Une grève des éboueurs est le prélude à un rude affrontement avec les forces de l'ordre. Auguste G est grièvement blessé durant la confrontation avec les C.R.S.
Transporté à l’hôpital, le terrible diagnostique tombe, il ne passera pas la nuit.
Il revoit, alors, les instants de sa vie qui, pour sans panache qu'ils paraissent, n'en sont pas moins dédiés à la révolution....
Armand Gatti, souvent présenté comme un excellent journaliste, est, avant tout, un dramaturge engagé dont l’œuvre est indissociable de sa vie.
Tout son combat, toute sa pensée y sont inscrits et cette magnifique pièce, un peu déroutante parfois, est caractéristique de la révolution qu'il porte jusqu'au cœur même de la forme de son théâtre.
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C'est avec " Comme battements d'ailes " que je découvre Armand Gatti et sa poésie, une anthologie d'une oeuvre dense, qui couvre une période de plusieurs décennies d'écriture.
Armand Gatti était issu d'un milieu très modeste, originaire d'Italie. Toute sa vie durant et jusqu'à sa disparition survenue en avril 2017, Armand Gatti resta un esprit libre, anarchiste et utopiste, c'était aussi un altruiste. Il était naturellement tourné vers les autres, vers les gens modestes, les exclus, les prisonniers, les malades, les jeunes délinquants qu'il surnommait affectueusement les « loulous ».
S'il fut tour à tour journaliste, écrivain et réalisateur, scénariste, Armand Gatti était avant tout un homme de théâtre. En plus du travail de metteur en scène, il fut l'auteur de plusieurs pièces qui eurent dans les années 1960-70 un certain retentissement. C'est plus tard qu'il arriva à la poésie.
Même à l'heure du recul des utopies, de la perte des idéaux, Gatti a toujours cru à l'engagement, à la lutte. Il ne fut pas l'homme des imprécations militantes, des mots d'ordre contre une société jugée injuste, mais un ardent défenseur de la langue, de son pouvoir d'imaginaire et d'action. D'où sa passion pour le théâtre… et la poésie.
" Donner aux hommes
et à leurs images
leur seule dimension habitable :
la démesure. " *
Cette démesure, on la trouve partout dans l'écriture d'Armand Gatti, dans ses mouvements, ses contrepoints, ses réflexions en allers et retours,… Dans le témoignage qu'il livre aussi de ses aventures personnelles ou collectives, de son enfance, de son engagement dans la Résistance, de ses nombreux voyages à l'étranger, de son activité de journaliste qui lui valut le Prix Albert Londres, de ses activités auprès des plus défavorisés, etc.
Dans cette écriture en marge, hors de toute référence littéraire, Gatti fait remonter la démesure de la vie, le destin des hommes et des femmes oubliés, auxquels il joint sa colère, son incompréhension, mais aussi son attachement au bonheur simple, à une certaine nostalgie.
Les textes présents dans le recueil sont de forme assez libre. Leur vraie originalité réside dans la manière qu'a Armand Gatti de traiter de leur thème. L'enfance, la figure du grand-père, l'univers concentrationnaire, le monde prolétaire, le théâtre, le cinéma,…
Plus que la forme et le traitement concis du poème, Gatti donne à ses textes tantôt la forme du récit, tantôt celui du dialogue ou de la simple anecdote.
Le plus singulier dans l'écriture d'Armand Gatti est qu'il emprunte aux registres du cinéma (comme une prise de vue), au théâtre (la mise en scène) ou encore à la peinture (les couleurs) pour agencer ses poèmes.
Ainsi " Les Docks " publiés en 1990, recueil dédié à son grand-père Sauveur Lusona (originaire du Piémont venu travailler en France où il exerça le métier de maçon) :
" Palette:
rouge anglais, ocre rouge, vermillon, grenat, rouge Bruegel, noir de mars.
Lequel des deux soleils est rouge? Lequel est noir ?
Le rouge n'est nulle part, pourtant il pèse sur toute
l'étendue du ciel, comme un noir.
(La truelle pleine de ciment est tombée sur la
barre de garde d'en dessous. le maître-maçon
promet au Piémontais un jour de mise à pied.
Sans obtenir de réponse. Tu essayes de rattra-
per quelque chose dans le vide. Personne ne
voit que le ciel est devenu noir d'un seul coup.
Mais les docks sont rouges. La mer est rouge.
Passage. C'est la chute. Au pied de l'échafau-
dage. le noir du ciel s'abat sur tout.)
Les substances se rassasient de lumière,
les corps chimiques digèrent la lumière,
l'eau absorbe la lumière,
la mer veut devenir la lumière elle-même.
Mourir de lumière,
Mourir dans la lumière
et toi, dans cette lumière, te voilà papillon consumé
dans tes habits de Prolétaire. " **
Il y a dans la poésie d'Armand Gatti quelque chose de profondément attachant. On déambule entre gravité et douceur, on avance dans une poésie belle et insatiable comme l'espoir. On s'y perd parfois mais l'essentiel n'est jamais très loin. La poésie nous redonne notre part d'utopie, de démesure, qui va de l'enfance jusqu'à nous. C'est là que se loge toute l'écriture d'Amarnd Gatti.
(*) extrait de la Première lettre (1978) – p. 87
(**) « Dix-sept heures quinze » pp. 150-151
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La moitié du ciel est nous, est une pièce de théâtre engagé, de Armand Gatti, traitant de la femme en tant que militante.
Une lecture assez ardu, je dois l'avouer. Certain passage sont compliqué a comprendre, et il y a pas mal de référence à certains événement politique, qui heureusement sont expliqué par des annotations.
Une pièce de théâtre qui doit être je pense formidable a voir, mais qui a lire n'est pas évident.
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Il n'y a pas de mots assez forts pour exprimer ce que j'ai ressenti lors de cette lecture.
C'est un ouvrage exceptionnel, tant par la délicatesse de la plume de l'auteur que la mine d'informations contenues.
Et tellement d'actualité, indispensable pour mieux comprendre les ménageries et autres spectacles itinérants, la relation homme/animal, jusqu'au trois derniers mots qui vous arrivent comme un coup de massue dans la tronche.
A lire et relire d'urgence.
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Un texte pas évident mais l'occasion de se pencher sur l'histoire de l'Allemagne des années 60 à 80 et de la Fraction Armée Rouge. Et de découvrir Armand Gatti.
Pièce écrite et créée en 1975 par Armand Gatti au Forum Theater, avant de quitter l’Allemagne, sur les femmes résistantes allemandes en hommage à Ulrike Meinhof.
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Bien longtemps que je n'avais lu une pièce de théâtre.
L'exercice fût ici particulièrement difficile. En effet le texte (et fort heureusement) n'est pas brut mais accompagné de toute la scénographie et des précisions dramaturgiques nécéssaires à la mise en scène.
Ces précisions sont à la fois indispensables à la compréhension mais la simple lecture suffit difficilement à une pleine compréhension de l'ensemble. Il manque clairement les dimensions auditive et visuelle.
Du coup tout ce travail d'imagination nécessaire à appréhender l'oeuvre dans sa dimension théâtrale éloigne un peu du sens du texte.
Il est bien entendu éminemment politique et au sens large (en incluant par exemple le féminisme et la place des femmes en tant que militantes). Certains passages forcent à la réflexion.
A voir plutôt qu'à lire.
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Selon les Chinois, les femmes portent la moitié du ciel. En scène, 4 femmes face à la justice des hommes.
Armand Gatti fait réfléchir le lecteur sur le régime nazi et sa lutte anti-juive mais aussi, et surtout, sur les anarchistes et contestataires de la bande à Baader, la fraction armée rouge. L'auteur a une connaissance pointue sur tous ces personnages maintenant bien souvent oubliés.
Difficile de suivre cette mise en scène plutôt surréaliste mais spectaculaire.
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Une pièce de théâtre certes engagés sur les femmes militantes et leur traitement mais qui n'est pas très évident à comprendre notamment certains chapitres.
En revanche, les derniers chapitres sont plus explicites.
Certaines pièces de théâtre sont faites pour être lues et jouées, je dirai que celle-ci est plutôt du côté du visuel que de la lecture.
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