Mais dans son cas, la surdité ne gêne en rien le travail de la composition. La musique est pour Beethoven ce que la peinture est pour Léonard de Vinci : "una cosa mentale". Des constructions prodigieuses naissent dans son esprit, qu'il n'a plus besoin d'entendre. Telle est la force d'une pensée tout entière confondue avec un univers dont la réalité sonore, si elle lui manque cruellement, n'est pas indispensable ; c'est au moment où sa surdité devient totale qu'il conçoit ses œuvres les plus profondes.