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Critiques de Andreas Becker (15)
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L'Effrayable

Inventer la véritable langue d’une société du viol ordinaire, en un texte extraordinaire.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/09/09/note-de-lecture-leffrayable-andreas-becker/

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Gueules

La langue brisée des gueules cassées, entre horreurs et médailles.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/03/27/note-de-lecture-gueules-andreas-becker/


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Alcool mon amour

Inattendue, la prose poétique ramifiée et inventive, cruelle et tendre, de la maladie alcoolique.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/10/18/note-de-lecture-alcool-mon-amour-andreas-becker/



L’alcoolisme, dans toute sa crudité de maladie potentiellement mortelle, socialement et physiquement. L’alcoolisme dans toute son aveuglante clarté hospitalière, loin du charme jazzy des apéritifs sous le soleil et des cocktails en lumière tamisée des innombrables incitations à la consommation qui frappent comme des balles perforantes, toujours et partout, celles et ceux pour qui alcool ne pourra jamais rimer avec modération.



En inventant, pour les placer au centre d’une mise en scène somptueuse et violente, les personnages alcooliques de Valentin et de Jeanne, centre où ils seront rejoints lorsque nécessaire par l’épouse sobre Claudia et par le médecin Michel, à partir de la parole brute de témoignage issue d’un atelier d’écriture à haute intensité, Andréas Becker nous offre à nouveau une tranche improbable de poésie brutale et tendre. Comme il avait su créer successivement, en puisant dans des vies réelles, ré-imaginées ou mises à distance, les langues du viol à répétition, mental et physique (« L’effrayable », 2012 – écoutez ici Denis Lavant s’emparer de ces mots-là), de la folie douce obsessionnelle (« Nébuleuses », 2013 – écoutez ici Brigitte Mougin nous en donner toute la substance orale), de la culpabilité travaillée au cœur (« Les invécus », 2016) ou même de la sanglante genèse d’un tueur en série pas comme les autres (« La castration », 2020), il assemble et dote d’une folle justesse une nouvelle langue indispensable, celle de l’addiction vécue sous plusieurs de ses facettes, langue extrêmement cruelle et pourtant sauvagement tendre : « Alcool Mon Amour », publié aux éditions d’En Bas en octobre 2021, septième roman de l’auteur d’origine allemande, marque une sérieuse pierre blanche au sein d’un édifice littéraire de plus en plus impressionnant.



Sous le signe terrible de l’abréviation hospitalière « OH », il a fallu un talent immense à Andréas Becker pour agencer lucidité et confusion, regard clinique et pente psychotique, tendresse et imprécation, espoir et désespoir, delirium tremens et ascèse bien comprise, obstination et compulsion, pour transformer la parole extraite et transfusée (on songera peut-être au remarquable travail de Perrine Le Querrec dans son « Rouge pute » à partir du témoignage de femmes victimes de violences conjugales) en une poésie paradoxale et perfusée, rude et puissante, pour donner un tout autre sens qu’à l’habitude à l’expression « paroles d’ivrogne ».



Comme Phyllis Yordan dans « My America » et dans « First Nation », Andréas Becker introduit avec force sa poésie bien particulière et son inventivité langagière là où on ne les attendrait pas a priori : après avoir creusé au plus intime avec l’histoire de sa propre mère souverainement transfigurée (« Ulla ou l’effacement », 2019), après avoir donné des voix ô combien surprenantes à des gueules cassés de la première guerre mondiale issues d’archives photographiques miraculeusement exhumées (« Gueules », 2015), le voici qui emprunte avec ferveur les mots vécus par les patients, complices et désormais amis pour en extraire une saga sauvage à plusieurs voix, entre secours hospitalier, déchéance physique, déambulation parisienne mortifère, mur de soi et des autres, pour se démarquer radicalement d’un certain romantisme historique de la maladie alcoolique, celui qui hante les silhouettes emblématiques et pourtant si trompeuses de Charles Bukowski ou d’Antoine Blondin, et de leurs personnages, celui des « Barfly » et des « Leaving Las Vegas », pour revenir marquer de près le démon doucereux avec lequel Stephen King, en l’ayant partiellement exposé et conjuré dans « Shining » et ailleurs, confessait sa propre bataille au détour de son « Écriture », le démon qui anéantissait un certain consul au-dessous du volcan, en résonnant avec les cris muets de Francis Bacon, les virevoltes décisives et poignantes de Gherasim Luca ou l’« ombre de ton chien » de Jacques Brel : ces touches d’écho à la discrète présence dans « Alcool mon amour » viennent comme sublimer le matériau tragique, audacieux et pourtant toujours capable de porter l’humour profond, contre vents et marées mortifères – et c’est aussi ici, dans cette capacité à faire poésie et sens à partir du matériau de prime abord le plus improbable, que l’on reconnaît une certaine marque des « grands » en littérature. Andréas Becker nous prouve chaque année un peu plus qu’il en fait bien partie.



Et il faut lire le passionnant entretien, ici, dans Addict-Culture, à propos de la conception et de la réalisation de ce projet collectif d’écriture pour changer le lien à la maladie alcoolique. Nous aurons par ailleurs la joie d’accueillir Andréas Becker chez Charybde (Ground Control, 81 rue du Charolais 75012 Paris) ce mercredi 20 octobre 2021 : venez nombreuses et nombreux !
Lien : https://charybde2.wordpress...
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L'Effrayable

Paradoxal livre que L’effrayable. Lancé à grands renforts de pub dans certaines salles obscures, son plan com’ a pris le pas sur la critique dans le monde de la toile et dans la presse. Ce roman, on en parle surtout pour ces quelques images sur grand écran. Paradoxaux également les sentiments qui nous habitent quand on en termine la lecture. Entre intérêt et exaspération, entre admiration et ennui.



Lire la suite sur mon site : http://chroniques.annev-blog.fr/2012/10/chronique-livre-leffrayable/
Lien : http://chroniques.annev-blog..
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L'Effrayable

Le narrateur, fou et enfermé dans une cellule, raconte une "saga familiale" en Allemagne, depuis les années 1930 jusqu'à la chute du mur de Berlin. Il montre tous les traumatismes liés à cette partie de l'histoire allemande : guerre, exactions en tous genres, meurtres.

Ce premier roman est parfois difficile à lire à cause des syllabes supplémentaires ajoutées à de nombre mots. Ce procédé permet de bien comprendre le niveau de folie du narrateur.

Quelques scènes violentes sont aussi difficilement supportables, mais finalement, le narrateur suscite suffisamment d'intérêt pour qu'on ait envie de suivre l'histoire des personnages et de comprendre qui il est.
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Ulla ou l'effacement

Difficile pour moi de commenter ce livre, impossible de le noter. Il semble que l'auteur ait fait face à l'impossibilité de l'écrire. En effet, quels mots peuvent exprimer adéquatement l'effacement d'un être, Ulla, un être qui disparaît progressivement et douloureusement du monde, qui se réduit à la transparence, à un souffle transparent ? Aucun. Les mots ne peuvent pas faire ça. Alors il faut trouver un moyen de dire cela malgré eux, malgré les mots. On essaye de les répéter vaguement, de les tordre, de les moudre, de les faire glisser, de leur ôter leur substance, « ce sont des mots qu’on dit comme pas dits ». Que faire de la grammaire en effet, que faire aussi des réductions en magasin et des glaces à la sortie du métro, alors qu’à quelques mètres, un être s’efface du monde ? Comment la grammaire oserait-elle encore contraindre la plume, quand les mots dits ne peuvent pas dire ce qui doit l’être, et que pourtant celui qui tient cette plume leur laisse une dernière chance, une chance terrible, cinquante-cinq pages de dernière chance pour exprimer l’impossible à dire ?



Lecture très difficile, qui ne ressemble à rien de ce que j’ai lu jusqu’à présent, et qui nous montre que c’est le monde entier qui s’efface, quand un être s’efface.
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La castration

De Hambourg à Paris Gare du Nord, l’itinéraire sanglant d’un enfant pas gâté, proie de monstres devenu monstre lui-même – ou bien tout autre chose -, en une narration joyeusement suffocante, saturée de mots-valises rieurs et indispensables, au service d’une gaie cruauté et d’une tendresse toujours inattendue.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/10/09/note-de-lecture-la-castration-andreas-becker/
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Ulla ou l'effacement

De l’agonie silencieuse d’une femme et d’une mère, extraire une signification puissante et une tendresse subtile.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/04/27/note-de-lecture-ulla-ou-leffacement-andreas-becker/
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L'Effrayable

Un projet littéraire extrêmement ambitieux : torturer la syntaxe et l'orthographe pour illustrer le désordre mental d'un homme habité par la voix d'une fillette. Le lecteur se prend les premières pages comme un coup au plexus et ne peut que se montrer admiratif devant la virtuosité de l'auteur. Mais au final, on se dit que le récit aurait gagné à être plus ramassé, afin de préserver sa force de frappe. J'aurais bien vu un opuscule de 100 pages, pas plus.

Mention spéciale au clip qui a inondé nos écrans lors de la sortie du roman.



http://deficanard.blogspot.com
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Ulla ou l'effacement

Heureusement qu'il n'y avait que 55 pages à lire sinon je n'aurais pas voulu en lire davantage.

Il y a malgré tout une certaine poèsie qui nous berce dans l'attente imminente et insignifiante de la mort de cette mère.

La syntaxe laisse transparaître que c'est du français pensé en allemand, il nous reste plus qu'à lire avec l'accent germanique, c'est à mon avis plus amusant.

Le canapé "bouteille vert" répété trop de fois semble avoir une importance capitale pour Andréas Becker, c'est surement cette couleur qui doit rester indélébile dans les souvenirs qu'il garde d'Ulla.

Le littoral humide du nord allemand accompagne harmonieusement cette curieuse fin de vie.





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Nébuleuses

Un univers très original !
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Les Invécus

Un accident mortel qui place une vie entre de cauchemardesques parenthèses : écrire l’invécu.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/04/05/note-de-lecture-les-invecus-andreas-becker/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Nébuleuses

Inventer, en l’arrachant au souvenir et au fantasme, le langage cathartique de la folie et de la meurtrissure elles-mêmes.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/05/16/note-de-lecture-nebuleuses-andreas-becker/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Nébuleuses

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L'Effrayable

Rarement roman n’aura ainsi restitué ce pan de destin allemand. Ce personnage multiple, depuis 
son enfermement, porte seulement à leur paroxysme 
les mal-être successifs du pays, aujourd’hui 
en lui intériorisés. Le travail de métamorphose 
littéraire fonctionne à plein dans ce texte puissant, 
qui revivifie l’héritage expressionniste.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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