AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.2/5 (sur 20 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Coutances , 1971
Biographie :

ANNE GUERBER JÉZÉQUEL est née en 1971, à Coutances, dans une famille bretonne originaire des Côtes-d’Armor.

Elle est l’auteur ou la traductrice de plusieurs recueils de poèmes, tous parus aux Éditions Illador :

- Pulsations du temps, tambour de chair, 2009

- Les Plus Beaux Poèmes de John Betjeman, traduits de l’anglais, 2011

- Entre chien et loup, avec des photographies de Guillaume Lelasseux, 2013

- Scratching Around, de Paul Gittins, traduit de l’anglais, 2015

Source : http://www.editions-illador.com/_auteurs/anne_guerber2.html
Ajouter des informations
Bibliographie de Anne Guerber   (4)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Venant de Rennes, Simone se trouve sur une liste de 111 passagères (elle est en 38e position), dont plusieurs femmes du réseau Turquoise. Elles sont ainsi restées une dizaine de jours dans la prison de Belfort avant ce transfert en Allemagne du 1er septembre 1944. Au départ de Belfort, le convoi comprend 190 femmes. Ce sont presque les dernières prisonnières françaises à atteindre Ravensbrûck. Sinistre privilège.
Commenter  J’apprécie          371
Conformément à la demande d'Yvon, Yves et Marie-Louise iront chercher la valise de trésorerie du réseau et cacheront l'argent dans le poulailler.

En octobre 1944, ils la rapporteront au BCRA, boulevard Suchet, à Paris. C’est là que Marie-Louise retrouvera un ami d’enfance de Saint-Brieuc en la personne du général Chrétien, qui lui écrira plus tard : « Je n’ai pas oublié la visite que vous me fîtes, après la Libération, pour rapporter les fonds de la Résistance laissés par vos enfants. Je l’ai d'autant moins oubliée que vous fûtes les seuls à faire preuve de ce désintéressement et de cette probité. Votre geste, après les cruelles épreuves que vous avez subies, fut pour moi l'illustration du patriotisme le plus pur, celui que nous inculquèrent votre père comme le mien ! »
Commenter  J’apprécie          360
La bibliothèque enfantine, commencée par les Brandt s'étoffe largement. On distingue les albums aux illustrations de plus en plus nombreuses, et les livres (…) qui s'adressent à des lecteurs plus aguerris. Certains albums ont encore du succès aujourd’hui, comme la fameuse Bécassine ou encore Nane...

Comme beaucoup de jeunes lecteurs, Yvon et Simone sont durablement marqués par ces lectures rituelles des Bibliothèques rose et verte, à la fois refuge émotionnel et incitation à dépasser le quotidien, à franchir les limites du commun et a basculer dans l’exceptionnel pour défendre des valeurs avec courage et intrépidité.

Page après page, au fil de ces centaines d'heures de lecture diffusant théories et exemples sur les notions fondamentales de justice et d’injustice, de cruauté et de pitié, de force et de faiblesse, d'amour et de haine, leur personnalité se façonne autour d'un trésor intérieur essentiel, un ressort secret tout prêt à se déclencher lorsque le péril nazi s'abattra sur le pays.
Commenter  J’apprécie          281
Elle
La presque
La pas tout à fait
Île

Presqu'île, bout d'aile, inclinée sur la mer.
Fin de terre, faim de mer, insulaire à son insu.
Amarrée à la mer aux mirages des marées.
En équilibre entre sel et sable, vent de terre vent de mer.
Commenter  J’apprécie          286
L’amour sincère et désintéressé ne faisait pas recette dans un tel contexte. Cette haine de l’Allemand était si générale à la Libération que, si des rescapées ayant connu Simone avaient été au courant de ses confidences, elles n'en auraient probablement pas parlé à sa famille. Cela n'aurait fait qu'ajouter une douleur à celle de sa disparition.

Pour vivre avec René, il lui aurait fallu s'enfuir en Allemagne, après la guerre, mais dans quelle Allemagne ! Battue, ruinée au sens propre comme au figuré. Et à supposer qu'elle y retrouve René, qu'il soit resté célibataire, qu'il l'aime encore, les aurait-on laissé vivre ensemble ? Quelle part de bonheur leur serait-il resté dans un monde de règlements de comptes et de « réparations » ?

Mourir de l'absence de René ou mourir avec lui, n'apparaissait pas seulement comme un beau délire : c'était toujours mourir et il n’y avait pas d'alternative. René n'était plus là, et c’est dans son pays même, dans ce pays qu’elle aurait tant voulu visiter avec lui, qu’elle gisait, affaiblie, son jeune corps disloqué en lambeaux de souffrance.
Commenter  J’apprécie          263
Je découvre aussi les cent quatre-vingt-neuf autres femmes avec qui Simone a souffert. Elles sont nées entre 1865 et 1928. La plus âgée avait 79 ans. Elle s'appelait Marie Béranger. La plus jeune avait seize ans. Plus exactement, elles étaient deux, les benjamines, à n'avoir que seize ans, et je veux évoquer leur mémoire : Suzanne Goeppel, née le 12 juin 1928, et Ginette Lion, née le 4 juin 1928. Suzanne venait de Vendée, Ginette de l'Aube.

Le 4 juin est également le jour de la naissance de Simone... Le 4 juin 1926.

Si l'émotionnel ne doit pas paralyser les recherches, son irruption dans la statistique froide et méticuleuse est pourtant indispensable pour apprivoiser la réalité, et nous aider à nous rendre compte du poids des chiffres et de ce qu'ils représentent.
Commenter  J’apprécie          241
La nuit tombe peu à peu mais le ciel gris pâle,
Un peu sale et sacripant, résiste.
Les merles m’environnent et s’interpellent
Qui dans l’herbe
Qui sur le bout du toit ou la branche de pommier;
Pas un souffle de vent;
Les feuillages, en flagrant délit d’incertitude
Tombera, tombera pas?
Rongent leurs ongles.
Sur les rosiers aux fleurs fanées
Une ou deux roses encore ouvertes
Défient le soir et la saison,
Leurs épines en garde.
Je ferme les yeux.
Non, il n’est toujours pas là;
Le soir attend, quelque part sur un trottoir
Qu’on veuille bien l’amener jusqu’ici.
Commenter  J’apprécie          231
Neuengamme est aussi le camp où la proportion de Français déportés a été la plus considérable (11 500, dont 500 femmes), soit le troisième contingent déporté après les ressortissants de l’Union soviétique (34 350), et les Polonais (près de 17 000).

A partir de 1942, 106 000 hommes et femmes de toutes les nationalités y ont transité, et plus de la moitié (55 000) y sont morts, de faim, de froid, d'épuisement, du manque de soins, victimes de brutalités, abattus, torturés, fusillés, pendus, brûlés ou gazés.

Les Français furent proportionnellement encore plus éprouvés puisque plus de 7000 d'entre eux disparurent, ce qui représente un taux de mortalité de 65 %. Les statistiques montrent que ce pourcentage de mortalité est supérieur à la moyenne des pertes subies, en général, parmi les 85 000 Français déportés politiques (dont la moitié de résistants) puisque un peu plus de 40 % ne sont pas revenus des camps.
Commenter  J’apprécie          200
Le préfet des Côtes-du-Nord Gamblin dénoncera ces événements et l'action du CLL de Lézardrieux dans un rapport du 15 septembre 1944 : « Le maire [...] dont le fils est depuis trois ans dans les troupes du général de Gaulle et dont la fille a été enlevée par la Gestapo, a été odieusement molesté par un comité de résistance qui comprend en son sein des mercantis et deux viragos. »
Commenter  J’apprécie          200
Ce jour-là

Parce que soudain on ne veut plus.
Parce que soudain on ne peut plus.
Parce que soudain on est déchiré.
Parce que soudain on est écrasé
Parce que tout ce en quoi on a cru relève vers soi un
visage d'artifices au sourire de hyène.
Parce qu'on étouffe comme un lézard qui prendrait
feu sur pierre.
Parce qu'on a lancé des bouteilles à la mer et
attaché des messages aux ballons.
Parce qu'il ne suffit pas de respirer la rose ancienne
et le délicat chèvrefeuille.
Parce qu'il ne suffit pas d'avoir un âge avancé pour se sentir
vivre.
Parce qu'il faudrait pouvoir se débarrasser du fil
poisseux de la pantomime quotidienne.
Parce qu'il faudrait pouvoir cacher ses yeux dans le
cou maculé d'un grand goéland à bec jaune.
Parce qu'il faudrait grimper très haut sur la montagne
encore verte sans faire taire les grillons.
Et de là souffler sur les nuages et lancer
des cailloux dans les écailles mouvantes de l'océan.
.
Parce que, parce que, parce que.
Parce qu'on ne le fera pas.
Même s'il n'est probablement pas trop tard.
Pour toutes ces déraisons, il y a bien un sens,
Mais il est inacceptable...
ce jour là.
Commenter  J’apprécie          153

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anne Guerber (22)Voir plus

Quiz Voir plus

Ne faut-il pas découvrir un nouveau Thriller ?

Nous conduit-il dans une littérature spécifique ?

Pas du tout
Non littéraire, mais addictif
Nouveau style
Oui, l'approche littéraire y est

4 questions
6 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..