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Citations de Bernard Duporge (88)


Tout le mal de cette guerre inutile. Tout le mal de ce gouvernement qui envoie des jeunes se faire massacrer pour rien, vu que, elle en est sûre, ce pays obtiendra son indépendance coûte que coûte. La preuve, les protectorats du Maroc et de la Tunisie, pays voisins, n’existent plus depuis l’an dernier.
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Ma mère pleura ce mari qui l’avait négligée et qui l’avait quittée trop tôt. Sorti des banalités, je n’avais pas vraiment parlé à mon père, et pourtant, je ne le remercierais jamais assez de m’avoir donné l’essentiel, le pouvoir de soulager les douleurs. Et j’avais failli ne pas m’en apercevoir ! Je commençais à me rendre compte qu’il fallait s’éloigner pour mieux voir les choses. J’eus comme l’intuition que ce n’était qu’un début.
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L’Algérie, elle sait que c’est loin et, d’une traite, me demande pourquoi j’y suis allé et ce que j’y fais. Elle dit que j’aurais mieux fait de rester ici au pays. Je souris. Si on m’avait demandé mon avis, je n’aurais jamais quitté mon village ! Ce que j’y fais n’est pas facile à décrire, et plutôt difficile à expliquer. Je me contente de dire que nous maintenons l’ordre. Elle répond que c’est bien, et que ceux qui sèment le désordre doivent être punis.
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Fuir la peur qu’elle a de son pays qui change semble être sa priorité, je suis son sauveur, pense-t-elle. On verra bien.
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J’étais parti enfant. J’étais un homme maintenant. Je ne savais pas si, pour être un homme, il fallait perdre ses illusions.
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Je la regarde avec plaisir, le plaisir que l’on a à retrouver une confidente. Par contre, je n’arrive pas à lui confier quoi que ce soit. Un peu comme si j’avais perdu l’habitude depuis trop longtemps de lui parler. Je ne savais pas comment lui avouer pour Fadia, pourtant ce n’était pas faute d’avoir imaginé cet instant.
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Fadia m’aime, je le sais. Même si je ne l’aime peut-être pas autant qu’elle m’aime, je sais que nous pouvons vivre ensemble, même si ça paraît difficile ici, dans ce village qui n’aime guère les étrangers. Déjà que les personnes des villages voisins sont critiquées, alors une jeune Algérienne venant vivre chez eux, avec eux, va les faire parler. Je pense à Raymond Martin, prisonnier des Allemands dans une ferme pendant toute la guerre.
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Beaucoup de familles seront dans le malheur. Nous savions qu’il y avait des morts, mais on ne les connaissait pas, alors nous étions moins touchés, mais là, c’est un copain. Un ami. Un gars d’ici. Je sais, c’est égoïste. Je n’ose pas lui demander si elle est allée à la grotte de Pauillac. Elle ne me le dirait pas. Je la soupçonne même de faire brûler des cierges à l’église. C’est ça, une mère, ça s’accroche à tous les espoirs possibles, même les plus improbables. La mère de mon copain a dû faire la même chose.
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On emporte toujours un morceau de soi quelque part. J’ai rapporté ce bout de colère et je veux vérifier que je ne suis pas le seul comme ça. Jacky, Marcel et les autres doivent penser comme moi.
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Ceux qui travaillent pour les Français sont considérés comme des ennemis qui trahissent leur pays. On leur fait comprendre qu’un jour, ils paieront cher leur trahison. Bien que personne ne sache ce qu’il fait, Fadia a peur que son père soit menacé. Elle pleure.
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Gommons nos différences. Additionnons-les pour nous enrichir. On s’apprivoise minute après minute. Nos vies s’accordent, s’accommodent, se tissent instant après instant. Nous sommes en train de la gagner, cette guerre qui m’a fait découvrir Fadia que j’aime autant, même plus que Mélanie, parce qu’elle m’aime aussi, et pas comme un grand frère.
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Fadia, quelle douceur. Je l’avais revue dans le village et nous avions trouvé un coin tranquille à l’abri des regards, dans une masure. Une fois la timidité vaincue, nous avons osé. Monte en ma mémoire la phrase de Jacky : « Et si on ne revient pas ? » – il avait raison. Moi, j’espère revenir au pays. Peut-être en y amenant Fadia. Je sais, au village, ma fiancée algérienne va faire jaser. Déjà que ma mère, Ribeyronne atterrissant chez les Landescots, avait fait jaser !
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Ils nous ont envoyés dans de pays sans nous y accompagner, puisque nous sommes bons pour le service. La colère monte en moi. Je sais qu’elle n’est pas près de s’éteindre. Je ne peux même pas penser à Mélanie pour me calmer, je ne suis que son grand frère. Si je rentre un jour, je ne sais même pas si j’irai la voir. Elle se moque de moi, pas une lettre depuis l’annonce de son mariage.
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Ce pays attend depuis des années qu’on s’occupe vraiment de lui. La colère engendre des révolutions, j’ai l’impression que nous en vivons une. Quelle en sera la fin ? Je ne sais pas. Autour de moi, personne ne sait non plus. Nous apprenons, souvent par hasard car on en parle peu, que des appelés du contingent sont tués, blessés gravement. Ces jeunes laissent des familles dans le deuil. On sait que les embuscades se multiplient. Nous savons aussi que les « bons pour les filles » sont de plus en plus appelés et rappelés. Il faudra que le pays se souvienne de ces gars qui donnent leur temps et leurs vies pour une cause curieuse.
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J’avoue être heureux de tout ce que j’apprends. Je dis bien heureux. J’ai eu peur que cette fille, cette étrange Mélanie du désert comme je l’ai nommée, soit une prostituée et que mes copains aient couché avec elle. C’est idiot, il m’aurait semblé qu’ils avaient couché avec Mélanie. Cette image m’avait hanté. Je suis délivré. Mais quelle idée de faire ce travail !
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J’attendais les ordres, rien d’autre. Je devais pourtant le reconnaître, ma manière de voir les choses freinait mes envies. Je le savais bien. Pour preuve, ces filles habillées d’une manière plutôt légère ne m’avaient pas laissé indifférent. Mon trouble m’angoisse. Comme je regrette la souillarde avec ses odeurs de tranquillité. Le tic-tac de la vieille pendule qui égrène les heures aux odeurs de foin.
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Il n’y a rien de bien joli dans cette tragédie. Oui, je pense que c’est une tragédie. Ce BMC fait partie des compensations offertes pour remonter le moral des troupes, dit-on ici et là. À l’arrivée à Alger, on nous a offert des bonbons, ici, contre une somme modique, des filles.
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Me soulager. Ce mot me fait honte. Pour moi, l’amour, c’est autre chose. Je le vois moins glauque. Je ne veux pas le connaître par un geste banal, à la va-vite, avec quelqu’un que je ne connais pas !
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La peur règne, cette peur qui en transforme certains en alcooliques. Les bières, à force, rassurent. Ça va durer combien de temps ?
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Ici, les femmes se cachent. Il faut dire que voir circuler dans son village des hommes en armes fouillant tout, bousculant tout, n’a rien de rassurant. J’ai connu ça lorsque j’étais enfant avec les patrouilles de soldats allemands. J’avais peur et je me cachais. Tous ces souvenirs se mélangent dans ma tête. Je ne devrais pas, mais je n’y peux rien. Ce silence qui nous entoure. Ces hommes, ces fellaghas, qui nous observent sans qu’on les voie. Qui a raison ? Eux ? Nous ? L’histoire le dira-t-elle ? Peut-être jamais.
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