Benoît Garnot

Voici un «petit» livre, un essai qui s'intitule l'Histoire selon San-Antonio et qui tente d'expliciter l'importance de l'Histoire dans l'oeuvre de San-Antonio.



Découper en quatre chapitres qui fourmillent de citations, d'extraits des textes de Frédéric DARD faisant référence à l'Histoire.



On s'aperçoit du rapport qu'a San-Antonio à l'histoire et la part importante qu'elle prend dans ses romans.



A lire par les fans mais aussi par celles et ceux qui voudraient tenter de comprendre une œuvre dont on n'a pas fini d'en faire le tour...

Quand on a l’honneur / l’occasion / le malheur (rayer, s’il vous plaît, les mentions inutiles) de suivre un cours universitaire sur la Justice en France à l’époque moderne, on ne peut que difficilement se permettre de ne pas lire ce manuel de Benoît Garnot intitulé « Justice et Société en France aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ».



Benoît Garnot est un grand connaisseur de ces trois siècles dits « modernes » (XVIe, XVIIe et XVIIIe), car il multiplie les manuels, dans cette collection Synthèse et Histoire de chez Orphys, tant sur la justice que sur des sujets plus divers mais toujours centrés sur cette France dite « moderne ». Ici, il cherche avant tout à allier l’étude de la norme judiciaire (la théorie en somme) à celle de ce qui se fait vraiment sur le terrain, dans le concret (la pratique sociale). Cette démarche le conduit inévitablement à aborder toutes les façons d’administrer la justice et de traiter la criminalité à toutes les échelles. C’est surtout dans son étude de l’infrajustice et de la parajustice que l’auteur montre de réelles considérations nouvelles dans l’étude de la justice d’Ancien Régime. Il s’inscrit ainsi dans une dynamique actuelle de renouvellement de la recherche sur ces sujets, surtout en comparant normes et pratiques sociales.



Un manuel très ciblé donc, profondément utile quand on s’intéresse au sujet, mais tellement agaçant quand ce n’est pas le cas… Je vous laisse choisir votre catégorie !

Marc-Antoine Calas est retrouvé mort étranglé au rez-de-chaussée de la maison familiale. Les membres de cette famille protestante de Toulouse sont jugés et le père Jean Calas condamné à mourir sur la roue.

Voltaire, qui ne connaît pas la famille, se convainc de l'innocence de Jean Calas et entreprend de le faire réhabiliter. Il voit dans cette entreprise un moyen de lutter contre l'intolérance religieuse.

L'auteur, Benoît Garnot, professeur d'histoire moderne à l'Université de Bourgogne et spécialiste de la justice sous l'Ancien Régime, explique parfaitement les raisons de l'erreur judiciaire dans cette affaire Calas. Il met aussi en "lumière" l'objectif principal de Voltaire qui était de s'attaquer à l'Eglise.

Par son intervention, l'écrivain a montré la voie à Hugo, Zola ou Sartre : un intellectuel engagé peut s'impliquer dans des combats politiques et sociaux de son temps.

Les histoires d’amour finissent mal…



Benoît GARNOT est universitaire et son ouvrage ne pouvait pas commencer sans chercher la définition de son sujet d’étude : qu’est-ce qu’un crime d’amour ? Et les premières difficultés apparaissent. En effet, le crime passionnel a de multiples visages et parfois ces derniers ne sont qu’une façade ; le véritable mobile se cache souvent dans une question d’honneur ou d’argent « mourir sous prétexte d’amour »).

Le crime passionnel existe-t-il réellement ? N’est-ce pas une invention romanesque ou journalistique ?



Présent depuis la nuit des temps, son histoire suit immanquablement les évolutions de la société et les conceptions du mariage, de la famille, de la fidélité. Il semble avoir un bel avenir devant lui du fait de la multiplication des familles éclatées et recomposées, terreau fertile pour le développement de carences affectives.

Cette histoire ne peut s’envisager qu’à partir de son traitement judiciaire. De ce dernier il est possible de constater une grande sévérité des condamnations de nos jours, après une période durant le XIXème ou la clémence l’emportait : aujourd’hui le criminel est souvent considéré comme « un pauvre type ».

Justement qui est le criminel par amour ? Le meurtrier par amour est souvent d’un narcissisme exacerbé ou d’une jalousie maladive mélangé à un besoin de fusion : l’impossibilité de la rupture le conduit au passage à l’acte, son rapport au réel et à la vérité étant totalement brouillé. Pour lui le danger semble si grand, et sans défense possible, si ce n’est la haine de l’autre.



Cet ouvrage très bien documenté reste donc un « livre sérieux » : les histoires et anecdotes sont là, mais toujours traitées de façon universitaire. Paradoxe entre l’acte le plus romantique qui soit et la rigueur scientifique ?

Un incontournable lorsque vous entreprenez des études historiques, sachant que vous devrez étudier divers modules consacrés à l'Ancien Régime. L'évolution de l'urbanisation et de la démographie est un sujet d'importance, aussi se munir d'une synthèse ne constitue pas un luxe !!!

Un petit livre tout à fait remarquable, concis et dense, rédigé avec le plus grand sérieux, et qui fait utilement le point des connaissances actuelles. Gisserot est en passe de renouer avec la grande tradition des Que sais-je? de Paul Angoulvent dont les Presses Universitaires de France ont ruiné l'immense qualité en commençant à publier n'importe quoi par n'importe qui vers 1990-2000. La politique d'auteurs de référence menée par les éditions Gisserot est l'une des rares bonnes nouvelles de ces dernières années dans le milieu éditorial français (qui s'avère, avouons-le, de plus en plus désespérant). Pourvu que ça dure, c'est tout ce que je leur souhaite.

'ai pris ce livre comme un recueil de petits crimes qui se sont déroulés en France. Si certains sont plus connus que d'autres, l'aspect répétitif de l'énoncé (le/la coupable, le crime, le jugement) m'a un peu refroidie. Un conseil : ne pas le lire d'une traite !

Petit livre fort synthétique et un peu aride de par son approche très universitaire, passant de surcroît un peu trop rapidement à mon goût sur les périodes qui m'intéressent le plus (=> importance et rôle des Burgondes minorés sinon dénigrés, période des grands ducs des XIVe et XVe siècles expédiée en très peu de pages...), mais qui, mises à part ces quelques réserves, a néanmoins le mérite d'être sérieux et rigoureux.

Encore un livre lu dans le cadre de mes cours, mais il est très clair, très intéressant et décrasse même quelques clichés.