Le pouvoir, quoique dissymétrique, ne se situe jamais entièrement d'un seul côté, car l'exercer c'est tenir compte du pouvoir des autres, de leur capacité d'action et de leur propre stratégie.
Dans un état de droit, résume Jacques Chevalier, le pouvoir ne peut user que des moyens autorisés par l'ordre juridique en vigueur, tandis que les administrés disposent de voies de recours juridictionnelles contre les abus qu'il est susceptible de commettre.
Le pouvoir n'est pas une chose qu'on puisse détenir, transmettre ou conquérir : le pouvoir avant tout, s'exerce, et toujours sur quelqu'un ou sur une collectivité ; autrement dit, il est relationnel et multipolaire.
La population est un sujet d'objectivation savante, statistique, mesurable et donc manipulable.
Les savoirs qui lui correspondent sont démographiques, médicaux et économiques - autant de savoirs d'État et de sciences de gouvernement.
Les dieux avaient les moyens d'être des bergers capables de pourvoir à la totalité des besoins des hommes ; la politique naît quand les dieux se retirent, c'est-à-dire quand les difficultés commencent.
Tout un travail politique d'homogénéisation était nécessaire pour faire du domaine de la Couronne un véritable territoire : en particulier, par l'édification du pré carré que Vauban, commissaire général des fortifications du Grand Roi, a théorisé et mis en œuvre. Cette myriade de places fortes faisait des frontières davantage qu'un marquage symbolique : elle devait assurer la défense et l'intégrité du royaume.