Leur sœur, Klameisha, pourtant brillante élève, a déjà deux gosses et ne peut pas poursuivre ses études.

Ariel May et Ed ont aussi deux enfants. Ariel dirige l’hôtel La Belle Nouvelle alors que Ed qui se dit bouddhiste, reste au foyer. Ils sont venus depuis le Minnesota pour s’installer à La Nouvelle-Orléans.

Indira Gupta, avec son troisième œil sur le front, enseigne à l’université. Ganesh, son mari, est chercheur en écologie. Ils sont d’origine asiatique. Une certaine Philomenia Beauregard, Prancie (57 ans), surveille particulièrement Ed qu’elle a catalogué comme ivrogne. Joe, son mari, souffre d’un cancer. Enfin, Cerise Brown (76 ans) et Roy, son mari, ont une fille, Marie, un gendre, Thomas et surtout Tit Thomas, leur petit-fils.

Ce soir, Roy a installé le gros fût de pétrole transformé en barbecue sur le trottoir et s’apprête à partager ses grillades avec ceux qui passent. La convivialité règne à Orchid Street. Hélas, Michael Harris se défoule sur sa mini-moto et c’est la catastrophe. Amanda Boyden conte cela remarquablement.

Ainsi, je vais suivre les habitants de ce quartier, découvrir leur vie et leurs différents points de vue. Le travail d’Ariel dans l’hôtel qu’elle dirige, comme pour les autres habitants d’Orchid Street, va être fortement impacté par la menace d’un cyclone nommé Ivan. Certains, suivant les conseils de prudence, vont fuir, d’autres vont rester en espérant ne pas subir trop de dégâts.

L’hôtel La Bonne Nouvelle paraît un refuge assez sûr. Il fait donc le plein et Ariel doit gérer une cinquantaine d’employés tout en tentant de satisfaire ses nombreux clients. Seulement, un certain Javier la trouble et l’autrice réussit certaines scènes érotiques contrastant avec le langage cru des bas-fonds adopté par Fearius et Muzzle.

Quant aux énormes bouchons causés par l’évacuation en masse de la ville, ils donnent à Amanda Boyden l’occasion d’offrir un véritable tableau de la société avec tous les comportements imaginables.

Les expressions locales foisonnent comme niggas, bounty, bernacle et le Tokyo Rose, le bar d’Orchid Street joue un rôle important. Prancie fait apprécier ses talents de cuisinière mais n’oublie pas de faire le guet.

Après Noël et le gâteau des Rois, le Carnaval est un passage important du roman. La foule s’amasse sur les trottoirs des rues principales de la ville. Les mieux organisés ont des escabeaux pour bien voir. On fait même griller des saucisses et on attend Babylone puis Chaos qui font l’essentiel du spectacle. Tout est bien écrit, sûrement bien traduit, et Amanda Boyden mène cela de façon magistrale.

Plus j’avance, plus il est difficile de lâcher le livre. D’ailleurs, c’est lorsque j’ai pu enchaîner ma plus longue lecture que j’ai le plus apprécié En attendant Babylone. La tension montait inexorablement. Le suspense devenait terrible, agrémenté de folie, ce qui m’a scotché jusqu’à la dernière ligne de l’épilogue.

En attendant Babylone, ce premier roman d’Amanda Boyden, est une entreprise courageuse, très bien maîtrisée au travers du parcours de cinq familles très différentes qui m’ont permis d’appréhender l’atmosphère de La Nouvelle-Orléans et du quotidien des habitants d’un quartier excentré. Ce fut une lecture instructive, voire addictive, permise une fois de plus suite à un désherbage de ma médiathèque…


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En attendant Babylone

Après le phénoménal Joseph Boyden (admiration éternelle), voici Amanda, épouse dudit Joseph. Et bien dites-moi quelle famille !!! A eux deux, ils redonneraient le gout de la lecture aux plus réfractaires. Il est vrai que le dicton « qui se ressemble s’assemble » semble fait pour eux. Avec « En attendant Babylone » c’est au cœur d’ un quartier de Louisiane que l’auteur pose son récit. On est dans l’attente et l’angoisse d’un évènement naturel, l’arrivée d’un ouragan. Une galerie de personnages hétéroclite, brossé avec justesse et sensibilité se retrouve face à un danger imminent. A.B. mène son récit de main de maitre, nous touchant par ci par là avec beaucoup d’humanité. Elle brasse de nombreux thèmes avec un égal bonheur. Son premier roman est une belle réussite et ces habitants d’Orchid street sacrément attachants. Accrochez-vous, ça va tanguer fort.



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En attendant Babylone

La Nouvelle Orléans est la ville des excès: délirante de bruits, de fêtes et de musique, à l'image de ses parades de carnaval, effrayée et frénétique entre évacuation et attente claquemurée sous les menaces des ouragans.



Sur Orchid Street cohabitent des familles aux origines diverses, culturelles et ethniques, dans un melting pot de curiosité, de suspicion ou de tolérance. Une vie de quartier bigarrée, où tous se supportent ou s'insupportent, entre bien-être et difficultés familiales ou économiques.



Education des enfants, démission des parents, mariages à bout de souffle, petits trafics de rue, grande délinquance, entraide ou cohabitation difficile entre communautés se déclinent dans les petites maisons éloignées du Carré Français.

L'ambiance est poisseuse, à l'image de cette ville au climat chaud et humide de Vieux Sud. Les êtres sont éreintés par leur vie, leur déveine, la chaleur, tout semble peser. Il flotte une atmosphère de décadence avant catastrophe.



Un livre qui se mérite car il faut un peu de temps pour trouver le rythme dans cette histoire aux multiples personnages. La récompense se trouve au fil des pages, tous nous deviennent réels dans la réalité crue de grands drames et de petits bonheurs.



Un roman à la moiteur étouffante, un clin d'oeil à William Faulkner, une répétition pour la Louisiane avant l'arrivée dramatique de Katrina, que Amanda Boyden subira avec des milliers de sinistrés en 2005.

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En attendant Babylone

Ariel, Cerise, Fearius, Ed, Philomenia...: tous des habitants de la même rue de la Nouvelle-Orléans, aux âges, caractères et modes de vie bien différents. Ce qui ne les empêchera pas de se rapprocher pour affronter plusieurs drames (dont ce roman fait l'objet), un an avant LE drame, l'arrivée de Katrina...



On entre de plain-pied dans la vie et les difficultés de ce microcosme urbain de la Nouvelle-Orléans, notamment car le contact est intimement pris avec chaque personnage : en effet, les chapitres renvoient aux points de vue des personnages principaux, et nous découvrons donc ce qui leur passe par la tête très rapidement, pour mieux les sentir ensuite évoluer au fil du roman. Car l'intérêt de ce roman se situe vraiment pour moi dans cette évolution qui nous est donnée de chaque personnage : on assiste véritablement au cheminement mental de leurs changements, on comprend pourquoi ils en viennent à faire telle chose ou telle autre, sans se rendre compte immédiatement que leurs actions peuvent être néfastes, autant pour eux-mêmes que pour les autres, et même jusqu'à regretter ces actions. On est face à des êtres humains, présentés dans leur plus grande simplicité, qui doivent faire face à leurs erreurs et leurs doutes quotidiens, pour mieux affronter le monde qui les entoure. Et c'est grâce à ces cheminements mentaux que peut se jouer et s'expliquer la tragédie finale, qui va changer la vie de ce microcosme à tout jamais...



J'ai grandement apprécié la lecture de ce roman, surtout la capacité d'Amanda Boyden à mettre en scène le fonctionnement mental de tant de personnages extrêmement différents, et de se servir de cette mise en scène polyphonique pour rendre vivante et intéressante l'intrigue de son roman. On se laisse vraiment happer de cette manière par l'histoire, qui en devient à la fois touchante et troublante... Preuve en est, j'ai lu les 400 pages (environ) vraiment très rapidement, sans m'en rendre compte !
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En attendant Babylone

Comme beaucoup ici, j'ai lu Amanda Boyden parce que je suis sous l'emprise de Joseph, son mari. Et comme beaucoup d'autres ici, j'ai été séduite. Elle nous offre une panoplie de personnages vrais, décrivant toutes les facettes de cette rue. Il y a le vieux couple valeureux, la famille instruite, la famille en perdition, mais aussi le couple travailleur doté d'enfants gangster. La ville de la Nouvelle Orléans, l'auteur nous la décrit très bien, avec aussi bien ses charmes que ses problèmes. Et on comprend très bien comme le climat ambiant, la violence, va influencer les enfants. Je suis vraiment entrée dans l'histoire, j'ai eu du mal à lâcher le livre.
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En attendant Babylone

Le portrait vivant de ces habitants aux contours variés dynamise la narration : la famille de Fearius, jeune délinquant vendant de la drogue, le couple de retraités Roy et Cerise, la famille indienne nouvellement arrivée dans la rue, le couple étrange formé par Joe, malade, et sa femme Prancie, et enfin la famille d’Ariel, gérante d’un hôtel, et de Ed, homme dévoué à sa famille. Tous habitent dans la même rue, ils se côtoient, se jaugent, se jugent, et des liens subtils se nouent au fil de l’année. Le récit est réaliste, la psychologie de tous ces personnages attachants est finement travaillée au sein d’une construction ample et carrée.



- En refermant le roman, le lecteur se rend compte que c’est la ville elle-même qu’il a appris à connaître au travers de la vie des personnages évoqués. Par leur intermédiaire, Amanda Boyden rend hommage à cette ville capable du meilleur comme du pire.



- Quelques longueurs peut-être, liées à la nonchalance qui rythme la vie des habitants comme celle du récit.




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En attendant Babylone

ce qu’on découvre, à chaque chapitre, c’est surtout la Nouvelle-Orléans, Crescent City. Car bien plus que les tragédies personnelles, c’est la ville qui agit sur eux, les contraint, les comble, les condamne : « parfois, il faut bien l’admettre. La Nouvelle-Orléans n’est pas une très bonne baby-sitter »
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En attendant Babylone

Ce très beau livre nous fait partager un an de la vie d’une rue de La Nouvelle Orléans et de ses habitants. Il s’agit d’une rue tranquille en banlieue.



Ariel dirige un grand hôtel de la ville tandis qu’Ed son mari est père au foyer, ils sont arrivés depuis peu du Minesota. Ed est bouddhiste et aime son rôle de père au foyer.



Cerise et Roy sont un vieux couple noir. Ils s’aiment beaucoup, mais Cerise a des problèmes relationnels avec sa fille Marie, qui vit à l’autre bout de la ville et veut toujours se comporter en blanche. Cerise craint que son petit fils soit ainsi coupé de ses racines.



Il y a aussi Indira et Ganesh Gupta, des Indiens qui enseignent à l’Université et dont la cuisine très parfumée dérange Philoména, une vieille pie raciste qui rêve d’épurer la rue de tout les gens qui ne lui plaisent pas parmi ses voisins, autrement dit tout le monde. Elle critique sans cesse les autres habitants et attend avec impatience que Joe, son mari, succombe au cancer qui le ronge. Il y a aussi la famille Harris, une famille noire dont la mère est laborantine. Les enfants tournent mal malgré les efforts des parents pour bien les élever. Les deux fils sont devenus délinquants, Danny dit Fearius est même le caïd du quartier tandis que ses soeurs adolescentes ont déjà des enfants. Les parents essaient de garder la tête hors de l’eau sans illusion sur l’avenir de leur progéniture.



Au bout de la rue se trouve un bar que Philoména déteste tout particulièrement, car les clients saoûls viennent vomir sur son terrain, elle concocte une drôle de vengeance.



Tout ce petit monde essaie de construire son quotidien. La vie est fragile et ponctuée de catastrophes naturelles (l’ouragan Ivan) ou provoquées par les deux jeunes délinquants du quartier, elle se déroule entre pleurs et rires. Cerise est gravement blessée, le couple d’Ed et Ariel traverse une grave crise etc.



Amanda Boyden a voulu raconter dans ce roman la vie quotidienne à la Nouvelle Orléans un an avant Katrina. Les héros de ce livre sont des gens ordinaires en prise avec la vie telle qu’elle peut être dans une rue d’une banlieue moyenne de Louisiane. La Nouvelle Orléans est un personnage à part entière du roman.



Le texte est divisé en paragraphes qui nous permettent de suivre chaque héros au cours d’une même journée. Les personnages utilisent un langage approprié à leur personne, ainsi Philoména est-elle une bourgeoise très snob tandis que Danny, dit Fearius emploie le langage ordurier d’un voyou.



Ce livre enchantera les amoureux de la Nouvelle Orléans et ceux qui aiment les récits simples parlant de la vie ordinaire de gens ordinaires.




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En attendant Babylone

Amanda Boyden raconte la Nouvelle Orléans de l'avant Katrina. Elle s'attache à la vie d'un quartier, de ses multiples personnages : leurs histoires et leurs relations familiales et professionnelles . Malgré les nombreux personnages c'est véritablement la ville de la Nouvelle Orléans le personnage principal du roman : son odeur, ses couleurs, sa moiteur et ses bruits...
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En attendant Babylone

De la Nouvelle-Orléans, on a bien évidemment beaucoup parlé depuis Katrina, de ce qui y est passé, des scènes atroces qui ont pu y avoir lieu... Et bien ce roman se déroule avant, au moment du passage de l'ouragan Ivan. C'est une tranche de vie, une chronique d'un quartier de cette ville, d'une rue en particulier : Orchid Street. Il y a là des nouveaux arrivants du Minessota, dont la femme Ariel doit diriger un grand hôtel de la vieille ville, le mari Ed, restant à la maison pour s'occuper de leurs deux enfants (prénoms : Ella Fitzgerald et Miles Davis si, si). Il y a aussi dans le voisinage un couple de retraités noirs amoureux comme au premier jour, un couple de blancs dont l'un a un cancer et l'autre des soucis avec le bar d'à-côté, une famille étendue de noirs (parents, enfants, et petits-enfants de filles mineures) et fraîchement débarqués, la famille

Gupta, d'authentiques Hindous. Tout ce petit monde évolue dans la moiteur de la Nouvelle-Orléans, dans l'ambiance du Mardi-gras, de l'attente et des évacuations qui rythment la vie au pays des ouragans... Une très belle galerie de personnages, dont le premier semble être la ville elle-même.
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En attendant Babylone

La Louisiane m'attire depuis quelque temps,alors j'ai eu tout naturellement envie de lire ce nouveau roman, avec une crainte : que le phénomène de Katrina soit exploité pour faire "pleurer dans les chaumières".

Eh bien pas du tout. Au contraire même, j'aime beaucoup la délicatesse avec laquelle ce sujet est traité.

C'est un bon roman, le portrait moderne et sans faux-semblant de la Nouvelle Orléans vue par ses habitants, de beaux portraits de personnes hautes en couleurs et subtiles à la fois. On s'attache.



Un tout petit bémol peut-être: ce livre n'a pas de fin me semble-t-il. Ou s'agit-il d'une muette introduction à Katrina? j'aime à le penser!





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En attendant Babylone

Histoires des habitants d'une rue de la Nouvelle Orléans dans un quartier populaire

J'ai vraiment bien aimé mais Pascal s'est vite fait "chier"

Isa
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