La rivière Stark, affluent de la Kalamazoo, Michigan. Lieu de vie et même de survie, des communautés se sont installées au bord de la rivière.
Margaret Louise, dit Margo, est née au bord de la Stark comme y est née sa famille depuis plusieurs générations. Plus que de vivre à côté d'elle, la rivière vit en elle. Réellement, au point qu'elle ne peut pas imaginer s'en éloigner. Son grand-père lui a appris beaucoup de choses très utiles ; à pêcher, à chasser et préparer le canard ou le rat musqué, à chasser le cerf. Enfant, on lui a offert les mémoires de Annie Oakley, femme connue pour ses exploits au tir, son rêve est de devenir une tireuse hors-pair. Et quand les vicissitudes de la vie la poussent à fuir, elle prendra la barque léguée par son grand-père pour remonter la rivière.
C'est rare le Nature writing au féminin, et c'est vraiment dommage. Après tout, ça donne une autre vision de la vie en autarcie et de ce que la nature apporte à l'Homme, en bien ou en mal. Et Margo est un personnage puissant. Née dans un monde très masculin, elle a très tôt appris à se battre, et sa vie dans la nature lui a donnée une force rare. Elle a une conscience accrue de ce qu'est la vie et la mort. Elle seule, alors qu'elle était encore enfant, a su veiller son grand-père malade jusque dans ses derniers instants alors que toute la famille le délaissait. Et avec son fusil, elle tue. Des cerfs, des lapins, des animaux qu'elle prépare elle-même.
Mais quand elle se retrouve seule sur la rivière, elle trouve parfois bien plus fort qu'elle. Et, parfois seule au monde, je me suis demandé comment elle faisait pour tout simplement tenir, continuer. Heureusement, des rencontres plus heureuses arrivent dans les moments ou elle en a le plus besoin.
A travers le personnage de Margo, Il était une rivière interroge aussi la vie en société, l'importance de la loi. Margo, qui avait une mère absente, s'est élevée seule ; la loi qu'elle connait est celle de la nature, celle du plus fort. On comprends alors son attachement à son fusil, et sa réticence à dépendre de quelqu'un.
Il était une rivière est un roman très sensuel. A sa lecture, on sent les odeurs de la rivière et des animaux, on ressent l'humidité, on entend ses bruits... Sensations très caractérisées d'un lieu, la rivière, qu'on ne peut qu'aimer ou détester.
Seule la construction du roman, trop linéaire à mon goût, ne m'a pas emballée.
Voilà donc un premier roman très prometteur avec une héroïne qui fait aimer la vie. Et je souhaite vraiment suivre cet auteur, en espérant qu'elle continue à écrire !
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