AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Benoît Jeantet (22)


Rencontre avec ce vieux complice. Fils d’une maison sévèrement protestante. Un père marqué très tôt au sceau du presbytère. Maman guère plus extravertie. Un type très érudit. L’autodidacte typique. A fugué d’un pas turbulent. Soudain la terre grande ouverte lui était apparue dans l’appel du matin. A donc taillé la zone en scope et tout ça. Rien qu’un peu de cinéma en liberté. C’était vers la fin de l’adolescence. Voulait surtout éviter de se retrouver enrôlé de force à la fabrique paternelle. Cette affaire-là. L’adolescence. A duré plus longtemps que prévu chez tout un tas de jeunes gens.
Commenter  J’apprécie          00
Bu un thé à la menthe rue Washington. La nuit était presque tiède. Presque. Dehors quelques gamins jouaient à précipiter la chute du triste monde. Avaient une fois de plus trouvé le moyen de quitter leur réserve. L’endroit où on les a confinés. Sommés de mourir. Et que leur race s’éteigne à petit feu. En silence. À perte de vue des terres de poussières. Incultes. leurs ruses et leurs désirs de pillage. Se hurlaient mutuellement des tas d’adjectifs sauvages dans leur patois d’indiens. Derrière la vitre nos oreilles saignaient. Étais venu là avec un ami. Reparler de cet âge sauvage lorsqu’on s’inventait des vices pour se rendre intéressants. Reparler un peu de nos guerres indiennes. Dehors, puisque la vraie vie c’était dehors, soudain ça s’est mis à renverser les poubelles pour danser autour. Dehors c’était des cris comanches. De jeunes guerriers désireux de faire leurs preuves qui se couchaient pour stopper les diligences. Et dedans c’était rempli de gros propriétaires terriens. Les fils de ceux qui avaient spolié leurs pères. Violenté leurs mères. Ces diligences pleines de possibles têtes à scalp, mon ami et moi ça nous amusait pas mal de les savoir stoppées comme ça au feu rouge. Leurs occupants tout à coup forcés de mettre un peu le frein à leur ascension sociale. Les cochers parfois toussaient d’impatience. Fouettaient méchamment la nuit. Maudissaient cette sale race. Cette racaille qu’on aurait mieux fait d’éradiquer une bonne fois. Du mal peut-être à refréner les envies de carnage de leurs trois cents chevaux de guerre. Tellement fiers de leur attelage d’Attila importé d’Allemagne et d’Italie.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Benoît Jeantet (22)Voir plus

Quiz Voir plus

Stefan Zweig ou Thomas Mann

La Confusion des sentiments ?

Stefan Zweig
Thomas Mann

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}