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3.14/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Cannes , le 30/12/1917
Mort(e) à : Marseille , le 26/05/1970
Biographie :

Alexandre Toursky est un poète français, né à Cannes (Alpes-Maritimes) le 30 décembre 1917, et mort à Marseille le 26 mai 1970.

Alexandre Toursky est né d'une mère provençale, modiste de son état, et d'un père russe, qui la quitte quelques mois après sa naissance.

C'est ainsi qu'il résumait lui-même ses années de formation dans une lettre à Joë Bousquet de 1942 :

« Mon enfance et mon adolescence ont connu des deux cents jours de lit par an. Je puis dire qu'en bronchites, asthmes et fièvres, je connais mes draps par cœur. Au terme d'une instruction secondaire plate comme la Beauce, j'allais embrasser une carrière scientifique — la chimie était mon dada — quand une maladie un peu plus grave que les autres est venue m'apprendre à la fois ma force et ma faiblesse. Alors il a commencé une vie désordonnée, pleine de soleil et de nuit, sur la côte, et que je vous raconterai un jour. J'ai fait du sport, j'ai sculpté, gravé, peint, dessiné et écrit. Jamais de musique cependant. Aujourd'hui encore, j'ignore cette langue. Assez rapidement, l'écriture et le dessin — passons le pléonasme — devaient se dégager. La rencontre de Jean Royère me fut décisive. Un homme venait de m'apprendre que l'art, dans son essence, était fondé non sur l'entendement mais sur la vie, et que la poésie était le langage et rythme du langage ! »

Rédacteur en chef d'un hebdomadaire pour la jeunesse, il s'est tourné très tôt vers la poésie, s'y consacrant de manière assidue. Il n'a que vingt ans lorsqu'il publie Enfance, son premier recueil. Toursky fut également un membre très actif du comité de rédaction des Cahiers du Sud.

Poète du réel et de l'amour qu'il exprime en vers dépouillés, excluant toute forme de grandiloquence,

Œuvres :
Enfance (La Phalange, 1937)
La suite à demain (La Phalange, 1938)
Irène (Feuillets de l'îlot, 1941)
Les Armes prohibées (Robert Laffont, 1942)
Version originale (Cahiers de Rochefort, 1942)
Connais ta liberté (Robert Laffont, 1943)
Ici commence le désert (Robert Laffont, 1946)
Grand prix de poésie de l'Académie française 19471.
Ma destinée s'achève à l'aube (Éditions du Filin, 1947), illustré par son ami Pierre Ambrogiani
La mort est naturelle (Éditions du Filin, 1948)
Un drôle d'air (1963)
Loin de l'étang (Seghers, 1971)
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Axel Toursky
Une maison, des roses…


Une maison, des roses.
Un ami, le soleil.
Une chambre, le vent.

L’heure, l’écho, le sable.
Une épée à midi,
une écharpe le soir.
La jeunesse des gestes.

L’ombre qui dit peut-être,
la lampe qui dit oui.
Ecoutez un poème
sans rimes ni saisons.
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SAISON GRASSE


I.

La pluie est revenue
qu'attendait la campagne.
Une ivresse de lit
défait tord le torrent.

Crevasses de l'argile
soudain reconnues par
les arbres dressés contre
l'horizon peu profond.

Songes secs regonflés
de sève, une forêt
d'éclairs noirs. Terre  mère
accouplée à  l'orage.
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LA CHAMBRE NOIRE
À Paul Éluard


Extrait

Je t’aurai tant aimée
que l’oubli ne pourra
donner une autre forme
au vide que j’habille.

Je m’en irai, manteau
de ta légère absence,
écharpe au cou du vent
qui portait ton visage.

Je passerai, serrant
les biens que tu me fus,
geôle de ton passé,
bouche de ton silence.
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L’ESCARGOT


L’escargot se déplace
dans une continue
création de son corps,
s’invente et se rejoint.

Il glisse avec aisance
dans le tunnel sans fin
de son identité.
On le dit peu rapide,

sans voir que le précède
son image future,
et qu’il avait en lui
la route qu’il emprunte.
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CHANSON FACILE


Je fais une chanson facile
que d’autres chanteront,
et je t’invente plusieurs vies,
moi qui me lasse de la mienne

Une chanson qui plaise autant
à la mémoire qu’à l’oubli.

Qui l’entend croit la chanter.
Qui la chante n’y pense plus,
et qui veut y croire la vit.
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ROMAN DU SAULE
à Gabriel Bertin


D’abord, ce dut être une plante,
petite et souple juste assez
pour s’écouter chanter le vent.

Une plante qui se taisait
pour apprendre son métier d’arbre
dans la mémoire des racines.

Un beau jour, toutes les idées,
tous les raisonnements d’écorce
qui la gonflaient ont giclé drus.

Comme une grande véhémence
d’un coup se vide par la bouche
et laisse l’homme titubant,

cette verdure échevelée
a démoli l’énergumène
qui n’en pouvait plus de pousser.

Maintenant l’arbre ne vit plus
que de couleuvres et de rats
dans le creux de sa réussite,

et répète inlassablement
un mot énorme et sédentaire
qui fait se presser les nuages.
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LA VIE NOCTURNE


Chaque nuit de sa vie était
Un coup de pouce dans l’ébauche
Qu’une fille savante et gauche
Préparait à l’éternité.

Fatigue proche du soleil !
Nuits de labeur où l’ouvrière
Allumait sous chaque paupière
Un aveuglement de sommeil.

Souvent il s’éveillait, baigné
D’une sueur étrange et forte,
Comme si les mains d’une morte
L’avaient en songe travaillé.

Il souffrait alors de sentir
Dans l’inachevé de sa glaise
Les doigts qu’une absence mauvaise
Trouait à même le désir.
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POUR FAIRE UN HOMME


Le nom, le prénom, la naissance,
les yeux, la taille, les cheveux,
— avec la blessure d’enfance —
fais-en un homme, si tu veux.

Une mesure d’existence,
de la douleur tassée au creux
de sa poitrine, un coup de chance,
le refrain qu’il chante le mieux.

Et je doute que le mot frère
le fasse un instant s’arrêter
si dans la main gauche il ne serre,

morceau de rouge fait pour mordre
loin de la patente et de l’ordre,
un témoin de sa liberté.
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SANG


Ta force coule, se dévide.
Tu n'iras pas loin cette fois.
Creusant rouge le fond des rides,
le sang te glisse entre les doigts.

Une porte, aux tempes, s'écroule
sous les coups de cette fadeur,
livre aux démences de la foule
un animal tassé de peur.

Le sang, c'est le goût de l'enfance,
le lait, la chaleur et le sel,
quand trébuche une rage immense
sur es caillots originels.
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TOUT LE SEL DE LA PLAGE


Tout le sel de la plage
toutes les eaux du ciel ;
toute l'herbe mâchée
quand la route se faisait longue…

Tu pleures tout cela !

Tu fais crier ta barbe
au passage des doigts ;
tu sanglotes sans honte
comme un jouet cassé.

C'est la tristesse d'homme
qu'il faut avoir connue
pour n'être pas maudit
par les animaux et les plantes.
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