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Citation de lafilledepassage


Réfléchis, pensif Lecteur, à l’étroitesse mentale particulière du jeune architecte, où cependant se niche une générosité que lui-même, avant de débarquer sur cette île douloureuse, ignorait. Ensuite, tourne ta tranquille raison, toi qui es sauf, vers l’effrayante vérité de l’âme, qui est ici, partout, et nulle part, et cela tandis qu’un jeune corps avance, prend une certaine direction, une autre, où le mènent les nouvelles questions de son esprit. Mais qu’est-ce qu’un corps devant ce qui le conduit et que ce corps, ces mains, ces yeux ont le simple devoir d’exprimer ? Et qu’est-ce que le temps, où de tels actes, de telles pensées se démêlent ? qu’est ce que l’espace, sinon une convention ingénue ? et une île, une ville, le monde même avec ses tumultueuses capitales, que sont-ils d’autre sinon le théâtre où le cœur, frappé de remords, pose ses ardentes énigmes ? Alors, ne t’étonne pas, Lecteur, si la maladie (ainsi pouvons-nous appeler la pensée), qui depuis longtemps menaçait notre comte, mort vivant dans sa classe, a explosé sous les formes terribles que tu vois, en révélant la souterraine mélancolie, la cruelle exigence du réel. C’est pourquoi, du pré et du bois, de la salle et du puits, de la tempête et du beau temps, des rapides nuages d’avril et de la clôture de novembre, qui ainsi se confondent à la fin de notre histoire, ne cherche pas la cause, et reconnais en eux, plutôt, le cheminement résolu, et seul vrai, de l’âme, d’entre les choses qui ont pris son apparence jusqu’ici, et pleines de trouble et de peur, l’imitent.
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