Il est des femmes qui dès le début de leur naissance, sont vouées à créer de grandes choses. De manière grandiloquente ou alors discrète. Mme Monod est de la 2eme catégorie. Je savais, à ma recherche sur le Net ( Wikipédia entre autres), que cette dame a "compté" parmi les pionnières françaises. Discrète dans les médias, enfin, une biographie - posthume - a été écrite
Et je remercie ici sa petite-fille, pour son beau travail documentaire.
J ai été happée, entraînée, subjuguée par cette femme.
Une émancipation, une courageuse personne.
( Heureuse coïncidence: en même temps que ma lecture, j ai visionné l excellent documentaire sur Arte : la condition des femmes au foyer dans les années 50.)
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Ce roman est une biographie. L’autrice est la petite fille de Marie Octave Monod. C’est l’histoire de sa vie, Marie Octave Monod est née en 1873.Un jour de septembre 1964 soit 2 ans environ avant sa mort, sa petite fille lui demande de lui raconter sa vie. Marie a alors 87 ans.
Sa vie est riche, dense. Elle a un fort caractère et une liberté d’action et de création. Elle a vécu l’exposition universelle, les deux grandes guerres. Elle va au lycée, chose assez rare pour une jeune fille de son époque. (Le lycée pour fille à Lyon fut créé en 1882). Elle obtint son certificat d’aptitude en1894 (le baccalauréat féminin ne sera créé qu’en 1919). Elle décide de tenir un journal intime à partir de l’âge de 15 ans (il sera interrompu durant les grandes guerres). Les épreuves de la vie (décès divers) font qu’elle devint progressivement agnostique. Elle est profondément Dreyfusarde dès l’âge de 20 ans. Elle se marie en 1902 avec Octave Monod. Ils auront deux enfant Noël (1911) et Marie Laure (1913). Octave part à la guerre. Ils échangèrent une longue correspondance quasi quotidienne. Je passe l’histoire de cette 1ère guerre et de la grippe espagnole qui suivra. Marie se consacrera pour la cause des femmes tout au long de sa vie. Pour les protéger de la prostitution et leur permettre l’accès aux études supérieures. Se sont les premiers pas vers leur émancipation.
Octave Monod meurt foudroyé d’une crise cardiaque en 1934, elle décide de prend le nom de Marie Octave Monod. En 1937, elle publie son 1er livre sur la vie de la comtesse d’Agoult. Puis la seconde guerre éclate avec son lot d’horreur. En 1944, le nom du beau père de la fille de Marie figure sur une liste d’intellectuels de la gestapo. Il dû se cacher. Son fils également fut convoqué par la gestapo. Il assura la liaison des groupes alliés puisqu’il parlait couramment l’anglais et l’allemand. Cet ouvrage a pu être écrit grâce à Brigitte une des ses petites filles et à l’ensemble des ses journaux qu’elle avait conservés précieusement. C’est une biographie a titre posthume Ca retrace la vie sur presque un siècle.
Je remercie la plateforme Babelio de m’avoir sélectionnée dans le cadre d’une masse critique et je remercie chaleureusement Les éditions du Palais.
Bonne lecture à tous.
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Le 23 septembre 2023 se tenait le Salon des Femmes Auteures d'Essais à la mairie du 6ème arrondissement de Paris. Parmi les participantes, il y avait Guillemette Laferrère, pour son livre "Derrière la muraille de briques, journal d'une Chine encore maoïste" (que je vous recommande) et Brigitte Joseph Jeanneney, pour sa biographie de sa grand-mère.
La première est revenue avec le livre de la seconde... et me l'a prêté. Le fait est que l'un des frères ainés de Marie Octave Monod est cité dans le 2e volume de ma biographie d'Ernest Rutherford : Edouard Chavannes, sinologue réputé, était en effet ami de Pierre et Marie Curie. Mais les liens entre tous ces personnages historiques ne s'arrêtent pas là : Octave Monod, l'époux de Marie Octave Monod, travailla, entre autres, à l'institut Curie, aux côté de Claudius Régaud, médecin comme lui. Pendant ce temps, Marie s'engageait pour aider les femmes victimes de la prostitution, mais aussi dans l'association des femmes diplômées d'universités (organisatrice du salon du 23 septembre) et bien d'autres œuvres sociales, pendant les 2 guerres mais aussi en temps de paix. Elle mena également une carrière d'historienne, rédigeant des ouvrages qui firent autorité. Enfin, la plus importante réalisation du couple Monod, bien que moins spectaculaire, fut l'amour qui les lia jusqu'au décès prématuré d'Octave.
Leur petite fille, Brigitte, donne ici un panorama de leur vie commune, mais aussi de leur époque et de toutes les grandes figures qu'ils ont pu croisés. Elle choisit d'utiliser la première personne, se glissant dans la peau de sa grand mère en reconstituant ses états d'âmes et ses réflexions grâce aux souvenirs qu'elle a pu conserver de son aïeule, mais surtout grâce à de nombreux documents, courriers, compte-rendu de réunion des associations dont elle fut membre, etc.
L'écriture est très soignée, parfois un peu trop, et j'ai aussi relevé quelques longueurs, ainsi que des moments où Marie semble passer au second plan par rapport à Octave (notamment pendant la 1re guerre mondiale, passage passionnant et très instructif par ailleurs).
Malgré ces légers défauts, le livre permet une découverte en profondeur de l'époque, de la bourgeoisie lyonnaise, des us et coutumes, des contraintes imposées aux femmes et de la manière dont Marie parvint à s'en défaire, par son mariage, ses études et ses engagements humanitaires et sociaux.
Ce texte est également très émouvant, quand on considère les épreuves traversées par Marie et ses proches, et la force de l'attachement qui perdura malgré tout entre elle et son époux ou encore avec ses frères et sœurs et ses amies.
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Après Nocturne au Louvre, paru en 2017, Brigitte Joseph-Jeanneney reste dans le monde de l'art tout en apportant ici une réflexion sur la période coloniale française en Afrique et en évoquant la question de la restitution des oeuvres à leurs pays d'origine.
Le masque d'Anshoé débute par le vol de deux masques africains très rares chez un collectionneur parisien, ce qui conduit Ronald à mener personnellement l'enquête mais aussi à se plonger dans les archives familiales et le journal de son père, jadis forestier au Gabon. Ce n'est pas vraiment un polar mais le roman aventures africaines, romance et réflexions sur le monde de l'art et des collectionneurs, certains prêts à tout pour enrichir leur collection. le journal de Charles, le père de Ronald, ramène le lecteur quarante ans en arrière et offre des renseignements précieux sur la vie et le travail dans les « colonies » (les remerciements en fin de volume laissent à penser que l'auteure s'est inspirée d'un document véritable) et les informations sur les masques africains et leur symbolique apportent des éclairages très intéressants.
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Il est des femmes remarquables qui ont fait beaucoup pour les autres, tout en surmontant de terribles épreuves. Marie Octave Monod est une de ces femmes. Née en 1876, patriote, dreyfusarde, féministe, gaulliste… mais toujours profondément indépendante.
Elle a aidé nombreuses jeunes femmes à ne pas tomber dans la prostitution, à rassembler les femmes diplômées et a toujours eu à cœur de s’exprimer quant à l’importance de l’éducation des filles. Marie était une femme d’exception. Elle s’est éteinte en 1966.
Ce livre est une autobiographie écrite par la petite-fille de Marie . Elle a puisé dans les nombreuses archives de sa famille (journaux, photos, correspondances…) pour livrer un récit à la première personne, délicat et à l’image de sa grand-mère : fort, vibrant d’indépendance et courageux.
Cette lecture m’a fait vivre l’Histoire avec Marie : les deux conflits mondiaux, son amour inconditionnel pour son époux, son désir d’enfant, ses souffrances et ses combats. Un récit intimiste mais surtout, une belle rencontre.
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Très joli petit livre plein d'intelligence et d'images. On peut facilement s'identifier à certaines situations qui sont variées, et divers personnages plus ou moins recommandables ! Je me suis laissée porter par ces nouvelles.
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Nicolas vient d'être nommé directeur de la sécurité au musée du Louvre. Mais des "dévisseurs" mettent les œuvres en danger. Nicolas mène l'enquête.
Ce livre est loin d'être mon favori de la collection Artnoir. Il est un peu fade. Bien que le personnage principal soit sympathique je n'ai pas réussi à me passionner pour l'histoire qui manque de panache. Le livre est un peu mou et s'en véritable rebondissement. La fin est tout à fait prévisible. Il manque de surprise.
Mais passages favoris sont ceux où le personnage principal écoute une conférencière du Louvre. Cela me donne immédiatement envie d'aller écouter tellement elle est intéressante.
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Le nouveau directeur de la sécurité du Louvre mène l’enquête sur des incidents provoqués par un visiteur aux mobiles insaisissables qui s’attaque nuitamment aux fixations de tableaux dans des salles censées être désertes. Autour de lui, un patron savoureux, des agents de sécurité, un conservateur un peu trop sûr de lui, une mystérieuse restauratrice, un collègue brutalement écarté…
Avec ce roman, publié chez Cohen&Cohen dans l’élégante collection ArtNoir, Brigitte Joseph-Jeanneney s’inscrit dans la tradition du policier artistique. C’est un roman érudit (l’auteur a occupé des postes importants dans les musées nationaux) sans jamais être pédant. Un polar très classique où le lecteur retrouvera des lieux bien connus et des œuvres maîtresses de la peinture européenne (Chardin, Gréco, Titien, Ingres…).
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Il s'agit plus dans ce roman de nous décrire le fonctionnement de l'administration du musée du Louvre et plus spécialement du service de surveillance.
Au gré des rencontres que notre enquêteur Nicolas- lui même fraîchement émoulu directeur du département surveillance- fait avec des restaurateurs ou des conférenciers, on apprend beaucoup sur la génèse de certains tableaux (La Joconde), la façon de peindre de leurs auteurs, et la psychanalyse d'oeuvres ( Bain turc d'Ingres - Radeau de la Méduse de Gericault)...
Le livre est intéressant en soi mais ce n'est pas un polar. Pas un polar non pas parce qu'il n'y a ni meurtre ni violence, mais parce que l'enquête n'est qu'accessoire et permet à l'auteure de nous décrire, dans un français impeccable, les coulisses du Louvre, vrai héros du livre.
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