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Citations de Amitava Kumar (17)


Lorsque j’étais écolier à Patna, je voulais devenir artiste parce que l’étendue placide du Gange près de ma maison – où passait de temps à autre un bateau solitaire à la voile sale, arborant parfois un fanion rouge – me semblait belle et plutôt facile à dessiner. Mais bien sûr, c’était loin d’être facile. Toutefois, même mes échecs m’apprenaient sans doute à regarder le monde autour de moi. Assis dans le bus bondé qui me ramenait de l’école, j’entendais souvent une voix dans ma tête qui nommait, en même temps que je les voyais, les objets vendus dans la rue, leur couleur, et l’expression dans les yeux des vendeurs.
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Qu'est ce qui est le plus proche de New-York ? L'Inde ou la Lune ? Je te donne un indice : d'ici, on voit la lune.
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Amitava Kumar
La guerre dans le Golfe persique était imminente. Le président Bush avait envoyé les troupes en Arabie saoudite, et elles allaient se diriger vers le Koweït afin de forcer Saddam à se retirer. Un intervenant, un spécialiste de sciences politiques affublé d’un petit bouc, parla longtemps du rôle que jouait l’économie pétrolière dans la guerre. L’invasion du Koweït par l’Irak avait, en fait, bénéficié aux compagnies pétrolières occidentales. La hausse des prix du pétrole leur avait permis d’engranger d’immenses profits. Ce n’était pas seulement vrai pour les États-Unis, mais aussi pour les compagnies d’autres pays, de l’Arabie saoudite au Venezuela.
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Ce poème marquait pour moi la découverte de l’Inde et la richesse de son passé. Dans le même cours, nos lectures portèrent également sur la jeune Sarojini Naidu installée à Cambridge qui, souffrant du mal du pays et d’une passion fiévreuse, écrivait lettre sur lettre à un médecin de l’armée du Nizam, qui allait plus tard devenir son mari. Je m’imaginais écrire des lettres semblables – même si mon amoureuse en Inde n’avait ni visage ni nom. Avant la fin du semestre, j’envoyai une lettre à l’éditeur du journal étudiant, où je décrivais l’expérience qu’avait représentée pour moi le concert du joueur de tablas Zakir Hussain, auquel j’avais assisté la veille.
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La fenêtre derrière lui était ouverte et, sur le mur à sa droite, était accrochée une affiche encadrée de La bataille d’Alger. J’avais vu ce film quand j’étais adolescent, au Pragati Maidan, à Delhi. Sur l’affiche, à l’arrière-plan, on apercevait le dédale des maisons de la casbah dans un noir et blanc granuleux ; sur les côtés, au bord du cadre, apparaissaient, à gauche, l’Algérien Ali la Pointe et, à droite, le colonel Mathieu, de l’armée française.
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Cela devint une véritable leçon pour moi dans l'intimité : donner à l'être aimé un nouveau nom, ou prononcer son nom comme si c'était le vôtre.
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Il n'y a pas d’exil pour les femmes. Quand les femmes perdent leur pays et partent vivre ailleurs, les coutumes de leur ancien monde les y suivent. Elles ne parviennent jamais à y échapper.
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Amitava Kumar
Elle savait que je ne l’aimais pas de façon profonde, ou durable. Au début, je me sentis coupable, puis ce sentiment fut bientôt chassé par une autre pensée. Dans les semaines qui suivirent, j’en vins à me dire que notre histoire avait eu du bon. Nous avions saisi l’occasion d’être heureux.
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Dans mon cœur, je sentis bien sûr un grand soulagement, mais également beaucoup d’amour. Alors que nous longions d’un pas rapide les deux pâtés d’immeubles qui nous séparaient du métro, je passai un bras sur les épaules de Jennifer et embrassai ses cheveux.
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Amitava Kumar
En Inde, Gandhi m’était toujours apparu sous la forme d’un visage souriant sur les murs décrépis des bureaux des petites villes du Bihar. Cette récupération de l’image de Gandhi par un club de gym new-yorkais me renvoya à une autre utilisation du Mahatma qui le faisait sortir du musée. Ce phénomène n’était pas inédit en Inde, il était simplement ignoré par les instances de dévotion officielles.
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Amitava Kumar
Lorsque j’étais seul, j’imaginais la blancheur de ses cuisses sous son jean bleu. Je n’avais encore jamais vu les cuisses nues d’une femme. Tout le monde appréciait Jennifer à la librairie, car elle était intelligente et avait beaucoup plus lu qu’aucun d’entre nous.
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Amitava Kumar
Le seul véritable amour, le vrai premier amour, c’est celui qu’on voue à sa servante.
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Amitava Kumar
En Inde, le sexe n’était mentionné dans l’espace public que par le biais des publicités peintes sur les murs longeant les rails du chemin de fer. Je lisais ces annonces sur le trajet entre Patna et l’université de Delhi, rempli d’angoisse à l’idée de ce qui m’attendait le jour où je ferais enfin l’expérience de la sexualité.
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Amitava Kumar
Il y a quelques années, j’ai lu dans un journal que le problème actuellement posé par les singes aux habitants de Delhi remontait en fait aux premiers temps de l’indépendance indienne, lorsque des milliers de singes de cette région furent envoyés en Amérique pour des raisons scientifiques. De vingt à cinquante mille primates y furent en effet exportés chaque année. L’Inde nouvellement indépendante avait besoin d’échanges internationaux, et il fallait aux Américains des singes mâles d’âge moyen pour leurs expériences.
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Amitava Kumar
Les singes à fesses rouges de mon enfance descendaient souvent le long des branches du grand tamarinier et venaient sur le balcon de la maison de Lotan Mamaji pour éplucher les oranges qui y traînaient. C’était à Arrah, dans l’est de l’Inde, à la fin des années soixante. Une guerre contre le Pakistan venait de s’achever, et une autre se profilait à l’horizon. Cela ne faisait que quelques années que le Premier ministre Nehru était mort.
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Amitava Kumar
La nostalgie que j’en étais venu à chérir prenait la forme d’une conscience hypertrophiée du passé, envisagé en tant que lieu – un endroit avec des plaques de rues et un escalier en haut duquel se profilait une silhouette familière. Mon désir de récit n’avait rien à voir avec ces revendications de supériorité civilisationnelle qui poussent les hommes à démolir des lieux de culte ou à vouloir anéantir des villes entières à coups de bombes.
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Il l’aime vraiment… enfin, autant que les Anglais aiment l’Inde, l’Afrique et l’Irlande ; l’amour, c’est bien là le problème, fait qu’on traite souvent mal ceux qu’on aime. Zadie SMITH
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