Tout commence par cette jeune fille en noir et blanc, assise sagement devant une porte orangée. Que peut-il bien se passer dans son esprit ? Dans quel monde va nous emmener l'ouverture de cette mystérieuse porte ? C'est ce que nous propose de découvrir Art Jeeno au fil de ses illustrations.
D'aucuns pourraient dire qu'il se passe, finalement, peu d'événements au cours des ces quelques 100 pages ; et pourtant, chaque nouvelle case offre à nos yeux avides et curieux quelque chose de différent et de tout à fait neuf, tels qu'une rencontre, un mouvement, une découverte, un obstacle, une réflexion, un espoir, nous procurant un sentiment tantôt de peur, tantôt de joie et de plénitude - en tout cas, toujours de surprise et d'émerveillement.
C'est donc avec passion et intérêt que nous suivons cette jeune fille dans un monde ô combien extraordinaire et poétique, bien que sans règles prédéfinies, en somme un monde totalement irréaliste et sans dessus-dessous.
Les traits du jeune artiste thaïlandais sont d'une humilité touchante, il parvient à nous happer dans son monde artistique grâce à son trait simple - il n'emploie presque rien d'autres que les formes élémentaires tels que les traits, ronds ou parallélépipèdes - et ses couleurs tout aussi basiques, puisqu'il crée en effet son univers avec 3 crayons de couleurs différents : le gris, le noir et l'orange.
Toutes les imperfections du dessin contribuent à rendre cette histoire touchante et délicate.
Je remercie donc bien sincèrement Babelio et les éditions Çà et Là pour m'avoir permis de découvrir "Now", une oeuvre tout à fait originale, étrange et surtout envoûtante. Un grand merci pour ce voyage onirique et cette expérience de lecture tout à fait nouvelle pour moi - et que je n'aurais certainement pas faite autrement que dans le cadre de la Masse Critique Graphique !
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Je suis dans une pièce, pas de murs, aucun son, une bulle insonorisée isolée de tout. Dans cet espace vide ou presque, une jeune femme. Elle est dans la réflexion. Assise, elle regarde devant elle une porte. Elle pense. Elle réfléchit. Dans un silence le plus complet je l'observe avec attention, case après case. J'ai envie qu'elle ouvre cette porte, découvrir avec elle ce qu'il se passe au-delà qui va déstructurer ce blanc. Et comme si elle avait lu dans mes pensées, elle se lève sans bruit, lentement, rien ne presse. Enfin elle tend la main, prend la poignée et tourne. Mais rien, la porte est fermée.
Je reste comme elle, perplexe, entre interrogation et déception.
La moue dubitative elle retourne s'asseoir. Je la suis et m'assois à côté d'elle. Je veux comprendre, l'aider à franchir ce néant et fuir ce silence assourdissant. Mais plus elle réfléchit et plus la poignée devient inaccessible. Elle se met sur la pointe des pieds mais en vain, l'obstacle se dresse devant elle de plus en plus menaçant et l'horizon de plus en plus lointain.
Art Jeeno, jeune prodige de la bande dessinée thaïlandaise, nous livre un voyage fantasque. Son crayonné de couleur noire et rose saumon sur fond blanc est délicat. Les dessins sont très épurés et mettent en scène la patience, le courage, la curiosité et la pugnacité avec beaucoup de douceur. L'auteur nous met peu à peu face à une réflexion à laquelle nous sommes tous confrontés : Dois-je être le héros de ma propre vie ou simple spectateur ?
Dès les premières pages j'ai flotté auprès de cette jeune femme dans une histoire sans paroles, un trip onirique qui nous transporte de bulle en bulle. Certaines éclatent puis hop nous sommes embarqués dans une autre. Mais voilà, au cours de cette introspection, je me suis égarée au milieu de toutes ces petites bulles fragiles et ploc … ploc … ploc … aucune d'entre elles n'ont réussi au final à me rattraper. Il m'a manqué de la poésie dans ces silences et du rêve dans ce voyage malgré une couverture pleine de promesses. Je suis restée coi devant cette porte à demi ouverte entre interrogation et déception.
Mais n'hésitez pas à pousser cette porte de toutes vos forces, il n'en reste pas moins un beau livre à découvrir et un joli voyage intérieur à réaliser !
NOW … MON … mouvement en suspens …
Merci à Babélio et aux éditions Ça et Là pour ce voyage intèrieur
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Mauvaise pioche pour moi... la couverture et le titre m'avait attirée, mais je n'ai ni apprécié la violence qui ressort des dessins ni le récit en lui-même, que j'ai trouvé décousu et pas très intéressant. En fait, je n'ai pas réussi à différencier les différents personnages, ce qui est un sacré handicap pour suivre la narration.
L'auteur, Art Jeeno étant apparemment un grand nom du manga thaïlandais, il y a sans doute quelque chose à reconnaître comme talentueux dans la composition des cases et à l'intérieur des cases, ce que je ne nie pas, mais personnellement je n'ai pas accrochée.
Je remercie toutefois et comme toujours Babelio et les éditions Ca et Là pour avoir eu la possibilité de le lire.
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Pour une fois, nous avons un auteur de manga thaïlandais qui fait dans un registre rock. Pour autant, je ne me suis pas laisser bercer au son des morceaux de rock éparpillés au cours de son histoire.
Les dessins sont à l'aquarelle. On peut juger que le travail est assez beau visuellement. Pour ma part, j'ai trouvé que cela manquait de consistence. Par ailleurs, je me suis souvent perdu avec le découpage de ce récit non maîtrisé.
Le thème sera l'ennui d'un groupe de jeunes lycéens qui ne se projettent pas vraiment dans l'avenir. Il est vrai que je préfère les battants aux fainéants. Donc, cela ne m'a pas particulièrement passionné. Les bêtises pour tuer le temps, je laisse cela à d'autres.
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Un peu perdue dans les personnages garçons - qui est qui ? qui parle ? - mais peut-être est-ce seulement par manque d'habitude de ce genre de BD "manga" (c'est l'effet Challenge Globe-trotteurs + Masse Critique qui me fait avoir ce livre entre les mains !)
J'ai cependant beaucoup aimé le propos : l'adolescence côté garçons mais pas si genrée que ça, de même qu'il s'agit d'une histoire thaïlandaise mais avec une résonance plus large : l'ennui, la timidité, l'envie de vivre autre chose que ce qui nous est proposé... ça fonctionne probablement dans toutes les adolescences.
Et j'ai aimé l'expressivité des dessins qui disent bien les diverses émotions et l'intelligence de la narration à la fois rythmée et détaillée qui joue bien avec le noir et blanc / couleur, gros plans / plans plus large.
Enfin, le plus important pour le tome 1 d'une trilogie : j'ai envie de connaitre la suite !
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Avant de lire "Juice", je ne connaissais pas Art Jeeno. C'est par hasard que j'ai découvert sa série, attirée par la belle couverture de ce premier tome. Celle-ci m'a frappée par sa modernité, autant que par son expressivité. Le trait est fin, acéré et aussi expressif que des mots. Bref, cette couverture terriblelent cool, m'a donné envie de découvrir l'histoire de cet ado au chewing-gum!
J'ai ai départ été un peu déstabilisée par la colorisation des dessins. Je trouvais que cela gâchait un peu la finesse du trait de l'auteur. Puis j'ai fini par m'y habituer et en apprécier les nuances. Pour ce qui est de l'intrigue, je ne suis pas vraiment rentrée dedans, je suis un peu restée sur faim. J'attends donc de lire la suite pour le faire une opinion plus nette. Quoi qu'il en soit, je remercie Babelio et les éditions Ça et Là qui, grâce à l'envoi de ce livre, m'ont permis de découvrir ma première bande dessinée thaïlandaise.
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- pas compris, pas pour moi
- je n’ai pas accroché au dessin trop de contraste entre les couleurs pastels et les traits noirs très agressif
- l’histoire aurait pu marché mais c’est tellement saccadé que dès que j’entrais dans l’histoire une fracture m’en ressortait
- le groupe de mecs m’a laissé de marbre, ils ne m’ont pas intéressés
- sinon l’idée d’une adolescence en thaïlande, avec les préoccupations communes à tous les adolescents et certaines qui sont propres à leur culture et leur modèle éducatif est intéressant
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Ce n'est pas tous les jours que nous avons du 9ème art thaïlandais, alors profitons-en ! Art Jeeno est un fabuleux illustrateur qui maîtrise l'aquarelle. On le connait notamment pour Now, une étonnante histoire dont la narration est assurée uniquement par l'image.
L'artiste gère le mouvement et l'expressivité de ses personnages avec un talent indéniable.
Dans ce premier volume de Juice, la palette de couleurs est délicate, plutôt dans les tons froids, mais parfaitement adaptée à la moiteur qui semble se dégager du cadre, ainsi que de l'enfermement symbolique dans lequel se retrouvent les protagonistes. Les couleurs chaudes sont utilisées avec parcimonie, mettant d'autant plus de relief sur les émotions des personnages et les éléments qui tranchent dans la routine du quotidien.
En effet, l'auteur traduit délibérément l'ennui d'un groupe de jeunes lycéens qui ne se projettent pas vraiment dans l'avenir. Le contexte est réaliste. Ils s'ennuient, font quelques bêtises en désespoir de cause, pour tuer le temps et pour s'assurer une certaine forme de crédibilité dans le schéma qu'ils ont choisi. Ils n'attendent pas de validation sociale. Ils ne font rien en cours. Rien n'a vraiment de sens pour eux dans ce climat lycéen, encadré par des activités formalisées pour remplir un projet d'établissement somme toute bien bateau. On sent que tout le monde étouffe, même les enseignants. Jusqu'à la bienveillante prof d'anglais, seule à sortir du lot en portant de la couleur et en proposant des supports vraiment originaux, mais qui finalement n'est la prof que ce ceux qui daignent l'écouter.
Le genre de cette histoire n'est donc pas celui d'un manga furyo mais d'une tranche de vie qui va implicitement exprimer beaucoup sur le fond. Ses professeurs sont crédibles, ses ados sont impulsifs mais ne sont pas mis en scène pas dans un festival de péripéties liées à la petite délinquance. Leur préoccupation, "entre les murs", c'est plutôt d'échapper au festival du lycée finalement. ... festival qui ne propose rien de bien enthousiasmant pour eux (parade, course, cheerleading...).
Le corps voudraient bien exulter, mais pas comme les activités pédagogiques le prévoient. Alors, ils fument, au moins ça calme. Ils papotent, de rien, de tout. Mais surtout de rien. La chaleur qui règne sur la ville contribue à ramollir la volonté. Jusqu'au jour où une perspective plus enthousiasmante pourrait les sortir de leur apathie.
Le personnage de Mon est d'ailleurs assez symbolique de ce schéma. Caractérisé dès le départ comme un jeune désabusé qui se sent médiocre et qui a fait le choix de rester impassible devant le manque de perspective et pour se prémunir de la violence qui peut émaner des rapports sociaux, il est assez résigné pour affirmer que "Vivre sans enthousiasme, on n'en meurt pas". Et puis, sur trois accords des Ramones et en braillant "Hey! Ho! Let's Go!", Tim fait une entrée fracassante dans sa vie. Un premier réveil s'opère. Tim continuera à lui en mettre plein la vue, au propre comme au figuré (je pense à une scène très symbolique où Tim joue comme un gamin avec un miroir pour envoyer des rayons de soleil dans ses yeux). Via Tim, Mon va donc changer. Mentalement, mais aussi physiquement. On a d'ailleurs là un phénomène assez classique de mise en conformité pour s'insérer dans un groupe.
Tim quant à lui, n'est pas qu'un élève qui fait de la perturbation gratuite pour tromper son ennui. Il est immature, c'est vrai, mais Art Jeeno s'applique à en faire un personnage plus complexe et plus fin, par touches délicates et distillées avec soin. La musique permet bien sûr de dévoiler plus explicitement la complexité de sa personnalité. Pour lui qui apprend la guitare en autodidacte devant YouTube, la musique est la fois le moyen d'exprimer sa révolte et sa singularité dans le carcan lycéen, mais aussi, le pis-aller contre le mal-être et le manque de communication avec son père. Finalement, Tim est profondément seul. Le chemin qu'il a encore à parcourir se dévoilera devant lui à la fin du volume et cette perspective est vraiment prometteuse son personnage ainsi que pour le lecteur qui s'est attaché à lui.
La musique est d'ailleurs distillée dans tout le volume. Dès la cérémonie de rentrée, puis par le biais de la prof d'anglais qui fait étudier la langue via des paroles de chansons, par un projet de monter un groupe lycéen, par la perspective d'aller voir un concert. On pressent qu'elle sera la véritable école pour ces jeunes. Le "Juice" dont il ont besoin pour aller au delà de la "street credibility" d'une bande de jeunes aux désirs somme toute bien normaux.
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Toujours ce souci des deux personnages masculins que j ai du mal a differencier sinon l histoire est pas mal.
Ca se lit tres vite et c est agreable sans prise de tete.
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Je suis mitige manga ou graphique. Je trouve que 2 des personnages se ressemblent trop et je m y perds un peu.
Mais j aime bien l histoire.
Boyons le tome 2.
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Très attirée par la couverture et le résumé, je suis ressortie mitigée de cette lecture. Ça ne l'a pas fait pour moi. J'ai pas accroché aux dessins et j'ai eu du mal à m'intéresser à l'intrigue (ça vient peut-être du fait que j'ai eu du mal à identifier les personnages)
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À la recherche d'une nouveauté j'ai mis la main sur cet opus à la médiathèque sans même avoir une idée de ce qu'il contenait, je pensais lire un manga et je pestais intérieurement contre le mauvais sens de publication.
La beauté du dessin, cette maîtrise de l'aquarelle est telle que j'ai dévoré ce premier tome d'une traite et même si l'histoire de cette bande d'ado n'avait pas forcément de quoi m'accrocher, j'attends désormais la publication de la suite. Ces adolescents ont su me toucher par l'universalité des questionnements et doutes de cet âge particulier
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