1945. Ensoutané, grand efflanqué, le béret tiré sur l'oreille − ça fait jeune − à la main, pour tout bagage, une simple valise en carton entourée d'une ficelle de papier, je suis descendu à la gare de Grainville-Ymauville. Un quai désert, un bâtiment sans style, oublié là le long d'une ligne secondaire entre Bréauté et Les Ifs. Nous sommes au cœur du pays de Caux.