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Critiques de Bonnie Jo Campbell (26)
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Il était une rivière

" Et au milieu coule une rivière " était déjà pris donc ce sera finalement Il Etait une Rivière. Et ron, et ron...

La Stark pour être précis. Rien à voir avec Janus, Tony, Johannes ou bien encore Philippe qui a tout inventé sauf l'humilité.

La Stark, là où tout commence et tout finit.

La Stark, mère nourricière de toutes ces lignées ancestrales incapables de survivre ailleurs qu'à ses abords.



Tous tributaires, non. Ce serait bien vite tirer un trait sur la mère de Margo qui plia les gaules une fois la gamine en âge de se débrouiller toute seule. Un grand-père du cru en guise de mentor, ça vous pose une Crane. L'eau est son élément, Esther Williams n'a qu'à bien se tenir. Pour ce qui est de tirer au fusil, aucun problème pour cette Tell miniature capable d'exploser un trognon de pomme en équilibre précaire sur une tête d'épingle à plus de 120 mm dans un tunnel virageux par nuit d'éclipse.

La Stark suit son cours, la vie de Margo également jusqu'au jour maudit de ses 16 ans qui voit son père mortellement blessé à la suite d'un énième contentieux familial. Un seul objectif viable dès lors, celui de retrouver sa génitrice. Le temps de faire son barda et de sauter dans la barcasse héritée de son aïeul est venu. Un temps d'errance et de rencontres, synonyme de liberté absolue. Une liberté dont il faudra très souvent payer le prix...



Campbell est une artiste, certes. Outre son talent d'écrivain, ajoutez-y celui de peintre. Car de tableaux, c'est bien de cela qu'il s'agit. De luxuriantes fresques végétales parsèment ce récit initiatique captivant tant l'héroïne touche de par son opiniâtreté et son inclination à se sortir de toutes les situations, qu'elles soient le fait d'hommes rustres et primitifs ou de cette cathédrale de verdure particulièrement hostile.

A chaque nouvelle rencontre, une page se tourne, un être se construit. Certaines franchement attachantes, d'autres beaucoup plus lisses mais toujours sublimées par un rapport à la nature obsessionnel et vital.

Certains appliquent à la lettre les préceptes de la bible alors que Margo n'en a cure. Son truc à elle, qui n'a pas de plumes, une très vieille biographie d'Annie Oakley qu'elle vénère plus que de raison. Il faut dire que leurs parcours de vie respectifs font figure de trajectoires gémellaires.



Margo est de ces héroïnes attachantes à qui la vie n'a jamais fait de cadeaux. C'est pourquoi, plutôt que de la subir, elle préféra l'infléchir. Quitte à percuter le mur des réalités sans airbag mais toujours dans l'optique d'avoir été actrice plutôt que spectatrice.

Un joli moment passé à ses côtés...

3,5/5
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Il était une rivière

La rivière Stark, affluent de la Kalamazoo, Michigan. Lieu de vie et même de survie, des communautés se sont installées au bord de la rivière.

Margaret Louise, dit Margo, est née au bord de la Stark comme y est née sa famille depuis plusieurs générations. Plus que de vivre à côté d'elle, la rivière vit en elle. Réellement, au point qu'elle ne peut pas imaginer s'en éloigner. Son grand-père lui a appris beaucoup de choses très utiles ; à pêcher, à chasser et préparer le canard ou le rat musqué, à chasser le cerf. Enfant, on lui a offert les mémoires de Annie Oakley, femme connue pour ses exploits au tir, son rêve est de devenir une tireuse hors-pair. Et quand les vicissitudes de la vie la poussent à fuir, elle prendra la barque léguée par son grand-père pour remonter la rivière.



C'est rare le Nature writing au féminin, et c'est vraiment dommage. Après tout, ça donne une autre vision de la vie en autarcie et de ce que la nature apporte à l'Homme, en bien ou en mal. Et Margo est un personnage puissant. Née dans un monde très masculin, elle a très tôt appris à se battre, et sa vie dans la nature lui a donnée une force rare. Elle a une conscience accrue de ce qu'est la vie et la mort. Elle seule, alors qu'elle était encore enfant, a su veiller son grand-père malade jusque dans ses derniers instants alors que toute la famille le délaissait. Et avec son fusil, elle tue. Des cerfs, des lapins, des animaux qu'elle prépare elle-même.

Mais quand elle se retrouve seule sur la rivière, elle trouve parfois bien plus fort qu'elle. Et, parfois seule au monde, je me suis demandé comment elle faisait pour tout simplement tenir, continuer. Heureusement, des rencontres plus heureuses arrivent dans les moments ou elle en a le plus besoin.

A travers le personnage de Margo, Il était une rivière interroge aussi la vie en société, l'importance de la loi. Margo, qui avait une mère absente, s'est élevée seule ; la loi qu'elle connait est celle de la nature, celle du plus fort. On comprends alors son attachement à son fusil, et sa réticence à dépendre de quelqu'un.

Il était une rivière est un roman très sensuel. A sa lecture, on sent les odeurs de la rivière et des animaux, on ressent l'humidité, on entend ses bruits... Sensations très caractérisées d'un lieu, la rivière, qu'on ne peut qu'aimer ou détester.



Seule la construction du roman, trop linéaire à mon goût, ne m'a pas emballée.

Voilà donc un premier roman très prometteur avec une héroïne qui fait aimer la vie. Et je souhaite vraiment suivre cet auteur, en espérant qu'elle continue à écrire !


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Il était une rivière

J’avais entendu, ou plutôt lu, beaucoup de bien à propos de ce roman. Quelques semaines après lecture, même si je reste un peu plus mitigée que je ne m’y attendais, je reconnais que c’est un de ces livres auquel on trouve plus de qualités après un certain temps que dès la dernière page tournée, quand la frustration pointe le bout de son nez…

L’histoire est celle de Margo, une toute jeune fille de quinze ans, qui après des dissensions familiales allant jusqu’à sortir des armes à feu, va se retrouver seule au monde ou presque. En effet, son père est mort de manière tragique, et sa mère a quitté le domicile familial depuis des années, sans donner de nouvelles ni laisser d’adresse.

Margo, qui ne se passionne que pour la chasse, la nature et la rivière près de laquelle elle vit, à savoir la Stark River, va se laisser aller au fil de la rivière, sans but, ou du moins dans le but, vaguement énoncé, mais pas vraiment décidé, de retrouver sa mère. Au fil des jours, elle va faire des rencontres. Malgré son allure débraillée, sa violence, sa méfiance, et son arme en bandoulière, ce sont presque toujours des hommes qu’elle rencontre, auxquels elle ne résiste guère, même s’ils ne sont pas très intéressants. C’est là un des points négatifs de ce roman, le manque d’initiative et de libre arbitre de la jeune fille, qui confie son destin au hasard, ou à des personnes plus ou moins recommandables. C’est pesant, on a envie qu’elle réagisse davantage, ou autrement.

Comme bien des romans d’initiation au fil de la route, même si c’est ici au bord et au fil d’une rivière que Margo voyage, le personnage se construit par des rencontres successives, et le procédé peut sembler répétitif. Au moins, contrairement à des romans comme Sukkwan Island ou Les jours infinis, on évite la présence d’un parent pernicieux.

Ce qui m’a gênée aussi est la culture des armes, et de la chasse, chère à Margo, qui semble aimer la nature, et pourtant tue parfois sans raison. Les paragraphes sur la chasse et le dépeçage des animaux n’étaient pas des plus à mon goût… Par contre l’évolution de la jeune fille est réelle, et intéressante, mais cette transformation prend du temps, ce qui est normal par rapport au milieu d’où elle vient. C’est ce qui me restera de ce roman.
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Il était une rivière

Hymne à la liberté. Hymne à un équilibre entre l'homme et la nature. "Il était une rivière" nous raconte la vie sauvage, la vie au plus près de la nature mais surtout la vie dans ce qu'elle a de plus beau de plus dur et de plus pur.



Une lecture marquante.
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Il était une rivière

Le roman est découpé en trois parties et j’ai eu pour chacune un intérêt différent : chaque partie m’a plus captivée que la précédente. J’ai eu vraiment du mal au début, Margo (l’héroïne) est beaucoup trop fade, trop molle et j’ai eu souvent envie de la secouer. C’est un personnage intéressant et j’ai compris ses réactions et ses attitudes mais elle ne parle et n’expose clairement ses pensées que rarement, ce qui m’a agacée. Ce qui fait que j’ai eu du mal à m’attacher à elle, elle n’est pas assez touchante malgré tout ce qui lui arrive. Et il lui en arrive des choses ! (mais je ne spoile pas ;) ) Mais voilà, même si j’ai compris Margo, je n’ai pas ressenti ses émotions, je n’ai pas vécu son histoire avec elle et j’ai trouvé que c’était vraiment dommage.





Mon sentiment vis à vis de Margo est renforcé par le fait que je trouve les autres personnages très charismatiques. Les hommes qui l’entourent ont vraiment des caractères très forts et qu’ils soient bon ou mauvais, ils ont une vraie présence. Les femmes sont moins présentes dans cette histoire mais elles sont assez intéressantes et ont un caractère et un passé assez profonds. Tous ces personnages m’ont donné l’impression qu’ils étaient réels (ou qu’ils auraient pu l’être), ce qui n’était pas le cas de Margo qui était la seule à ne pas coller si bien que ça avec le décor. Cela aurait pu avoir son charme car elle reste fidèle à une ancienne façon de vivre et reste donc en retard par rapport aux changements de son temps (aller à l’école, faire des études, …), et j’adore cette idée, mais ce n’est pas ça qui fait qu’elle manque de crédibilité, c’est juste qu’il me manquait un petit quelque chose pour que j’accroche.





Le décor de l’histoire m’a complètement transportée. J’ai adoré cette vie sur et au bord de la rivière, c’est vraiment un univers que j’ai apprécié : il m’a paru à la fois très réel et d’un autre monde. C’est ce genre de mélange que j’adore et j’ai été un peu déçue que le lien entre Margo et la rivière semble s’estomper au fil du roman, je l’ai ressenti de moins en moins important. En ce qui concerne l’histoire, je me suis souvent demandé où on m’emmenait et je suis assez peu convaincue. Les événements s’enchaînent à un rythme ni trop lent ni trop rapide sans qu’on se demande pour autant ce qui va arriver car on ne sait pas plus que Margo où elle va et pourquoi elle y va. On ne s’ennuie pas mais rien ne nous tient véritablement en haleine.





J’ai beaucoup aimé la façon d’écrire de l’auteure et si ma lecture a un peu traîné, c’est plutôt dû à une héroïne qui ne me plaisait pas vraiment et une histoire peu entrainante car le style est vraiment agréable. Si cette lecture m’a laissé une impression assez positive, c’est surtout que la dernière partie a su me convaincre.
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Il était une rivière

Il était une rivière

Bonnie Jo CAMPBELL



Ce super roman est vraiment fidèle à son titre.

Il sent la fraîcheur de la rivière quand on y glisse ses pieds.

La douceur de la vase quand on remue les orteils.

Le frôlement des herbes aquatiques sur les mollets.

C’est là que vit Margaret Louise dite Margot.

Avec ses parents jusqu’au départ de sa mère (qui ne donnera plus de nouvelles) et son père.

Margot a une particularité : c’est une fine gâchette.

Elle assure des tirs là où les hommes échouent.

Le jour où son oncle la viole et ou elle choisit de se taire marque un tournant dans sa vie : celui de ses choix.

Se venger ou pas ?

Accepter toutes les avances des hommes.

Rester dans sa maison ou partir ?

Chercher sa mère.

Au gré de ses rencontres, de ses humeurs et de ses voyages Margot va se construire une identité, une vie... assez peu ordinaire.



J’ai beaucoup aimé ce roman dans lequel j’ai « ressenti » 3 autres romans :

Goat Mountain de David Vann pour le côté chasse.

Dans la forêt de Jean Hengland pour le côté auto suffisance.

Et My absolute darling pour le côté guerrier de l’héroïne malgré les viols.

Je n’hésiterai pas à suivre cette auteure.
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Il était une rivière

Dans les années 1970, au cœur d’une cité ouvrière du Michigan, la vie d’une jeune fille va se retrouver bouleversée du jour au lendemain : Margot, 16 ans, voit son père se faire tuer sous ses yeux, à cause d’une vieille rancune de famille. Désormais seule et ne pouvant compter que sur elle-même pour se protéger, elle décide de remonter la rivière, vivant au fil des saisons, se défendant avec son fusil qu’elle manie comme personne.



Roman d’apprentissage à l’américaine, où l’héroïne est livrée à elle-même d’un bout à l’autre du roman, ce texte est intéressant par sa narration peu classique, son rythme lent mais prenant qui nous délivre un hymne à la liberté. Pour l’atteindre, aucune épreuve n’est épargnée à cette jeune fille qui se heurte au monde dur et violent des adultes, où elle va pourtant devoir trouver sa place et infléchir son destin.



Dans la lignée du nature writing - quoique une plume féminine dans ce genre soit plus rare – Bonnie Jo Campbell nous livre un roman intéressant doté d’une héroïne attachante. Et même si j’y ai retrouvé cette écriture un peu blanche, un peu crue, que je n’aime pas trop dans la littérature américaine, je me suis laissée porter jusqu’au bout du voyage de Margot, sur les berges de la Stark.



Un premier roman prometteur, malgré son côté très "américain" (loin d’une littérature intemporelle qui transcende les frontières)
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Il était une rivière

Qu’il est lent à commencer ce roman et pourtant on s’y accroche et on suit Margo, 16 ans, ramant au sens propre comme au sens figuré tout au long de la rivière. Margo est un personnage qui m’a donné envie de réagir, de me lever de mon canapé et de réserver un billet pour le Michigan pour aller lui dire les yeux dans les yeux « Dit donc ma fille, tu n’arrêterais pas tes enfantillages ? Et c’est quoi ces manières ? Il ne faut pas dire oui à chaque homme que tu croises ! Alors ranges tes rames, files prendre une douche et retourne à l’école ! » Ajoutez à cela une bonne paire de claques et c’est en gros l’effet que me fait Margo…. Elle a eu de la chance que ce jour-là il faisait un temps à ne pas mettre un chat dehors.

Bref, elle m’exaspère !

Mais Margo a de bonnes raisons de ramer, sa mère est partie alors qu’elle avait 14 ans lui promettant qu’elle reviendrait chose qu’elle ne fera pas bien entendu….alors Luanne, elle aussi me donne envie de sauter dans un avion et d’aller lui dire que non Madame, on n’abandonne pas son enfant comme ça et elle me donne envie aussi de lui filer une paire de claques car on ne laisse pas son enfant pour XXXX (si je le dis, je vous coupe le plaisir d’un des plus gros suspens du roman).

Après sa mère, il y a son papa, le seul de la famille à avoir l’air correct mais pas de chance, il meurt abattu par un membre de la famille. Ceci dit, ce meurtre-accident est lié à Margo qui n’a pas son pareil pour se mettre où mettre les autres dans des situations embarrassantes.

Et puis, il y a les cousins, l’oncle, la tante, Michael, le gars de la cabane d’en face de chez Michael, le frère du gars de la cabane d'en face de chez Michael, le copain du frère du gars de la cabane d'en face de chez Michael, le vieil homme malade, l’ami du vieil homme malade, les nièces du vieil homme malade, l’indien, bref, tout un joli petit monde qui contribuera à faire fuir Margo jusqu’à ce qu’elle rencontre celui qui l’aidera à se stabiliser et à accepter d’arrêter de fuir le long de la rivière.

Même si j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, trop « Terroir US » à mon goût, je dois dire que j’ai eu envie de suivre Margo dans son voyage et de voir où et pourquoi elle allait s’arrêter de ramer car même si cette jeune fille m’horripile, elle n’en est pas moins attachante avec son côté garçon manqué, le fusil au bras ou un couteau de dépeçage à la main.

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Il était une rivière

Margo Crane, 16 ans, est née au bord de la rivière Stark, affluent de la Kalamazoo dans le Michigan. Sa famille est dans le genre famille compliquée à embrouilles à n'en plus finir. Jusqu'au jour où son oncle Cal abuse d'elle. Ce qui aggrave encore un peu plus l'histoire familiale. Pour ne pas arranger les choses, sa mère dépressive quitte la maison et son père est assassiné par un de ses neveux. Margo se retrouve orpheline. Elle va partir à la recherche de sa mère mais elle devra trouver ses marques toute seule puisqu'elle se retrouve livrée à elle-même, avec comme seule modèle, celui d'une femme ayant vécu le siècle dernier et championne de tir : Annie Oakley. Margo ne se séparera jamais du livre écrit par cette femme, le seul qu'elle a lu.



Au tout début du roman, j'ai eu peur que ça tourne à une histoire de vengeance familiale à coup d'armes à feu. Heureusement, ce n'est pas le sujet. Plutôt celui d'un apprentissage de la vie au fil de l'eau. Nous sommes plongés du début à la fin dans l'univers des hommes des rivières du Michigan. Au fil de son périple sur sa barque River Rose, Margo aura souvent affaire à des hommes peu recommandables, qui vont profiter de sa beauté et de sa générosité. Pourtant, Margo n'est pas non plus une petit chose sans défense : elle ne se sépare jamais de ses armes qu'elle manie avec une dextérité qui épatera la gente masculine. Elle apprend aussi à mentir et deviendra une tueuse. Ouaip, la gamine tourne vraiment à la sauvage à un moment donné, mais c'est pour sauver un homme qu'elle trouve charmant, doux et gentil et qui souhaite... l'épouser. Mise au pied du mur devant son crime, Margot fera un choix : celui de continuer sa route plutôt que de risquer la prison. La rivière et la forêt, c'est son univers, son Paradis vert que pour rien au monde elle ne souhaite quitter.



On se prend une sacrée bouffée de chlorophylle et de verdure avec ce roman. Le texte s'attarde pour notre plus grand plaisir sur les bruits de cette forêt du Michigan, peuplée de cerfs, d'écureuils volants, de criquets de minuit, de lucioles, de grenouilles arboricoles "qui piaillent comme des insectes", ou de rats musqués (et encore je ne cite pas tous les animaux rencontrés). Avec la gamine, on apprendra la chasse, la pêche, la cueillette des vesses-de-loup géantes et des poulets-des-bois, ou comment dépecer des ratons-laveurs ou des rats musqués sans abîmer la fourrure, très prisée, que l'on peu vendre pour se faire de l'argent. Si vous avez un peu un âme d'écolo ou de trappeur, vous serez aux anges.



"Tandis que juillet s'épanchait sur le mois d'août, Margo écoutait les colonies de jeunes rouges-gorges picorer dans les taillis en si grand nombre que les sous-bois semblaient vivants. Elle observait les sitelles qui s'élançaient des arbres et tombaient en spirale tête la première, touchant le sol pour remonter aussitôt. Elle observait les vautours aura voler en cercles hauts dans le ciel chassant à l'odeur les créatures ayant survécu à l'été."



Un texte magnifiquement écrit, poétique, à la decription minutieuse et très bien documenté sur la vie dans cette partie du Michigan. Nous sommes dans les années 70, près d'une petite cité ouvrière mais pourtant, tout au long du roman, du fait de la vie sauvage de Margot, on a l'impression d'être dans une nature totalement vierge. Pourtant, Bonnie Jo Campbell s'attache également, par touche, à décrire la pollution de la Kalamazoo, comme pour nous ramener à la réalité sans toutefois interrompre trop brusquement notre promenade.



Quand Margo quittera son univers natal (toujours dans le but de tenter de retrouver sa mère), elle fera la connaissance d'un étrange Indien, venu à la recherche de ses ancêtres, les Potawatomi. Cette rencontre bouleversera à tout jamais la vie de la jeune fille, même si elle n'en aura pas conscience sur le coup. Mais en tout cas, dans sa tête, elle porte (comme moi, d'ailleurs) un image d'Epinal concernant les Indiens d'Amérique : "Sitting Bull ne dirait pas bon sang de bonsoir et hum et sacrebleu et vachement." Et puis cet Indien porte un jean et un tshirt.... (Si vous n'avez jamais rencontré d'Indiens, sachez que nous avons tous un mythe bien ancré dans notre tête de Blanc : celui l'homme habillé de peau et de plumes, et que 3 secondes, on se fait cette réflexion complètement idiote, je sais de quoi je parle :p ).



J'ai apprécié la juste de la rencontre entre Margo et cet homme. L'écrivain n'élide pas non plus le problème de l'alcoolisme, un réalité indienne contemporaine. Mais le personnage le plus attachant est celui de "Smoke", un vieil homme malade, en phase terminale, solitaire, bourru mais avec un coeur immense, qui fera office de grand-père par substitution pour Margo. Une rencontre touchante entre deux êtres solitaires qui ont décidé de vivre leur vie comme ils l'entendent, de rester libres, à tout prix et jusqu'au bout...



Margo devra décider du prix à payer pour rester libre tout en étant en paix. Un très beau roman sur une quête initiatique sur fond de Nature Writing. Difficile de replonger directement dans un autre roman après une lecture pareille. Je vous la recommande si vous avez besoin de grand air et de liberté : ça fait du bien !

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Il était une rivière

On suit Margo, jeune fille de 16 ans qui perd son père assassiné elle recherche sa mère qui les avait abandonnés. Ce voyage va lui donner l’occasion de grandir, de se construire et d’évoluer. C’est un personnage auquel il est dur de s’attacher en début de roman mais qui au fil de son voyage change et devient attachante.



J’ai aimé les descriptions des paysages, de l’eau, de la nature. Il est vraiment très facile de s’immerger dans cette ambiance et cela fait la force de ce roman. En revanche, je n’ai pas aimé la surenchère de déceptions sentimentales avec les hommes , avec nombre de descriptions sexuelles dont on se serait passé, car elles ne servent pas l’histoire.



Cependant, c’est bien écrit et l’ambiance est bien décrite. Un roman sympa sans plus.



VERDICT



Pour les fans de grands espaces .
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Il était une rivière

J'ai l'impression d'avoir gagnée à la loterie littéraire... avec deux lectures davantage qu'excellentes à la suite, je suis dans une veine qui, j'espère bien, ne se tarira pas.



Je suis encore tombée amoureuse (et oui... ma vie de lectrice est totalement palpitante que voulez-vous). Amoureuse de Bobbie Joe Campbell ; par le biais de son écriture simple et sincère, de Margo ; parcequ'elle est une de ces rares personnes (je sais c'est un personnage.. mais !) que je voudrais connaître un jour dans ma vie, et de l'histoire qui n'est pas sans me rappeler du Jim Harrison, bien que plus douce.



Ce livre est une merveille littéraire telle que je l'entends. Emprunte de langueur, de rudesse parfois ; la plume de l'auteure m'a embarqué dans le voyage solitaire et identitaire de Margo avec force et respect. C'est un des plus beaux livres que j'ai lu, j'en suis déjà nostalgique alors que je le refermai il n'y a que quelques petites heures.



Ce n'est pas un des ces romans destinés à faire le buzz, à plaire à une majorité et ce, pour beaucoup de raisons. Les principales étant le caractère descriptif de l'ouvrage ainsi que, comme certains lecteurs pourraient le lui reprocher ; le manque d'action (toute les deux pages)... comme il est apparement devenu coutume d'apprécier une histoire de nos jours. Je dis tant mieux, par ailleurs, si je le pouvais je le garderais jalousement pour moi. Parceque c'est un de ces livres, et pour être tout à fait honnête le seul jusqu'à présent, que je supporterai très mal de voir critiqué négativement ou pire, descendus parceque vous n'aurez pas su déceler la beauté du texte au delà de ses mots.



Je ne cherche pas à vous décourager de le lire, seulement ; soyez sûre d'en avoir réellement envie. Et surtout si vous le faite accordez lui pleinement votre attention, il le mérite vraiment... à mes yeux tout du moins.


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Il était une rivière

Margo Crane est une adolescente pleine de fougue qui vit au bord d'une rivière. Le destin va s'acharner sur la jeune fille avec le départ de sa mère pour une nouvelle vie la perte son père. Les seules choses auxquelles Margo peut encore s'accrocher sont sa rivière qu'elle chérit particulièrement et le tir de précision que son grand-père lui a enseigné. Au fil de l'eau, et dans l'espoir de retrouver sa mère, l'adolescente va connaître l'amour, perfectionner son don pour le tir, et faire la rencontre d'un vieil homme solitaire et malade qu'elle va prendre en affection.



Une histoire pleine de sensibilité sur la vie d'une adolescente perturbée et hors du commun qui est soumise à de rudes épreuves. Un livre sur la dureté de la vie mais aussi sur la beauté de la nature et sur l'entre-aide intergénérationnelle.
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Il était une rivière

Il y a bien longtemps que j'ai lu ce livre et il m'est revenu à l'esprit en empruntant un autre livre de Bonnie Jo Campbell à la bibliothèque il y a quelques temps.

Ici, les sujets principaux sont la nature, la solitude, la recherche de la mère, le passage à l'âge adulte et la déception d'une jeune fille qui donne sa confiance, son amour, son amitié à la première personne qui lui exprime le moindre intérêt, le moindre signe de ce qu'elle pense être l'amour ou l'amitié.

J'ai trouvé cette jeune fille de 16 ans, Margo, l'héroïne de l'histoire très attachante pour plusieurs raisons: l'amour inconditionnel qu'elle porte à sa famille, surtout à son grand-père défunt qui lui a appris la pêche, la rivière, le bateau (c'est d'ailleurs dans son petit bateau qu'elle passe le plus clair de son temps) son amour pour la nature et son livre dont elle ne se sépare jamais d'Annie Oakley! Je l'ai aimé autant que le paysage qui l'entoure, son monde qu'elle connaît et qu'elle aime et auquel elle ressemble! Tout comme cette rivière, Margo est un peu sauvage, elle aussi, poursuit son chemin creusé dans cette terre du Michigan sans que quiconque ne puisse l'arrêter ni même tenter de l'en empêcher au risque de se faire des ennemis.

Bonnie Jo Campbell nous conte ici une très belle histoire, une histoire dure, une histoire d'une autre Amérique moins connue à la façon dont le font Annie Proulx, Tawni O'Dell et encore bien d'autres femmes de lettres que j'admire!

L'histoire : Ce roman psychologique captivant traite des conséquences de l'idéal de liberté. Margo, 16 ans, part à la recherche de sa mère en fuite après le meurtre de son père. Elle navigue sur la rivière Stark dans le Michigan. Sa vie se résume à la survie physique, sur le fleuve, dans la campagne américaine et parmi les hommes. Avec précision, l'écrivain américain (1962) parvient à dessiner ce voyage, qui se déroule dans les années 1970, comme une quête d'elle-même, dans la liberté pour laquelle elle doit se battre. Avec la chasse (avec la légendaire Annie Oakley comme grande source d'inspiration) mais aussi à travers trois relations, ce roman a de la passion, de la crudité et de l'affection. En 2009, l'auteur a reçu le National Book Award pour "American Salvage". Elle a déjà publié un roman et des nouvelles dans plusieurs magazines. Ce roman fascinant entraîne le lecteur dans une existence isolée et impitoyable dans le Midwest américain.



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Il était une rivière

Plongée au coeur des Etat-Unis, sur les traces de Margo, une jeune adolescente qui se construit comme elle peut dans un univers familial violent et instable. La rivière, omniprésente, envoutante et sauvage, sera son refuge. L'écriture est vibrante, l'auteur nous plonge dans une atmosphère intense et pourtant je suis restée à distance. La liberté de Margo est très chère payée, son bonheur semble si précaire...
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Il était une rivière

"Il était une rivière" raconte le périple d'une jeune femme en quête d'elle-même, au sein d'une nature à peu près aussi sauvage qu'elle.

J'ai beaucoup aimé ce roman d'apprentissage où cette jeune fille va apprendre que les hommes peuvent donner le meilleur et le pire. On y retrouve un petit côté "Into the wild" et "Wild" pour l'aspect "back to the nature", un côté Laura Kasischke ou Joyce Carol Oates pour le portrait de femme cru et "texturé", liquide, si je puis dire.

Bref, en somme, un roman très américain (dans le bon sens du terme).

L'histoire manque peut-être un tantinet d'aboutissement, mais les personnages que rencontre l'héroïne Margo sont très attachants et aident à combler ce "petit goût de trop peu" qui se cache derrière certaines pages.
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Il était une rivière

L’histoire se passe dans les années 80 mais semble atemporelle. Très peu de mentions sur le contexte ou l’époque sont faites. L’histoire se déroulant au fin fond des Etats-Unis, on a juste l’impression d’être dans une campagne reculée du Michigan qui n’a pas évoluée. En particulier Murrayville, cette ville où tout le monde connait les Murray. Les Murray sont censés être la famille de Margo, mais ce n’est pas si simple.



J’ai fini par m’attacher à la jeune fille bien que je ne l’ai jamais comprise. Elle est très jolie et ne laisse apparemment pas les gens indifférents. Les hommes surtout. Elle est au final très jeune, 16 ans, lorsque le roman commence, même si elle va passer son temps à mentir sur son âge. Elle évolue dans un environnement très masculin. Abandonnée par sa mère, elle ne sait pas comment réagir face aux hommes qui les attirent et la font fuir en même temps. L’histoire va être rythmée par les rencontres de Margo alors qu’elle décide de partir de Murrayvill après un drame qui m’a brisé le coeur. Toute action a des conséquences et Margo l’apprend bien à ses dépends. Elle s’imagine qu’elle peut devenir une femme forte et vivre comme son héroïne favorite, Annie Oakley. Elle est armée et est une très bonne tireuse pour chasser. Mais Margo ne reste jamais longtemps seule. Et malgré son envie d’indépendance, elle recherche inconsciemment la protection d’un homme. Aucune des relations qu’elle entretient n’est saine.



Ce qui fait que je ressors de cette lecture assez perplexe, c’est vraiment mon manque de compréhension du personnage de Margo. Avec du recul, je me rends compte qu’elle n’est qu’une très jeune fille brisée par les hommes et qui ne sait pas comment agir, ce qui est bien normal. Des choses qui me paraitraient évidentes ne le sont pas pour elle. Mais on ne lui a rien appris. J’ai par contre beaucoup plus apprécié l’évolution du roman qui m’a paru plus cohérente. Mais je ne vous en dit pas plus parce que malgré mon avis en demi-teinte, je vous le recommanderais.
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Il était une rivière

Avec "Il était une rivière", je renoue avec les récits au grand souffle aventureux dont l'action se déroule aux Etats-Unis, dans une petite ville cambroussarde. Tout d'abord à travers la narration obsédante et prégnante, qui emprunte beaucoup aux codes du "nature writing". L'atmosphère de cette petite ville au bord de l'eau, cernée par la nature est rendue avec brio et véracité...



...la suite sur mon blog !
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Il était une rivière

Les enfants sauvages (ou presque) sont à la mode ! Rappelons-nous "Là où chantent les écrevisses" et sa merveilleuse héroïne. Ici, avec une langue vive, dépouillée, Bonnie Jo Campbell nous emmène dans une saga palpitante et on se prend d'affection pour cette fille abandonnée mais tellement volontaire !

Vraiment un bon bouquin qui se lit avec plaisir !
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Il était une rivière

Ces aventures émouvantes d'une jeune fille éprise de liberté au cœur de la nature sont une réussite parfaite.
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Il était une rivière

Quel livre !

Un roman qui vous prend au corps et au cœur.

Qui vous tient sans jamais vous lâcher, sans jamais vous lasser.



« La Stark affluait dans le méandre à Murrayville comme le sang dans le cœur de Margo Crane. »



Difficile de critiquer ce livre tant l’émotion demeure intacte. Longtemps après encore.



Nous voilà dans le Michigan des années soixante-dix.

Murrayville est une cité ouvrière qui vivote près du lac Michigan.

Ici la famille Murray domine son petit monde de père en fils.



La jeune adolescente Margo aime chasser, pêcher, se baigner dans la rivière Stark et sait tirer à la carabine comme personne.

Comme Annie Oakley, figure légendaire de l’ouest américain.



Margo sait vivre avec la rivière comme son grand-père lui a appris.



Sa mère a abandonné mari et fille pour fuir la rivière et ses secrets.

Margo est élevée par son père.

Quand son père est abattu par un Murray…



Margo va devoir survivre sur le fil de la vie…au fil de l’eau.

A la rencontre de grands hommes et de salauds.



La vie comme un voyage.



Margo va grandir en suivant la rivière.

Une rivière où se noyer, une rivière où renaître.



Ce livre est époustouflant de paysages, gonflé d’émotions et baigné de sagesse et d’espoir.



Un hymne à la liberté.

Inoubliable Margo.



A lire d’urgence !

C’est un ordre !
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