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Critiques de Aurora Venturini (9)
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Nous, les Caserta

Nous les Caserta, un roman étrange, déroutant,complexe d'une auteure argentine .il met en scène à différentes périodes de sa vie, un personnage fantasque, Chela.

Chela grandit à la Villa, un latifundium argentin puis part faire des études à la Plata.Elle ne respecte pas les moindres conventions, semble totalement desinhibee,est souvent destructrice.Son objectif: ne s'engager en rien .

Elle dit que sa rencontre dans sa jeunesse avec Luis alors marié depuis 24 ans ,

,un homme somme toute banal ,a déterminé l'existence vagabonde qu'elle a eue .Rentière, elle vivra à Paris, à L'ile de Pâques,file en Sicile rejoindre Angelina, veuve de Francisco Saluna de Caserta et vierge,tante de son père.Toujours, réel et merveilleux se côtoient et cette alchimie fait de Nous les Caserta un roman plein de poésie.
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Les cousines

Genre : petit bijou



Yuna, la narratrice, a 12 ans au début du livre et 19 à la fin. Betina, sa soeur d'un an plus jeune qu'elle, est dans un fauteuil roulant, elle souffre d'une malformation de la colonne vertébrale et elle est également handicapée mentale.

Yuna bien que « normale physiquement » est considérée par tous comme "simplette" et "dans son monde" (de nos jours on dirait autiste, l'action se passe dans les années 40 en Argentine).



Yuna a un vocabulaire très pauvre et ne réussit pas à apprendre car elle est dyslexique (elle arrête sa scolarité en 6ème)

Dans la première partie cette enfant de 12 ans parle de sa famille et c'est à la fois très frais, candide et un peu effrayant (elle est scolarisée dans une institution et sa façon de parler des handicapés lourds est assez gênante : il y a un enfant goret, il y a d'autres enfants qu'elle appelle des enfants cannellonis). Elle s'interroge qu'est-ce que l'âme ? elle compare l'âme avec un drap intérieur (la couette de la couverture ?)

Le père a abandonné la famille et la mère est institutrice (avec une règle en fer qui s'abat au moindre prétexte). La tante Nené est folle, Carina la cousine a six doigts et se fait "engrosser" (c'est Yuna qui le dit) par le voisin. Petra, la deuxième cousine, est naine, délurée .... quelle galerie de personnages...

Yuna grandit, se passionne pour la peinture dès 14 ans et devient une peintre reconnue grâce au soutien, un peu ambigu, d'un professeur des Beaux Arts. Elle dépasse son handicap en lisant le dictionnaire et en se passionnant pour la peinture...



Un tout petit livre (173 pages) très marquant qui traite donc de folie, de handicap, d'avortement , de deuils, de peinture dans une débauche de couleurs et de lumière.



Un livre qui m'a fait penser à La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaetan Soucy pour l'inventivité de la langue (le secsoral et son énigme) et des images colorées, inattendues qui apportent à la fois sourire devant tant de naïveté et tristesse devant tant de misère humaine ...
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Les cousines

Je ne suis pas tellement normale, et personne dans ma famille n’est normal : ma sœur qui a dix huit ans en paraît quatre, reste dans une chaise roulante et ne parle que par borborygmes. Mes cousines sont « imbecilloides, » et vont également dans des collèges pour handicapées mentales. Comme moi. Mais moi je peins, et mon professeur me dit que je suis particulièrement douée.

Alors, les morts ont beau se succéder, les avatars de toute sorte dans cette famille atypique et tordue, avortement, mariages inespérés, prostitution de la cousine naine, ont beau égrener ma vie, moi je peins. Ils me dégoutent tous, ma mère sadique, ma sœur salivant et éructant, ma cousine qui se précipite dans le sexoral,et qui châtre le violeur de sa sœur, ils me donnent tous envie de vomir. Rien ne reste, je m’échappe, je peins, on me demande d’exposer, je vends mes toiles, je peins encore et encore et je suis reconnue. Ma mère et ma tante pensaient que je gribouillais, mais moi je sens des « battements d’aile de papillon et des gazouillis de sublimes oiseaux » qui me disent que je suis douée, puisque c’est ma vocation. Comme je ne suis pas vraiment normale, des fossés se creusent dans ma tête, et quand un événement arrive dans ma famille, je le transforme en images « une obligation qui jaillissait comme l’eau de la source et d’où venait la création ».

Aurora Venturini écrit à la première personne, durant son exil à Paris où elle connaît Violette Leduc, Sartre, Simone de Beauvoir a sûrement aussi connu le mouvement dada. Le roman se situe dans son pays natal, l’Argentine et on ne peut s’empêcher de penser à la peinture d’une autre sud américaine, Frida Khalo. Bien sûr il raconte la force de la création, avec son mystère, puisque rien ne prédisposait Yuna, l’héroïne, née dans une famille aussi dégénérée, à être un grand peintre. Et justement, c’est comme si les attaches qui se défont, par les morts ou les trahisons, la libèrent et lui laissent le champ libre pour sa seule envie, sa vraie naissance, exposer, voyager, peindre. De plus, les malheurs et les ruptures donnent à sa peinture une mélancolie qui séduit le public.

Alors, elle efface, elle efface tout dans sa propre vie, elle oublie sa famille vivante et morte pour ne plus que s’occuper de transformer en couleurs et formes. Elle est comme un nouveau né.

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Les cousines

Argentine années 1940. Yuna est considérée par ses proches et la société comme handicapée - est-elle juste dyslexique et naïve ? on a du mal à cerner. "Je descendais d'une dynastie dégénérée et en piteux état." (p. 155). Yuna est paraît-il jolie comme la "Femme avec cravate" de Modigliani (ci-dessus). Elle tient son journal de 12 à 19 ans dans un style très enfantin, candide. Elle évoque sa famille, pour le moins insolite : sa mère est très autoritaire, sa soeur est lourdement handicapée, ses deux cousines plus légèrement, un pédophile vient vivre avec elle... Le style est fluide, agréable au début, on a envie de lire le récit sans s'arrêter. Ca change au tiers du roman où les phrases deviennent très longues, maladroites comme la pensée confuse de la jeune fille, qui se justifie en outre longuement sur l'usage des points et des virgules qui la fatiguent... ce qui lasse aussi le lecteur. Au même moment le roman se focalise sur les (més)aventures sexuelles des cousines, principalement celles narrées par la délurée Petra et dont le récit perturbe et dégoûte Yuna... Le tout est cru, scato... Heureusement, au milieu de cet atmosphère étouffante et malsaine, il y a la passion de Yuna : son activité de peintre où s'expriment sa grande sensibilité, ses angoisses non (ou mal) formulées (l'avortement, par exemple) : "(...) je porte tant d'ombres en moi que lorsqu'elles m'asphyxient, je les expulse dans mes tableaux (...)" (p.118)... J'ai découvert grâce à cet ouvrage un artiste argentin Emilio Pettoruti, son oeuvre et celle de Yuna sont censées être proches...

Un roman pour le moins étrange et dérangeant. Mon avis est mitigé en raison du style que j'ai trouvé désagréable...



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Les cousines

Au début : lecture un peu dure à cause des longues phrases et manque de ponctuation volontaire de l'auteur (mais on finit par s'y faire !) histoire un peu étrange et dérangeante.

Mais au final : très bonne lecture, très bonne histoire.

livre atypique

J'ai aimé !
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Nous, les Caserta

Entre malédiction, ésotérisme, voyage en Amérique du sud, dans le pacifique et en Europe, amour, amitiés, et surtout famille, sans oublier de nombreux hommages aux écrivains de son continent et d’ailleurs — Rimbaud en tête, il s’inscrit parfaitement dans l’histoire de la littérature d’Amérique latine du siècle dernier.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Les cousines

"Les cousines" est le dernier roman de l'écrivain argentin Aurora Venturini, amie d'Eva Perron mais aussi de Sartre, Ionesco, Camus et Simone de Beauvoir.

Ce roman fut publié en 2007 en Argentine et est paru la semaine passée aux Editions Robert Laffont.

Il s'agit du premier roman de l'auteure à être traduit en langue française.



"Les cousines" est le récit d'une famille argentine laquelle, en apparence étriquée et soucieuse du qu'en dira-t-on, abrite une belle brochette de "simples d'esprits"...

Au milieu du jeu de quilles se trouve Yuna, la narratrice, une jeune femme souffrant également de retard mental mais qui a pour elle un indéniable talent pour la peinture qui la préserve de la folie ambiante.

Alors que Yuna perce rapidement dans le milieu artistique avec l'aide d'un professeur qui lui promet une brillante carrière, le reste de la famille dégénère...

Avortements, prostitution, décès, Yuna raconte de ses 12 à ses 19 ans le quotidien d'une famille pas comme les autres.



La narratrice, bien que d'un niveau intellectuel nettement supérieur à celui de toute sa famille réunie, souffre d'un certain retard, chose qu'elle ne manque d'ailleurs pas de rappeler au lecteur tout au long du roman.



Des virgules omises volontairement, des justifications quant à l'emploi du dictionnaire, des retours en arrière sur certains événements, des répétitions quant aux liens familiaux unissant les personnages (qui de temps à autre n'étaient d'ailleurs pas superflues, tant j'ai du mal à me repérer dans les (pré)noms à consonance étrangère...).

Au fil de ma lecture, l'impression de devoir m'adapter constamment au niveau de la narratrice ne m'a pas quittée.

C'est une sensation à la fois dérangeante (frustrante même) mais laquelle provoque un effet "plus vrai que nature" assez bien réussi puisque j'ai vraiment eu le sentiment de partager la vie de cette narratrice un brin...particulière.



Quand j'ai commencé à lire ce roman, j'ai de prime abord trouvé Yuna détestable.

Le dégoût qu'elle manifestait envers sa famille, son ton supérieur additionné de mots très durs employés à l'encontre de sa soeur me révulsaient (à cet effet, j'ai souvent pensé à des extraits lus de "Où on va papa?" de Fournier).

Mais c'était sans compter la centaine de pages qui m'attendait encore et dont la lecture m'a ouvert les yeux quant à toutes les injustices commises à l'égard de la jeune fille.

Car si elle déteste sa famille, ce n'est pas sans raison, cette même famille le lui rend bien.

Or, si la différence est bien une affaire de naissance, l'indifférence n'a, elle, rien de génétique.

Ce n'est que lorsque Yuna commence à rapporter de l'argent à la maison que sa famille la laisse un peu plus tranquille, mais on est bien loin des démonstrations de fierté ou de tendresse.

C'est sans doute cet aspect qui m'a le plus secouée dans ce roman, cette absence totale d'affection qui m'avait déjà frappé, certes de façon moins extrême, dans "Mal de pierres".



Pour pouvoir canaliser ses émotions, Yuna transpose ses souvenirs sur la toile, la peinture lui évitant ainsi de sombrer dans la folie ou du moins réussit-elle à la maintenir suffisamment lucide que pour pouvoir différencier le bien du mal.

La peinture est son refuge (comme ce fut le cas pour Séraphine de Senlis ou Frida Kahlo) comme le sont les mots, piochés dans le dictionnaire pour pallier toutes les explications que Yuna ne peut recevoir de sa famille.



Bien que j'ai souri à quelques démonstrations d'"innocence"( je pense notamment à l'explication sur le "secsoral"), j'ai rapidement réalisé à quel point cette naïveté pouvait être dangereuse et que celle-ci était incontestablement à l'origine de ce prisme de malheur entourant la famille.

La question du sexe est assez présente dans ce récit campé en majorité par des femmes. C'est même à elle seule qu'elle détermine leur rapport au sexe opposé.

Ici encore, les sentiments sont absents.

Certains faits peuvent choquer, sans compter la façon "rustre" dont ils sont évoqués.

Cette ambiance sombre et crue ne m'a pas semblé dissonante dans la mesure où les personnages sont tous "tarés" et que, partie de cet état de fait, je ne m'attendais pas à un langage très élaboré ni à des actes bien glorieux.

Non pas que j'attribue la méchanceté et le vice à toutes les personnes handicapées, loin de là.

Mais disons que comme le lecteur est très rapidement mis en situation, cela ne présage rien de "normal" pour la suite.



Bien que j'ai trouvé le regard extérieur de Yuna froid, impitoyable (mais souvent juste), maladroitement exprimé dans un style qui peut fatiguer à la lecture (j'ai tout de même mis quelques jours pour lire ce roman qui fait moins de 200 pages) et malgré que l'absence de tous sentiments dans le roman m'ait glacé le sang, j'ai trouvé ce récit parfaitement bien mené du début à la fin.

Les personnages sont bien cernés et fidèles dans leurs faits et gestes (l'auteure est psy, ce n'est pas un hasard). Tandis que bon nombre d'entre eux périclitent, Yuna évolue au fil des années, ce qui se ressent dans le style qui devient plus phrasé que parlé.

Enfin, j'ai aimé la force et le courage de la narratrice à lutter seule face à son handicap par la peinture et l'apprentissage des mots.



Bref une lecture peu commune que je ne recommanderais pas à tout le monde.

Je conseillerais ce roman aux lecteurs avertis qui ne craignent pas d'être "dérangés dans leur normalité", aux personnes que le handicap mental intéresse et qui se sentent prêtes à le voir secoué par un regard extérieur.

J'ajouterais également que comme il est de mise concernant les sujets délicats, il est préférable de choisir un bon moment pour lire ce roman.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Les cousines

Avec les cousines, on voyage à Buenos Aires dans les années 1940. Yuna, 12 ans, dyslexique et apparemment souffrant d’un léger retard mental, est élevée par une très dure et très stricte. Elle a une sœur Betina sœur lourdement handicapée. Yuna est douée en peinture et est vite remarquée par un professeur qui va la prendre sous son aile. Elle va obtenir son diplôme des Beaux-arts et devenir un peintre célèbre. Comme pour mieux maîtriser les mots, au fil des années, elle tient un journal où elle décrit ce qui se passe dans sa famille. Une famille où l’handicap touche également ses cousines Petra et Carina. Petra va apprendre à Yuna la vie qui gagnera une indépendance mais ne s’affranchira pas de son handicap.



Passées les premières pages, les phrases sont longues, voire interminables ce qui rend la lecture plus qu'ardue. Quand Yuna se mélangent dans ses pensées, elle les ponctue textuellement : « Mais j’ai mis une virgule et un point et ma tête fait boumboumboum je sors prendre l’air je sors tout de suite avant l’arrivée de Petra dont les traits ont changé (…) », « Je suis si fatiguée par la ponctuation les virgules indispensables pour respirer sinon on étoufferait et je ne veux pas disparaitre (..).



La suite sur : http://fibromaman.blogspot.com/2010/01/aurora-venturini-les-cousines.html.



Livre lu dans le cadre d'un partenraiat avec Bob
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Les cousines

Pas fini! Cela m'arrive peut-être un fois sur 500 (ou plus)... Mais là, j'ai trouvé cela indigeste, brouillon, facile... C'est comme filmer caméra à l'épaule ou improviser en Jazz... sans technique c'est nul!
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