« Ses dernières paroles moururent dans sa gorge. Il y avait un autre homme dans la pièce, près de la fenêtre, qui le regardait droit dans les yeux, les sourcils froncés et le visage fermé. Lui ne pleurait pas, lui ne semblait pas être pris par cette folie bizarre qui touchait tous les habitants de la maison. Étrangement, il ne put détourner son regard de ces orbes cobalts qui semblaient attendre quelque chose. Lentement, sans vraiment y faire attention, il lâcha Nedia et s’avança vers l’étranger. L’odeur, à nouveau, le submergea et il sut qu’elle venait de cet homme. Nedia essaya bien de capter son attention, mais il l’entendait à peine, son monde, non, tout son univers venait de se réduire à ces seuls yeux bleus. »
(Cent pour sang)
« Il leva les yeux au ciel. Il n’était pas assez naïf pour croire que cela marcherait. Déterminé à rejoindre son lit au plus vite, il passa dans le salon et s’arrêta. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. L’idée saugrenue qu’il n’avait rien à perdre, surtout si personne ne le savait, lui traversa l’esprit. Il revint sur ses pas et rafla le bracelet avant de rejoindre sa chambre.
À l’abri de la porte close, il desserra son poing. Le bout de coton rouge y trônait, le défiant de le passer à son poignet.
Il soupira brusquement. Il était vraiment fatigué. Pourtant, le bracelet lui plaisait bien. Cela le changeait de sa montre trop lourde et de la chevalière trop voyante à son goût que lui avait offert son père. D’un geste rapide, il le noua solidement autour de son poignet gauche. Puis il s’écroula sur son lit, mort de fatigue. »