AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de fbalestas


Vers minuit, le capitaine Garcia, appuyé contre les remparts qui donnaient sur la vieille ville, s’alluma un cigarillo qu’il avait trouvé la veille dans les poches d’un cosaque mort. La guitare de Pedro le cordouan résonnait dans l’obscurité, et quelqu’un, sans doute l’une des sentinelles immobiles comme une ombre noire, fredonnait tout bas un couplet. L’évocation d’une fille qui attend un homme absent, parti pour la montagne.
Dans cette ambiance Garcia entendit soudain des pas, et alors qu’il se préparait à demander halte, qui va-là, quel est le mot de passe et tout ce jargon qu’il avait l’habitude de dire juste avant de tirer dans le tas, le Nain en personne se présenta devant lui. Il était enveloppé dans sa redingote grise, reconnaissable entre nous malgré l’obscurité. Il n’y avait personne d’aussi petit et avec un chapeau aussi grand dans toute la Grande Armée.
- Bonsoir, capitaine.
- A vos ordres, Sire. – Garcia, tout court sur pattes qu’il était se redressa d’un coup de talons -. Rien à signaler pour la Garde.
- Je vois cela – l’Illustre s’appuya contre la muraille à ses côtés -. Repos. Et vous pouvez continuer à fumer.
- Merci, Sire.
Ils restèrent tous deux immobiles côte-à-côte pendant un moment, à écouter la guitare du cordouan et le couplet de la sentinelle. Garcia, qui n’était pas rassuré, observait en biais le profil de l’Illustre qui était à peine illuminé par un feu de camp installé au pied de la muraille.
Qui l’eût cru, pensait-il, je suis juste à côté du type qui tient la moitié de l’Europe dans sa poche et qui terrifie l’autre moitié.
Commenter  J’apprécie          80





Ont apprécié cette citation (8)voir plus




{* *}