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Citations de Béatrice Bonhomme (40)


8./Stèle


Extrait 2

Elle est cette énigme que tous les hommes interrogent, posée, par la grâce de sa beauté, comme une idole dans un carrefour de mythes.

Elle est cette femme vieillie dans les sarments de vigne, aussi foncée que la terre.

Elle est cette terre où s'éparpille un peu de sa poussière.

Elle n'est qu'un passage, la réunion de quelques cellules devenue splendeur au printemps, cette question devant l'univers, cette interrogation au monde dans l’émouvance parfaite d’un arc de paupière.

Et puis posée au détour d’un chemin, elle est une stèle oubliée sur un corps

nu.
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Ces après-midis
  
  
  
  
Ces après-midis
Où le noisetier tremble dans le vent
Une barrière de jardin en bois usé
Les plumes roses du mimosa japonais
Ouvrent leurs ailes

Les graines de l’acacia
Attendent leur germination de
Lumière

Un coq en clairon de Chantecler
Cueille le sillon de sieste
Poudrée de cèdre bleu

Il y a dans le temps
Une enfant qui court
Elle ressemble à la folie de l’herbe
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tu es dans la blessure
de ce printemps
dans ces chambres que nous
n’aurons pas
dans cet amour qui
fait si mal, là où
se pose la minceur
de ton corps nu
sur des draps blancs
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Béatrice Bonhomme
Les greniers chauds
Au ventre de la paille
L'odeur des poutres et des combles
Donne envie de paresser
En face de la lucarne du ciel.

(" La maison abandonnée")
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Ils sont tous là
  
  
  
  
Ils sont tous là
Dans le silence qui s’est posé
Les morts comme les vivants
La pluie perce ses gouttelettes
Puis se fait glorieuse
Dans un ciel pastel

Tout le temps s’est posé
Sur le cœur
L’enfance enracinée de soleil et de pluie.
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Un passage comme si de rien n’était
Et voilà que je me remets à pénétrer les mots de la vie
Un soleil sur la nappe rouge La pompe au milieu de la cour
Ne ramenant plus d’eau
Mais la source est toujours présente
Avec l’eau claire que l’on aperçoit
À travers la fente des pierres
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L'Être
extrait 3
  
  
  
  
C’est un combattant, une bataille
Avec son absolu en bannière
Discret de tout ce qu’il sait
Lucide de ce qu’il ignore.

Il a fait ses comptes et son cœur
Accepté la perte et le deuil
Réconcilié avec le temps
Il s’est dessaisi de tout.


Blotti au creux du rien
Quelqu’un pourtant garde la lumière.
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1


Extrait 1

Tu te souviens, quand nous l’avons retrouvé, posé sur la neige, alors qu’il serrait contre lui cette seule rose. Elle avait gardé du sang sur ses pétales et le cœur battait dans la rose. Mais, lui, son cœur avait cessé de battre, il avait confié son cœur à la rose. Le sang de la rose battait encore quand on a ouvert sa main et que l’on a déposé la rose sur la neige.

Dans la maison, le vase était resté fleuri, alors qu’il s’était désormais éloigné pour prendre la couleur de la neige. Alors qu’il devenait du marbre, les roses déposées dans le vase continuaient à vivre.

Il a emporté une rose avec lui et il l’a gardée dans sa main. Quand nous sommes arrivés le cœur de la rose brûlait encore.
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L’humilité de la lumière
  
  
  
  
L’humilité de la lumière
Naissant du silence

Les câbles électriques
Strient le cœur

Il y aura le bleu
Léger qui marque
À peine la blessure.


p.96
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Ma mère est assise sous le tilleul
  
  
  
  
Ma mère est assise sous le tilleul
Dans l’ombrage et la ramure
Elle dit : « je reviendrai sous le tilleul »

Il faut désormais de si bons yeux pour la reconnaître
Et s’asseoir en silence
À côté d’elle.
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Les enfants vont s’asseoir
  
  
  
  
Les enfants vont s’asseoir un instant pour le repas
Puis s’égayer dans le champ

La coccinelle égarée a trouvé refuge
Dans un morceau de plâtre fondu

Le cèdre seul au loin
Se donne l’allure d’un prince coiffé

On écoute les bruits
Roucoulements, pépiements
Monde habité de tant
De vies pleines et minuscules.
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L’humilité de la lumière
  
  
  
  
L’humilité de la lumière
Naissant du silence

Les câbles électriques
Strient le cœur

Il y aura le bleu
Léger qui marque
À peine la blessure.
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L'Être
extrait 1
  
  
  
  
[…]

Combien de temps a-t-il attendu ?
Le temps d’une vie y est passé
À espérer que des bras s’ouvrent
Et préférant le dénuement.

L’éclat de la lumière
Les plateaux enneigés
L’ont rendu à sa solitude.


C’est comme s’il nous attendait
Ou est-ce nous qui l’attendons ?
Fragile, intouché
Dans sa minceur nue.

Nous restons devant lui
Les yeux fermés
Car il est fort
De n’attendre rien.
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Pourquoi…


Extrait 1

Pourquoi si rouge comme le cœur brillant de la mère
La mère rouge au cœur dans une maison rouge
Pourquoi veinules et artères d’arbres et de maisons
Dans le cœur des contes
Petit farceur violé par le sang des ogres.
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6.


Extrait 1

Le temps arrêté


Le paysage est arrêté dans le temps, resté intemporel.

Comme si nous passions sur ce paysage à la fois sensible et impassible.

Il est demeuré un pays d'enfance et de passé. C'est ce temps arrêté sur le paysage qui lui confère cette profondeur, ce feuilletage et nous amène à l'idée de la mort.

C'est comme si le temps refusait de passer ici. Les gens passent et meurent sur les saisons, épinglés sur le paysage, mais le paysage demeure.

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5.



Un kaki sur la neige


Je suis descendue dans le jardin.

La neige avait recouvert les mimosas et pesait sa fleur de coton sur les branches.

La poussière odorante des mimosas se mêlait aux cristaux des flocons.


J'avais si rarement vu la neige et respiré sa fraîcheur.


Elle s'était déposée sur les branches des oliviers et sur la fleur de l'agave.


J'ai voulu la saisir dans ma main.

La neige avait lavé le matin
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1


Extrait 2

Mais quand je viens vers toi, c’est une grande lumière lavée, le visage d’un enfant lavé par la lumière et ce ciel qui n’est que le vide d’une pluie.

C’est tout ce qui a eu lieu ou n’a pas eu lieu, l’impossibilité à saisir, le cœur fatigué d’implorer la lumière, une perplexité.

Mais lui, du moins, a saisi la rose sur le chemin du cœur et la rose est devenue la tapisserie de son visage.

Une tapisserie de soie et de laine, des rosaces au centre de la lumière, un lien qui se fait, un tout petit mur perdu orange avec les lignes mortes de la vigne.
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Extrait 3/3


À Pompéi, tu t’assois sur la pierre des années. Les enfants jouent à la marelle. Le ciel est bleu d’éternité. Je sais que tu vas mourir.

Et puis il y a quelques pierres. C’est encore le temps de l’enfance. On s’amuse à y croire encore. Et dans la pierre du désir, tu chantes à voix basse, chantante, la chanson de l’autre rive, celle des poèmes oubliés, celle des chats qui sont partis sans jamais se retourner, celle du soleil sous la pluie, celle d’une berceuse de la vie.
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Extrait 2/3


Dans l’encorbellement des visages, un visage se transforme en l’autre et passe d’un visage à l’autre la lumière de son pastel.

Et c’est par équilibre de sel qu’il dort dans la fibrillation des nuages, un ciel dans un autre ciel et la lumière de son regard.

La tonnelle, celle des griffes roses où poussent les bougainvilliers, éclate dans les cheveux d’une petite fille à magnolias.
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Extrait 1/3


Fiançailles de la mort

C’est par simple devoir de faille qu’il coupe et taille dans le temps.

Dans le temps arrêté et dans le cœur du temps, les lys blancs des bouquets.

Et c’est par testament qu’il devient éclats de kaléidoscope, bouquet de pavot et de nuit où s’endort le cœur des songes.
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