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Critiques de Anthony Phelps (11)
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Au souffle du vent-poupée

Derrière ce titre très poétique « Au souffle du vent-poupée » dévoile un ouvrage élégant que j’ai eu grand plaisir à feuilleter. Je remercie très vivement Babelio, Masse critique et les Editions Bruno Doucey pour ce joli cadeau.



J’ai lu les poèmes d’Anthony Phelps dont j’ignorais jusqu’au nom bien qu’il ait été couronné récemment par le grand prix de poésie de l’Académie française.

Mais, je dois avouer que cette lecture m’a laissée totalement indifférente, je n’ai pas réussi à percer le mystère de ces textes. Ils me restent totalement obscurs, est-ce dû au manque de ponctuation ?



« Vénus des aromates

Pour toi je réinvente le chant du rémouleur

et braconnier du verbe

je pose des collets dans ma mémoire

piégeant les dits de l’enfance

sur la galerie aux belles-de-nuit »



Que faut-il comprendre ?



J’ai en revanche beaucoup apprécié les œuvres picturales d’Iris Geneviève Lahens, qui dans des tons aux dominantes de bleue et d’ocre mêlent des motifs géométriques aux symboles amérindiens.

Un ouvrage qui garde donc une part de mystère.











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Mon pays que voici

«  L’été s’achève

de quelle couleur est la saison nouvelle

sinon d’espoir »



Ce livre est le fruit d’un voyage intérieur puis d’un exil. Commencé par son auteur, Anthony Phelps, dans les rues d’Haïti, il sera achevé à Montréal où le poète se réfugia après avoir été arrêté et emprisonné sous la dictature de Duvalier.



Le poète, dans ce livre divisé en quatre parties, remonte l’histoire de son pays de la période pré-colombienne jusqu’aux années 60 où il fut achevé.



Il évoque le massacre des Indiens habitant l’île à l’arrivée de Christophe Colomb. Il raconte l’esclavage, la libération et les chaînes de l’occupation américaine.



Il raconte la souffrance, la mort et la peur mais surtout l’espoir.



La certitude que de toutes ces peines et ces malheurs, les haïtiens se relèveront, plus forts.



Ces poèmes sont aussi un magnifique hommage à la beauté de cette île et à la ville de Port-au-Prince.



« Le flamboyant chante le rouge du couchant

La sensitive se cloître pour la nuit

et la mer à tes pieds docile rentre ses vagues

flattant de ses doigts d’algue l’assise de ton roc »



Toujours relativement novice en poésie, j’ai été un peu déstabilisée par l’absence de ponctuation mais j’ai été vite embarquée par le souffle de ce récit, par la beauté des images appelées à mon imagination, émerveillée puis attristée par les épreuves décrites, admirative de la lumière célébrée par ce poète, malgré tout.



J’ai aimé découvrir Haïti de façon différente, pas forcément lumineuse mais jamais résignée. Une ode à cette terre si souvent méconnue.



« À bout d’usure et de douleur

sur l’humus et l’engrais des larmes

le grain nouveau croîtra

dans le marbre angulaire

et du cœur de la pierre jaillira l’étincelle

du centre de la pierre s’élèvera la flamme »



La quatrième de couverture annonce « Livre culte » pour évoquer Mon pays que voici. Et bien vous savez, je comprends pourquoi.



Je ne peux que vous inviter à découvrir cette nouvelle parution des éditions Bruno Doucey.
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Je veille, incorrigible féticheur

Le vécu d'Anthony Phelps se ressent dans ses pages : haïtien exilé au Canada après avoir été emprisonné, son histoire est en contradiction avec la beauté de ses mots.

Certes, certains passages m'ont souvent perdue (beaucoup de métaphores, de surréalisme) mais le style d'écriture de Phelps et ses mots vrais et puissants m'ont ravie.
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Je veille, incorrigible féticheur

 Magicien des mots ,l'auteur nous susurre à l'oreille l'intimité laborieuse et mélancolique d'une prose rêveuse. Partageant ses nuits composées de lumière tamisées et de lampes, nous sommes les témoins de ces mots rétifs aux logorrhées nocturnes du poète. Puis enfin s'installe une tendre complicité diaphane de murs verbaux. Puis il fait de nous ses confidents, partage ses mélancolies et ses réflexions, il s'épanche sur ses ressentis, mélodieux et nostalgiques, il nous conte l'écriture, la création, rien ne sont plus vrais que ses inventions, litotes et verbiages ,démixtion de la pensée, du rêve reposé sur un papier d'émotions . Heureuse réconciliation des mots du langage, sa grammaire fait de nous les affilé d'un babillage exquis.

 Démiurge d'une écriture qui vous transportent d'images en sentiments, cet auteur célèbre que je ne connaissait pas m'a accueilli dans ses pages comme rarement un auteur sait le faire. On se fait la lecture , puis on relis. Le bonheur est ce petit coin de rendez vous que seul un grand livre vous apporte. Cet incorrigible féticheur connaît admirablement sont art,nous finissons ensorcelé.

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Au souffle du vent-poupée

Reçu suite à la masse critique "Graphique", je remercie Babelio et les éditions Bruno Doucey.



Ma première impression a été la surprise. Classé dans la catégorie "Beaux Livres", je m'attendais à un ouvrage plus rigide, plus imposant. Or, la couverture est souple même si la qualité du papier est élevée. Après tout, pourquoi pas ?! Je ne connais pas les critères pour classifier un ouvrage en "Beaux Livres".



Je passe outre cette première impression et continue la découverte en lisant la préface.

Celle-ci pose les bases du livre. A commencer par une brève présentation des artistes : Anthony Phelps le poète et Iris Geneviève Lahens la plasticienne. Puis l'auteur de la préface justifie l'existence de l'ouvrage en expliquant qu'il s'agit de la rencontre, du dialogue de deux artistes Haïtiens que trente années séparent. Apparemment, tous deux sont mondialement connus mais je ne les connais pas ... cette préface est un teaser, je continue ma découverte.



Hélas, c'est le drame !



Je m'explique.



La poésie d'Anthony Phelps n'est pas à l'image des poésies classiques que l'on nous apprend. En effet, je suis gênée de lire une poésie composée de 6 à 8 vers sans ponctuation, sans (ou avec peu de) rimes. Pour le coup, je n'appellerais pas les quelques lignes de chaque page de la poésie mais plutôt des pensées. Même s'il s'agit d'extraits de poème, je pense que cela manque de mise en forme. Cela aurait été plus adéquat d'indiquer le nom du poème sous chaque extrait et non à la fin de l'ouvrage. Je ne vais pas m'attarder sur la partie poétique car le problème ne vient pas que de la forme originale des poèmes d'Anthony Phelps, mais plutôt de la mise en forme / en page réalisée par l'éditeur. A mon avis, cela ne rend pas honneur au poète.



Concernant la partie visuelle, je ne suis pas fan des sculptures et peintures d'Iris Geneviève Lahens. Toutefois, je reconnais un travail artistique de grande qualité et recherché.

Les sculptures semblent relever de l'art brut sans vouloir les cataloguer. Il y a de la recherche dans les matériaux et les formes. La plasticienne utilise des pierres, des métaux, du bois...

Quant aux peintures, il s'agit d'acryliques et techniques mixtes sur toile. le bleu est présent sur chaque toile ... le bleu du ciel et de la mer d'Haïti, sous toutes ses nuances. Les formes sont arrondies, cela me fait penser à du Matisse ... comme une référence.

En revanche, les gravures sont beaucoup plus graphiques. Les formes rondes sont posées sur de grands coups de pinceaux rectilignes ... une opposition complémentaire et visuellement agréable même si les couleurs sont également en opposition : chaudes / froides. Nous sommes dans un fouillis organisé.

La plasticienne a également réalisé des hommes en formes géométriques sans que cela donne un air enfantin, au sens que cette réalisation aurait pu être dessinée par un enfant.



En bref, en conclusion, pour finir ... je suis très mitigée et un peu déçue pour être honnête. L'ouvrage ne m'a pas fait voyager.
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Je veille, incorrigible féticheur

J'ai "postulé" pour écrire une chronique sur le livre d'Anthony Phelps "je veille incorrigible féticheur", interpellée, je dois bien l'avouer par le titre;

oui, c'est vrai, je lis rarement des livres de poésies, même si je dois confesser qu'un membre de ma famille élargie est un poète qui a déjà publié plusieurs ouvrages... Bref, je me suis lancée tel un seul homme dans cet opuscule de 129 pages, et là... rien...

les mots défilaient, sans résonner en moi, mais plutôt s'envolaient, s'envolaient, loin, loin, très loin de moi...

Alors comment écrire une critique qui laisse une chance à ce livre de ce faire découvrir par un autre lecteur plus aguerri, ou plus sensible à ce genre littéraire ?... C'est pourquoi j'ai attendu, sans savoir comment prendre la chose... et au final, pour rédiger cette quasi chronique ;-)
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Je veille, incorrigible féticheur

A propos du livre :

« Vers libres

Fragiles révélateurs de joies craquantes »



A propos de l’auteur :

« Veilleur mutique

Une chanson créole et sans paroles

Souvent lui fait refrain. »



Merci à Masse Critique de Babélio et aux éditions Bruno Doucey qui m’ont permis de découvrir ce petit bijou d’un auteur que je découvre mais compte bien explorer.

Le recueil de poèmes est scindé en deux parties, l’une se veut chant d’écriture, l’autre chant créole. Mais en fait ces deux thèmes se marient constamment tout au long des pages. L’univers de l’auteur s’y déroule comme une lente berceuse où l’on ne sait plus ce qui est onirique ou ne l’est pas. On se laisse emporter par le phrasé très doux.



Poème librement composé avec des vers d’Anthony Phelps :

« Lorsque le ciel se met au féminin

Ma mémoire incendiée

Reprend langue avec la nuit

J’entre dans le poème

Nos mots se refont miroirs

Et dans ce pays de grands vents

Je fais danser-chanter mes mots

Tout en musique

Gestes et pas de deux

Un seul poème et le bleu confirme le ciel "









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Nomade je fus de trés vieille mémoire

Une intense anthologie au cœur de cinquante ans de poésie du Haïtien Anthony Phelps.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/08/04/note-de-lecture-nomade-je-fus-de-tres-vieille-memoire-anthony-phelps/

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Des fleurs pour les héros

Le roman poétique de la désintégration cellulaire provoquée par les macoutes de Duvalier.



Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/07/11/note-de-lecture-des-fleurs-pour-les-heros-anthony-phelps/

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Au souffle du vent-poupée

C'est le titre qui m'a immédiatement attirée dans ce livre proposé par Masse critique de Babelio : Au souffle du vent-poupée du poète haïtien Antony Phelps paru aux éditions Bruno Doucey. La beauté du titre tient à son mystère, à cette alliance de deux mots unis par ce trait d'union qui fait de la poupée et du vent une entité, à ce souffle, évocateur de liberté, de bruit, doux chuchotis ou bruissement impérieux, qui parle à la fois aux sens, à l'oreille et la peau, qui apporte des odeurs fraîches ou épicées, qui emporte l'imagination.

Ce très beau livre préfacé par Louis-Philippe Dalembert (on est en pays connu !) allie poésie et art puisque les poèmes sont mis en dialogues avec les tableaux et les sculptures de l'artiste haïtienne Iris Geneviève Lahens, oeuvre d'une grande beauté, en harmonie avec les dits du poète.



L'influence du surréalisme sur la poésie d'Antony Phelps est très forte. Entrer dans sa poésie c'est abandonner la rationalité pour se fondre dans un monde d'images, de formes où les objets perdent leur statut d'objet :



O lampe imaginée aussi sage que l'huile

Tu veilles paupières verte sur la nuit du tapis

La danseuse-papillon sur l'escalier de verre

écoute bouger l'écho

O Lampe paupière verte.



où la femme aimée est "poupée miraculeuse aux bégaiements d'oiseaux pensifs", "Vénus des aromates", "femme de bagues en fleurs", "femme gémeaux, idole boisée aux yeux de prophétesse", "l'amante aux pieds de croissants/et main de lune".



Femme en falaise

au croisement des pistes

le temps carrousel

ne rattrape pas ses chevaux

mais je me fais bouteille dans ton ciel

Une lettre d'amour attachée à ma clef.



Le monde cosmique est là, avec ses nuits qui orchestrent l'arrivée des fantômes, " corps lumineux des poètes trépassés", "débris de fêtes osselets", une nuit traversée "d'étoile ex-voto", d'éclats de lune, "lunes immobiles", " mains de lune", porteuses d'espoir.



Ô lune-lune cerf-volant

l'été renaîtra sur les mots de l'enfance

le pavé des rue n'appartiendra plus

aux pas cadencés

la main chantera le temps de l'oeillet

les beffrois des villes sonneront l'amour



Poésie très colorée, très visuelle, où éclatent les verts, les bleus, les cuivres, les rouges coquelicot et pavots poésie à laquelle répondent les images d'Iris Geneviève Lahens, une symphonie de couleurs.



Les cheminées ne fument plus

et les maisons sont dans les rues

Le macadam fleurit des roses de chair

à tous les pas-de-porte

Mon bras est un bouquet de feu

Coquelicot coquelicot dondaine

et ma maison est une main

qui dit bonjour à tous les hommes.



Enfin, en filigrane, la présence de la terre originelle, Haïti, qui l'a nourri, Anciens dont il est fait, dont il est pétri et sans lesquels il ne serait pas ce qu'il est :





En cette faille d'avant que tout bascule

ma vision s'enrichit

de tous les hommes à tête de cendre

mâcheurs de silex

ou adorateurs du serpent à plumes

descendants empêtrés d'hommes-dieux

peuple conservateur des ruines.





Des ruines que pourtant l'on essaie encore de sauver et dont la mémoire perdure et renaît.



Orchidée nègre

en mains de deux

nous recollons comme amulettes

ce qui nous reste de nos jeux

petits morceaux de fêtes

bribes de joie éclats de danses

que fécondent les abeilles de ton été

les oiseaux-mouches de mon automne.



Une petite merveille que je vous recommande chaudement ! Un coup de coeur !

e remercie très vivement Babelio, Masse critique et les Editions Bruno Doucey pour ce joli cadeau.
Lien : https://claudialucia-malibra..
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Nomade je fus de trés vieille mémoire

Voyage au fil d’un parcours poétique et humain.



Anthony Phelps est né à Port-au-Prince en1928. Il contribue à y fonder le mouvement « Haïti Littéraire » dont il fait le portrait dans « Des fleurs pour les héros ». Opposant à la dictature de Duvalier, il connaît la prison puis l'exil à Montréal où il s'établit en 1964.



Dans cette anthologie, le poète a rassemblé des extraits d'une vingtaine de ses recueils de poésie publiés sur un espace d'une cinquantaine d'années, entre 1961 et 2011.

Parue dans la collection « Tissages » aux Editions Bruno Doucey, elle est un entrelacement qui se construit autour de la mémoire : histoire des Noirs de l'Amérique caraïbe, évocation de l'enfance et de la vie en Haïti ; celle de l'exil aussi. L'amour occupe tout autant une place de choix dans ce recueil.



Ce tissage s'exprime dans une poésie ample qui se déploie dans un rythme parfois lyrique. Le lecteur est conquis par ce « flow » poétique qui s'épanouit comme un chant.





Conférence : « Haïti Littéraire : Rupture et nouvel espace poétique »...
Lien : http://www.dailymotion.com/v..
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