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Critiques de Andrea Bajani (15)
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Toutes les familles

Parce qu'ils n'ont pas réussi à faire un enfant, le couple que Pietro formait avec Sara s'est lentement délité. Le jour où elle le quitte, il rentre dans leur appartement déserté et trouve sur la table un mot l'informant du décès de Mario. Sara ne connaissait pas Mario devenu au fil du temps le secret, le tabou, la douleur qui relient Pietro à sa mère Giovanna. Mario, c'était le père de Giovanna, parti pour le front russe alors qu'elle n'était encore qu'un nourrisson et revenu marqué à jamais par les horreurs de la guerre. Mario, c'était le grand-père de Pietro, cet homme grand et taiseux, squelette au regard vide qui venait parfois l'attendre à la grille de l'école. Mario parlait peu mais dans sa tête se bousculaient des cauchemars russes qui pouvaient exploser en crises de violence et l'ont conduit à finir sa vie dans une institution. Seul et un peu déboussolé, Pietro retourne dans l'immeuble où il a passé ses premières années. Dans l'appartement où il vivait avec ses parents, loge désormais Olmo qui lui aussi a connu le front russe. Olmo lui ouvre sa porte, Olmo lui parle de la guerre, Olmo l'encourage à partir pour Rossoch. C'est donc pour fuir sa solitude, pour s'éloigner de Sara, enceinte d'un autre homme, pour s'imprégner de l'endroit où Mario a laissé son âme, que Pietro rejoint les rives du Don dans les lointaines steppes russes.





Si l'écriture est belle, finement ciselée, originale, métaphorique, parfaite pour décrire les petits détails qui font la vie, les tourments intérieurs des personnages, l'ambiance un brin nostalgique de l'histoire, on a tout de même du mal à savoir où l'auteur veut emmener son lecteur. On se perd dans les pas d'un Mario spectateur de sa vie, ballotté par les évènements, recherchant le passé de son grand-père à travers celui d'Olmo. Demeure une histoire familiale tourmentée par la guerre, où la douleur se transmet de génération en génération, où la parole est étranglée par le chagrin.

C'est étrangement beau mais on reste sur sa faim...
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Toutes les familles

Se plaçant sous la figure tutélaire de Tolstoï, d'où le titre de son roman, Toutes les familles, Andrea Bajani raconte comment un secret modifie la destinée d'un homme. Sur les traces d'un grand-père qui est revenu exsangue du front soviétique, le héros du livre va tenter de se construire sa propre identité. Le style est au rendez-vous dans ce roman qui se joue de la chronologie pour mieux appréhender son sujet. Mais Bajani est en grande partie victime de la brillance de son écriture, les enjeux apparaissent comme dilués et la quête de ses personnages a quelque chose d'artificiel. Le luxe de détails, la déconstruction savante de l'intrigue, les non dits trop nombreux contribuent à complexifier une histoire somme toute simple et à lui donner une ampleur qu'elle ne mérite sans doute pas puisque son ressort essentiel est avant tout intime.
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Le livre des maisons

J'ai adoré le concept. Chaque chapitre est basé sur une maison. Dans la première, on pose aussi les personnages : Je étant le personnage principal qu'on rencontre alors qu'il est encore un petit enfant. Les autres personnages se définissent par rapport à lui : Père, Mère, Sœur, Grand-mère, Épouse, Fille...

Une voiture, une cabine téléphonique peuvent être considérées comme des maisons.

Passé le plaisir de découvrir le concept des maisons et celui de la distribution des personnages, j'ai trouvé ça difficile à suivre (chaque chapitre est court, on passe d'une maison à une autre, d'une période à une autre...). Il y a beaucoup d'induit, peu de détails. Des personnages réels se glissent dans le scénario : Pasolini et un homme politique italien dont j'ignorais tout... J'avoue que j'ai eu du mal... et qu'à la fin, j'ai plus survolé que lu...

Il y a pourtant de très beaux passages et je salue la performance littéraire.
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Le livre des maisons

J'ai été très perturbée par les premiers chapitres, chaque personnage est nommé par sa fonction: Père, Mère, Epouse, Fillette, etc... et l'auteur opte pour une narration à la troisième personne, sauf que le narrateur est nommé "Je" ... mais avec une conjugaison du verbe à la troisième personne! Je ne sais pas si vous suivez mais j'ai mis du temps avant de m'adapter, au départ je cherchais même à lui donner un autre nom, avant de me dire que peut-être qu'avec le "io" italien c'était moins confusant.

De courts chapitres se succèdent, évoquant les maisons dans lesquelles le narrateur a vécu des années 70 à nos jours, sans ordre chronologique, ce qui donne l'impression d'entrer et sortir de ces différentes maisons comme si on se promenait dans son lotissement personnel, un sentiment renforcé par l'intercalage de maisons imaginaires telles que son compte en banque. C'est très étrange mais cela nous engage dans une introspection à la recherche de nos propres maisons et des lieux qui nous constituent, un exercice que j'ai trouvé vraiment très intéressant et qui m'a accompagné entre mes sessions de lecture. En revanche les chapitres consacrés à des évènements de l'histoire italienne n'ont pas fonctionnés pour moi: ma méconnaissance de cette période et leur conceptualisation ont rendu le décryptage trop difficile pour que j'y trouve du plaisir.

En résumé, un roman exigeant auquel le style symbolique confère une dimension poétique mais pas forcément reposant! Pour ma part je jetterai volontiers un oeil à la version originale italienne pour mieux comprendre ce schéma narratif audacieux.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Si tu retiens les fautes

« Je suppose que pour toi aussi ça s’est passé de cette manière, la première fois que tu es arrivée ici. Un homme t’attendait, avec ton nom sur une feuille blanche, juste après la zone franche de retrait des bagages, et scrutait les visages un par un afin de deviner lequel associer à sa pancarte. »



Lorenzo sera accueilli par Christian à Bucarest. Il vient à l’enterrement de Lula sa mère. Celle-ci avait laissé derrière elle, en Italie ce fils et son père adoptif. Pour une industrie de matériel à faire maigrir les gros, ou pour l’amour ou peut-être l’espérance.



Le voyage dans cet ailleurs étrange, sera aussi une confrontation aux souvenirs, aux histoires, aux promesses non tenues.



Dès la première page, la qualité de l’écriture, cet alignement de petits chapitres, vous font basculer dans cet entre-deux-mondes, les espérances et cette Europe qui ne fait plus rêver.
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Le livre des maisons

Original dans la forme, la chronologie et l'écriture. A la fois réaliste et onirique. Le livre laisse aussi une sensation de nostalgie mélancolique à l'évocation des événements que nous vivons et des lieux que nous habitons, sans parfois y prendre garde. Parfois un peu difficile à suivre dans sa chronologie car ces évocations se font dans le désordre.
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Me reconnais-tu ?

Véritable ode à la littérature, à la langue italienne et à l’amitié, les quelques cent-trente pages de ce récit ne se parcourent que d’une seule traite tant il est inimaginable de s’en s’extirper avant la fin, ne serait-ce que pour quelques minutes. L’auteur retrace ici quatre années d’amitié, d’échange, de réflexion sur la création, la littérature (Pessoa, tout particulièrement, puisque Tabucchi était spécialiste de son œuvre — et notamment son traducteur), le processus d’écriture mais aussi sa rencontre singulière avec Tabucchi et, toujours, l’acharnement de ce dernier à écrire, conter, raconter jusqu’à ses dernières heures.



À voir également, sur la chaîne Youtube de l’Ina, l’entretien d’Antonio Tabucchi avec Bernard Pivot en 1988 à propos son recueill de nouvelles Le jeu de l'envers et de son roman Le fil de l'océan.
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Me reconnais-tu ?

Comme un journal intime, l'auteur évoque des (premiers aux derniers) moments qu'il à passé en compagnie du célèbre auteur italien Antonio Tabucchi, disparu le 25/03/2012. Il relate ses impressions, le tempérament et les habitudes de l'auteur, son amitié, la maladie et comment la supporter en parlant littéréture et écriture.
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Toutes les familles

Cette fois, c’est un grand-père, Mario, qui est la figure centrale bien que fantomatique d’un roman habilement construit, porté par une écriture racée d’une limpidité et d’une justesse rares.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Si tu retiens les fautes

"Je suppose que pour toi aussi ça s'est passé de cette manière, la première fois que tu es arrivée ici. Un homme t'attendait, avec ton nom sur une feuille blanche, juste après la zone franche de retrait des bagages, et scrutait les visages un par un afin de deviner lequel associer à sa pancarte. L'homme qui m'attendait, moi, poussait contre les barrières de sécurité et levait sa feuille plus haut que les autres, et, davantage qu'une procédure d'accueil, avec ces pancartes en l'air on aurait dit un mouvement de protestation. Puis nous nous sommes reconnus, moi qui suis allé vers lui, et lui qui a plié sa feuille en quatre et l'a fait disparaître dans la poche intérieure de sa veste. Dessus, il y avait ton nom et ton prénom, comme si c'était toi qui devait arriver, et non moi qui venais te voir finir sous terre."



Cette fois, ce n'est pas sa mère qui part, ce n'est pas elle non plus qui débarque dans cet aéroport de Bucarest, mais lui Lorenzo, le fils, lui qui l'a tellement attendue tout au long de ces années, depuis l'enfance...

Le roman commence par un message, une adresse à la mère absente - cette fois à jamais, - avec cette étrange impression que lui, le fils, marche à présent sur ses traces, reprend le même chemin, revit les mêmes épisodes d'une histoire, d'un exil... Un peu comme s'il retrouvait l'amour passionné et fusionnel qui les unissait tous les deux, lien pourtant brisé, malmené.

Il y a quelques jours que Lula, sa mère, est morte brutalement, loin des siens, en Roumanie, dans ce pays qu'elle aimait décrire à son fils comme son Far West, un territoire à conquérir, celui des pionniers et des indiens, là où tout était encore possible. Elle avait tout quitté plus d'une dizaine d'années plus tôt pour "entreprendre", en délocalisant sa petite entreprise de produits de beauté et d' amincissement, en compagnie de son associé et amant. Derrière elle, elle avait laissé son fils et son mari, le prénommé "papa" qui en vérité n'en était pas un (le vrai père était parti bien avant la naissance) mais qui finira lentement, et plus sûrement, à ressembler à la figure même du Père, dans sa plus pure et plus belle acceptation.

Lula n'était pas une mère comme les autres, mais bien plutôt une grande soeur, une adulte jamais sortie de l'enfance, une écorchée vive. Entre elle et son fils s'était créée, au fil des ans, une relation complexe et dense, entremêlée de jeux et de confidences. Lula, la grande petite fille, Lorenzo, le petit garçon un peu trop soucieux pour son âge.

Partie pour toujours alors que son fils n'était encore qu'un petit garçon, elle reste pour lui, et dans sa mémoire, éternellement, la femme encore jeune qui jouait à cache-cache ("je me mettais toujours sous le lit, et toi dans la baignoire) , dansait tard avec lui dans le salon, l'amant affalé sur le canapé... Une mère enfant, une mère lunatique, une mère enjouée comme une petite fille. Mais les années ont passé, et le voyage entrepris n'est pas celui des retrouvailles, ou peut-être que si..... Mais des retrouvailles un peu spéciales et par-delà la mort. ll lui faudra aussi, à lui le fils, accepter de confronter la réalité de la vieillesse et de la maladie de sa mère, avec celle de ses souvenirs, la femme encore belle et séduisante, à l'image de celle qui l'avait laissé, dans un coin du salon, alors qu'il n'avait pas dix ans *... Il lui faudra l'accepter pour finalement dépasser cette histoire de temps qui les avait séparés tout autant que la distance et l'incompréhension. Car pour elle comme pour lui, le temps s'était brusquement figé, le jour où elle était partie pour de bon. Il restera à jamais pour elle le petit gamin qui l'attend, elle restera pour lui, jusqu'à ce voyage, une femme insouciante et jeune.

C'est ainsi que passé et présent se téléscopent, cohabitent parfois cruellement (Lorenzo, après l'enterrement, prend physiquement possession de l'appartement de sa mère en se glissant dans ses draps. " (...) je suis allé jusqu'à ton lit. Je me suis laissé tomber dessus, je voulais rebondir, puis je me suis glissé à l'intérieur. J'avais l'impression de sentir tes os, là-dedans, d'être allongé entre ton squelette et tes muscles, je ne devais pas bouger pour ne pas te faire mal.".



Andrea Bajani décrit l'absence, la douleur, l'amour filial, le rejet puis le pardon avec une force sans pareille.

C'est beau, émouvant, triste à en pleurer et pourtant finalement apaisé.

J'ai beaucoup, beaucoup aimé.
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Le livre des maisons

D’une belle originalité formelle, ce roman ­d’Andrea Bajani réussit à évoquer le cours d’une vie ordinaire en échappant aux écueils du prosaïsme.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Le livre des maisons

L’écrivain raconte l’histoire d’un homme en focalisant le point de vue sur les logements successifs qu’il a occupés, où il a séjourné, dans lesquels il s’est introduit subrepticement ou auxquels il a rêvé.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Très cordialement

D'une centaine de page, ce livre au style simple, décalé, parfois absurbe, poétique et percuttant dépeinds l'alienation du travail et de la société d'une façon moins extr^me que Lidye Salvaire, mais tout aussi pernicieuses dans l'enchainement des évenements et cruelles.



Le directeur commercial d'une entreprise est remercié, mais qui va écrire les lettres de licenciement ? Le narrateur décroche le job et développe les exigences managériales loufoques, cite qq lettres - édifiantes - envoyées aux collègues licenciés. Incapable de refuser, il s'occupe des enfants et la maison de l'ex directeur commercial hospitalisé. L'homme est partagé entre les exigences professionnelles et celles d'un chargé de famille.
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Toutes les familles

« Habité par le souffle de l’histoire, mais aussi par les joies et les douleurs d’une famille, Toutes les familles est le «roman russe», fort et poignant, de Bajani, couronné en Italie par le prestigieux Premio Bagutta, au palmarès duquel on trouve avant lui Gadda, Calvino, Bassani et Sciascia… »
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Très cordialement

Le narrateur est employé dans une entreprise qui manie à merveille l’art d’enrober le malheur dans de belles déclarations d’intention ; ainsi, notre narrateur à la plume agile va être sollicité pour rédiger de doucereuses lettres de licenciement à ses collègues. Au fur et à mesure qu’il excelle dans cet art, et que la cruauté des mots frappe autour de lui, il tisse un lien d’amitié exceptionnel avec le premier licencié de la liste qui, gravement malade, va lui confier pour un temps ce qu’il a de plus précieux au monde… « Et en quelques instants, ces personnages liés par des sentiments puissants vont balayer logique de profit et contrôle de qualité »…



Un livre passionnant sur les excès du monde du travail et sur les sursauts d’humanité que l’on peut opposer à cette « violence sourde ».
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