_ Comparez votre vie à l'activité de la mer, proposa-t-il en s'accoudant au bastingage auprès d'elle. Parfois c'est le calme plat. Souvent, des vagues déferlent sur la grève comme sur votre esprit. Cela crée des remous. Elles avancent, évoluent, grossissent puis s'écrasent sur le bord. Il en est de même pour toute vie : elle grandit, prend de l'importance et finit par s'écraser, morte. Et puis ça recommence encore et encore. Chaque vague qui s'écrase est une vie qui s'arrête. Une autre grandit. Il en est de même des hommes et de toutes les autres créatures. Les seules différences résident dans leur taille et dans le temps qu'elles mettent à atteindre la plage. Les fées sont des vagues qui viennent de loin. Les hommes sont des vagues qui naissent près du bord, qui grossissent vite et meurent vite. (p. 456)