Affamé et effrayé, il avait peur du noir, des fessées, de déranger tout le monde. Il avait peur de tomber et de se blesser, peur d'être dans le passage. Peur d'être frappé par ses frères, giflé par les domestiques, grondé par sa grand-mère, mis en boîte par son père et fouetté par sa mère... Il ne pouvait rien faire sans mal faire, dire un mot sans gêner quelqu'un. Finalement, le plus sûr était simplement de ne pas bouger. Sa plus grande vertu était de rester assis sur une chaise et de se tenir tranquille. On lui avait efficacement fait entrer dans la tête qu'il n'avait pas le droit d'exister.